|
Au
sud de Dijon, un bel ensemble Michelin régulièrement
retapé informe le voyageur sur la présence à
Fixin d'un monument à la mémoire de l'Empereur. Dommage
que l'environnement, ici, ne soit pas à la hauteur (photo:
Marc Verney, août 2008). Pour retourner sur la page
index, cliquez ici. |
C’est la rue de France qui traverse le centre de Neufchâteau de part en part. Puis notre chaussée passe le Mouzon et file en direction de Bazoilles par l’avenue Charles-de-Gaulle. En 1802, explique la Statistique du département des Vosges,la route de Nancy à Langres «est très fréquentée» et est «en assez bon état. Les pierres qui sont employées à cet entretien sont d'une mauvaise qualité et sont extraites des terrains à proximité». Au sud de Neufchâteau, la carte d’état-major du XIXe siècle (1820-1866) publiée sur le site Géoportail de l’IGN montre que l’antique voie Lyon-Trèves, qui côtoie étroitement la route de «Châlon-sur-Saône à Sarreguemines» s’infléchit à l’est de notre tracé en s’orientant vers Nijon, Meuvy et Langres. Initialement attribuée à Agrippa (mais le débat reste encore ouvert), cette chaussée militaire importante mise en place au Ier siècle avant J.C. a laissé d’importantes traces dans les paysages. A Bazoilles, la R.N.74 historique (D74) passe sur un pont «au-dessous duquel la Meuse se perd sous terre», indique en 1788 l'Itinéraire complet de la France. En effet, au-dessous du moulin de ce village, signale Adolphe Joanne en 1868 dans l’Itinéraire général de la France: Vosges et Ardennes, «la Meuse disparaît pour ressortir de terre par une multitude de sources, non loin de Neufchâteau». La route n°74 entre en Haute-Marne juste avant Harréville-les-Chanteurs, où la carte de Cassini (XVIIIe) mentionne un relais de poste. Là, une rectification, dont un décret qui en autorise la réalisation remonte à mai 1866, contourne par l’est la rue du Tilleul, l’ancien axe historique. A la sortie de ce village, c’est pareil, la route moderne est tracée au large de la côte de Thémont, où passait l’ancien chemin. Pas beaucoup plus loin, en amont du village de Goncourt (bourg d’origine de deux frères écrivains du XIXe, d’où le prix…), une nouvelle rectification de la «route royale n°74, de Châlon-sur-Saône à Sarreguemines» est ordonnée en novembre 1846. Bien évidemment, ordonner ne veut pas dire réaliser… on ne sait pas réellement quand les travaux ont été menés sur cette portion de route…
|
Au sud de Neufchâteau (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
|
Ancienne
plaque de cocher à Harréville-les-Chanteurs (photo:
Marc Verney, octobre 2007). |
|
Egalement
à Harréville-les-Chanteurs, ce vieux panneau métallique,
étrangement coincé sous le rebord d'une toiture (photo:
Marc Verney, octobre 2007). |
|
Plaque de cocher à Goncourt (photo:
Marc Verney, août 2019). |
De colline en colline, les paysages agricoles restent sages, ordonnés, sillon après sillon... La route ondule tranquillement au milieu des coteaux meusiens. A Saint-Thiébault, Cassini signale un nouveau relais de poste. Une ordonnance de novembre 1844 projette des rectifications «dans la traverse et à la sortie» de Huilliécourt. A Clefmont, même topo, un chantier de rectification concernant plus de 1500 mètres de chaussée d’empierrement est signalé dans la Situation des travaux «au 31 décembre 1845». On pourra également y admirer quelques vieilles maisons, blotties au pied des ruines du château. Ernest-Sylvain Bollée fondeur de cloche et père d'Amédée Bollée, grand pionnier de l'automobile, est né ici. Et puis, Vroncourt, un peu plus au nord, a vu la naissance de l'égérie de la Commune, Louise Michel... Enfin, Domrémy (où a vécu la plus célèbre bergère de France) est à trois pas… Rien de spectaculaire dans cette haute vallée de la Meuse, mais juste cette certitude, tenace, d'être, au fil du chemin, toujours proche d'une histoire... de la Grande Histoire!! c'est ça aussi la France, ces émotions qui s’échappent du moindre lopin de terre... Voilà maintenant Noyers, où la chaussée s’appelle encore «route nationale 74». On y note une courte rectification –validée par une ordonnance de novembre 1840- puisque la voie moderne s’échappe du village par le haut de la Combe alors que la chaussée ancienne descendait la colline pour y passer le ruisseau du Viau en contrebas. Six kilomètres plus au sud, notre D74 coupe à nouveau, au lieu-dit la Croisée, l’ancienne voie antique de Langres (ou Lyon…) à Trèves. Cette dernière file au sud-ouest en s’embranchant à la D244a au large de Montigny-le-Roi. Ici, la R.N.74 historique laisse de côté le bassin de la Meuse pour redescendre vers celui de la Marne. La route, visible sur la carte d’état-major du XIXe siècle (1820-1866), publiée sur le site Géoportail de l’IGN descendait vers le centre de Montigny par l’avenue de Lierneux et en repartait par l’avenue de Langres (D242b). En 1959, la route n°74 empruntait déjà le «raccourci» de l’avenue de Bourgogne. Une rectification notifiée dans une ordonnance d’août 1845, écrite dans le Bulletin des lois du royaume de France de 1846. Plusieurs institutions religieuses sont à l’origine de la fondation de ce petit bourg au XIIe siècle. «Dans le passé, précise le site tourisme-hautemarne.com, Montigny était déjà une «halte» sur l’ancienne voie romaine de Toul à Langres! Sa forteresse dominée par les évêques de Langres et les comtes de Champagne, fut totalement détruite au XVIIe siècle». Le village se distingue également pour avoir vu naître les frères Flammarion… encore une histoire de littérature!
|
Avant Clefmont (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
|
Panneau Michelin survivant à Clefmont (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
|
Le lac-réservoir de Charmes (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
Six kilomètres au sud de Frécourt, la route traverse le réservoir de Charmes, créé en 1906 pour alimenter le canal de la Marne à la Saône. Auparavant, l’ancienne «route royale», dessinée sur la carte d’état-major du XIXe siècle publiée sur le Géoportail de l’IGN, piquait tout droit vers la combe Belin et jouxtait la source du rupt d’Orme avant d’atteindre l’étendue d’eau franchie –depuis les travaux du lac artificiel- sur une digue située à l’opposé du barrage. Quelques rapides courbes et une longue ligne droite nous emmènent à Bannes puis à Pont-de-Marne où notre chaussée traverse le canal Marne-Saône puis la rivière elle-même. C’est aussi ici que la R.N.74 historique se confond -un temps- avec la voie antique venue de Trèves et Metz. On arrive devant Langres par l’avenue de Neufchâteau et le quartier de la Maladière, où la route n°74 se fond un temps dans la chaussée Paris-Bâle à la hauteur du cimetière municipal. On entame la montée vers Langres par l’avenue de la Collinière. Aménagé en 1750, explique Gérard Guéniot dans l'ouvrage Le haut du pavé, Langres à travers ses rues, l’axe facilite grandement l’arrivée des voyageurs au sommet de la butte puisqu’il remplace la rectiligne et escarpée rue de Nancy. Puis, voilà la Belle-Allée, esplanade réalisée en 1649, qui permet au véhicule d’entrer à Langres et de suivre le boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny. On remarque aussi sur les différents plans de la cité l’existence d’une chaussée de contournement des murailles (aujourd’hui l’avenue Jean-Ernest-Darbot). Georges Viard, dans Langres au XVIIIe siècle, dit que cette «véritable rocade extérieure», créée en 1759-60 visait «à relier la route de Chaumont à Langres avec celle de Langres à Dijon et aussi avec celle de Langres à Fayl-Billot sans traverser la ville aux rues étroites et montueuses et au pavé mal entretenu». La magnifique cité fortifiée juchée (vues immenses) sur le rebord d'un plateau se découvre peu à peu... Dès le Ier siècle, Andematunum, la cité des Lingons, fut un important noeud routier. De là, on allait vers Boulogne-sur-Mer, Trèves, Lyon, Besançon, Strasbourg, Auxerre... Sous l'Ancien régime, la ville est jugée comme étant l’une des «clés» du royaume de France, faisant face à la Franche-Comté, la Lorraine, les Trois-Evêchés, l’Alsace… des régions qui n’avaient pas encore été «happées» par Paris… «La création en 1731 du diocèse de Dijon aux dépens de celui de Langres, contribua au déclin de la ville qui vit alors sa population stagner», écrit le site tourisme-langres.com. Le milieu du XIXe siècle voit revenir la fonction défensive du carrefour langrois. Face à la Prusse conquérante, la cité devient une place-forte de première catégorie et finalement, en 1893, le camp retranché sera constitué de plus d'une quarantaine d'ouvrages (citadelle, 8 forts détachés, 20 batteries et ouvrages d'infanterie, 9 magasins souterrains, 4 puits stratégiques) reliés par 60 km de routes stratégiques, nous précise le site cheminsdememoire.gouv.fr. La sortie de Langres se fait par l’actuelle avenue Turenne qui prend son origine à la porte des Moulins, principal accès à la ville fortifiée et bâtie entre 1642 et 1647.
|
R.N.19: PAR ICI L'HELVETIE !
En 1959, il faut parcourir 490 kilomètre pour joindre
Paris à Bâle, en Suisse, en passant par Troyes, Chaumont, Langres,
Belfort et Saint-Louis, non loin de Mulhouse... (lire) |
|
On remonte vers le vieux centre de Langres par l'avenue de la Collinière et la Belle-Allée (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
|
RN67:
L'ABSINTHE NOUS FAIT CHOCOLAT!
C'est une route qui a le goût de l'histoire... et des
bonnes choses!! Entre les foires de Champagne et les monts jurassiens,
quelques centaines de kilomètres charmants et à avaler
avec joie et passion... (lire) |
Pour rester fidèle à la numérotation de 1959, il faut emprunter quelques kilomètres de la R.N.67 historique (aujourd’hui D974) pour continuer notre trajet vers Dijon. Voilà Saint-Geosmes, village qui tire son nom «de trois jumeaux qui y auraient été martyrisés au IIe siècle par les romains», nous raconte le site saint-geosmes.com. C’est autour de l’église, au carrefour de deux voies antiques (un chemin vers Grancey et notre route Lyon-Trèves) que s’est développé le village. Un peu plus au sud, c’est le lieu-dit la Croix-d’Arles, où se trouvait, en 1917-18, l’école des chars de l’armée américaine, commandée par un certain capitaine Patton. On quitte le plateau de Langres par une longue descente peu avant Longeau-Percey. C'est là que les anciennes R.N.74 et R.N.67 se séparent. On y voit partir, vers l’est, une rue de Franche-Comté (D2067) et vers le sud (D974), une rue de Bourgogne. Toutes ces chaussées sont bien visibles sur la carte de Cassini du XVIIIe siècle publiée par le Géoportail. Les chaussées d’aujourd’hui ne montrent d’ailleurs ici que peu de différences avec les itinéraires royaux… A quelques encablures, la route de Dijon traverse le lac-réservoir de Villegusien (Vingeanne), achevé en 1906. Là aussi, cet ouvrage sert à l’alimentation en eau du canal de la Marne à la Saône. Dans un dépliant virtuel mis en ligne sur le site tourisme-langres.com, on apprend que l'un des chantiers connexes autour de ce réservoir est celui du réaménagement de la chaussée Sarreguemines-Paray-le-Monial: «L'exhaussement de la R.N.74 dans la traversée du réservoir a nécessité l'ouverture d'un découvert situé à proximité de cette route. L'emplacement choisi se trouve sur le territoire de la commune de Verseilles-le-Haut. Un important cubage de terres et de pierres a ainsi été déversé dans la vallée. Il a eu pour effet de rétablir une route rectiligne et plus plate que la précédente qui descendait jusqu'au creux de la rivière». C’est effectivement une longue suite de lignes droites qui vont nous mener en Côte d'Or. La R.N.74 historique passe d’abord au large de Saint-Michel, coupe le hameau de Suxy au pied du mont Musard (on y trouve un monument commémorant un massacre perpétré par des SS le 9 août 1944) et pénètre dans Prauthoy par la Grand-Rue. Non loin de là, se trouve la butte et le bourg de Montsaugeon. Celui-ci, dit le site petitescitesdecaractere.com, «était autrefois ville frontière entre Bourgogne et Franche-Comté. Y était rendue la Justice, stocké le sel, vendangé un vignoble au vin réputé, organisées des foires de renom». Dès lors, après un léger changement d’orientation, c’est un tracé parfaitement rectiligne qui nous transporte jusqu’aux abords de Tilchâtel par Vaux-sous-Aubigny et Orville.
|
Une première plaque de cocher à Saint-Michel (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
|
Une deuxième plaque de cocher à Saint-Michel (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
|
Les impressionnantes lignes droites de la R.N.74 historique au nord de Dijon (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
|
Ancienne chaussée vers Norges (photo:
Marc Verney, juillet 2019). |
|
R.N.459,
LA VOIE NATURELLE
Depuis le nord de la Côte-d'Or, cette jolie route s'en va vers Besançon et les premiers contreforts du Jura. On y garde le rythme champêtre jusqu'au bout! (lire) |
Le bourg de Til-Châtel, à 25 km de Dijon, «dont le territoire est fertile en vins excellents, contient beaucoup de mines de fer. Il a deux forges et un martinet pour le fer demi-fin», écrivait en 1816 l'Itinéraire du Royaume de France. Dans l’Antiquité, l’endroit a très certainement été une station routière qui a donné naissance à une agglomération gallo-romaine établie aux abords de la voie Lyon-Trèves (Wikipédia). L’ancienne route royale y passait par la rue d’Aval alors que la route de Langres, l’actuelle chaussée, contourne les maisons dès les années quarante, voit-on sur la carte d’état-major publiée sur le Géoportail de l’IGN. Dès lors, notre R.N.74 historique (D974), toujours aussi rectiligne et partiellement bordée d’arbres dans les années cinquante, poursuit sa route vers Dijon. La capitale des ducs de Bourgogne n’est plus très loin. Peu avant les Baraques-de-Marsannay, on remarque sur les cartes du Géoportail que le tracé de la voie antique Lyon-Trèves se désolidarise un peu de la R.N.74 historique pour gagner Dijon par Norges-le-Bas et Bellefond. De son côté, notre route coupe –en 1959- Norges-la-Ville (D28a puis D105). Si –dans la région- la voie romaine «eut son heure de gloire avec l'installation au XIIIe siècle de la commanderie des Antonins protégée par les ducs de Bourgogne, elle fut abandonnée vers 1730. L'animation se déplaça à Norges-le-Haut avec la création d'un relais de poste», écrit Wikipédia. Entrer au XXIe siècle dans la partie nord de Dijon par la nationale 74 historique se révèle être une épreuve pour l'amateur du vieux macadam. Après Asnières, son ancien fort Brûlé et sa redoute, c'est quasiment une ville nouvelle qui s'est élevée en ces contrées: routes à quatre-voies, tramway, ronds-points, bureaux design et, évidemment, centres commerciaux tout voiture ont, ici, détruit l'ancienne vision de la capitale bourguignonne... Tant mieux pour le business, tant pis pour les nostalgiques et les adeptes du voyage lent! Passé ce vaste et nouveau quartier de la «Toison d’Or», on entre dans la capitale des ducs de Bourgogne par l'avenue du Drapeau. Jusqu'à la fin du XIXe siècle il n'y avait par ici que très peu d'habitations, écrit Roger Gauchat dans ses Etudes sur la topographie dijonnaise. Cela se voit même encore sur les photographies aériennes prise par l’IGN en 1962 et publiées sur le Géoportail: à l’époque le tissu urbain ne débute qu’au niveau de l’actuel rond-point de la Nation. Un fait d'arme désespéré mené par les troupes françaises en 1871 donne son nom à l'avenue que nous empruntons: pris sous le feu, les soldats d’un régiment poméranien perdent leur drapeau, ramassé sur un monceau de cadavres par un chasseur à pied d'Annecy. Ces combats allaient-ils décider de la vocation militaire des lieux? En tout cas, trois casernes y sont bâties à partir de 1878: les quartiers Heudelot, Krien et Junot.
|
Au nord de Dijon dans les brumes hivernales (photo:
Marc Verney, janvier 2020). |
On se trouve aux abords du cœur dijonnais à l’approche de la place de la République. L’association Icovil, qui rassemble des informations sur l’histoire de la capitale des ducs de Bourgogne, nous explique sur son site icovil.com, qu'à l’origine, il y avait là «une grande clairière entrecoupée par des marécages et le confluent de deux modestes rivières: l’Ouche et le Suzon». Mais surtout un site-carrefour (comme on dit aujourd’hui), «à la croisée des grands axes de déplacement empruntés à l’âge du bronze pour transporter l’étain ou l’ambre». Vers la fin du Ier siècle de notre ère, la création à l’est, dans la plaine, de la voie romaine reliant Chalon-sur-Saône à Langres et, plus loin, Lyon à Trèves, «complète l’ancien carrefour celtique et apporte un regain d’activités à l'agglomération naissante», précise encore l’Icovil. Des restes de cette chaussée peuvent d’ailleurs être encore contemplés de nos jours dans le parc de la Colombière (sud-est de la cité). Au Ve siècle, après les saccages des invasions barbares, la ville, désormais fortifiée, accueille les évêques de Langres. Puis vient l’invasion burgonde (d’où le nom de la région…) et le long règne des ducs capétiens de Bourgogne, de 1031 à 1362. Durant cette période, la cité continue de s’étendre au-delà de l’enceinte primitive et l’on aménage les dérivations et les biefs des rivières. «Mais, le 28 juin 1137, un gigantesque incendie ravage la totalité de la ville», indique icovil.com. «Les ducs reconstruisent alors une enceinte, beaucoup plus large que la précédente, qui abrite la cité jusqu'au XVIIIe siècle», lit-on sur Wikipédia. Sous les quatre ducs valois de Bourgogne, Philippe le Hardi, Philippe le Bon, Jean sans Peur et Charles le Téméraire, qui règnent de 1363 à 1477, l'Etat bourguignon s'étend, pendant plus d'un siècle, par héritages et mariages jusqu'en Picardie, Champagne, Pays-Bas bourguignons, Belgique, Germanie, duché de Luxembourg, Alsace, comté de Flandre et Suisse... Grâce à cette rapide expansion politique, militaire et culturelle, la ville devient alors, signale le site municipal dijon.fr, «un foyer d'art international et une capitale européenne avant l'heure».
|
R.N.5:
LA SUISSE PAR MONTS ET PAR VAUX
La N5 Paris-Genève-St-Gingolph va quasiment disparaître
à la suite du vaste déclassement des routes nationales
en 2006. La N74 historique croise la route blanche à
Dijon... (lire) |
|
R.N.70: AU GRAY DE LA SAONE!
Entre Bourgogne et Franche-Comté, la route n°70 traverse Dijon, capitale des grands duc d'Occident. Un voyage dans l'histoire. (lire) |
|
R.N.71:
LA SEINE SUR UN PLATEAU!
La route de Troyes à Dijon nous fait suivre la Seine quasiment jusqu'à sa source... On y découvre de jolis villages bourguignons... (lire) |
|
R.N.396: DELICES DE BOURGOGNE...
Voilà une route qui vous surprendra! Une vraie promenade de plus de 300 km sur un axe qui mérite le label "route buissonnière" (lire) |
Cette période faste s’achève en 1477 avec la mort de Charles le Téméraire sous les murs de Nancy. La Bourgogne intègre dès lors le royaume de France, dirigé par Louis XI. Dijon, devenue ville frontière du royaume, est dotée d’une solide forteresse. Mais en 1678, découvre-t-on sur le site icovil.com, «le rattachement de la Franche-Comté au royaume rend les fortifications inutiles. Dijon, capitale de la Bourgogne, dont les princes de Condé sont gouverneurs, connaît alors un âge d’or marqué par une intense activité architecturale. Elle devient une cité animée et brillante que l’urbanisme naissant remodèle: place royale en hémicycle, œuvre de Jules Hardouin-Mansart, et le palais des Etats, rue des Princes de Condé, parc de la Colombière, dont le dessin est attribué à Le Nôtre»... Après la Révolution, la ville n’est cependant plus qu’un modeste chef-lieu de département. Il faut attendre la création du canal de Bourgogne (1833) et l’arrivée du chemin de fer (1851) pour qu’un renouveau industriel s’amorce. Entre 1850 et 1900, grâce à l'exode rural, Dijon passe de 30.000 à 70.000 habitants et s’entoure de forts. La ville se développe en rasant ses remparts, remplacés par de grands boulevards qui forment un réseau de circulation contournant le centre-ville. Après de nombreuses polémiques, le château construit par Louis XI est détruit de 1891 à 1897, mentionne encore Wikipédia. Au XXe siècle, le chanoine Kir, maire emblématique de Dijon de 1945 à 1968, dote la ville d'un lac artificiel inauguré en 1964. Depuis, le chef lieu de la Côte d’Or met un point d’honneur à soigner son environnement: en 1977, le quotidien Les Echos récompense Dijon du titre de «première ville écologique» avec notamment l'aménagement en 1975 du parc de la Combe à la serpent, le plus étendu de la ville.
|
Perdu dans une zone industrielle entre Dijon et Chenôve, ce panneau en métal indique encore la R.N.74 (photo: Marc Verney, septembre 2012). |
|
A Gevrey-Chambertin (photo:
Marc Verney, août 2019). |
Pour sortir de la magnifique et tranquille cité des ducs de Bourgogne, on emprunte la rue de l’Hôpital et on franchit l’Ouche à la hauteur de la place du 1er-Mai, réalisée à la fin du XIXe siècle. Plus loin, l'avenue Jean-Jaurès (D974) reprend le tracé de la route royale réalisée en 1728, raconte Roger Gauchat dans ses Etudes sur la topographie dijonnaise. Au passage, on jettera un oeil sur le port du canal de Bourgogne et son original obélisque... Le canal proprement-dit est enjambé un peu plus loin, au niveau de la bifurcation vers la «route des grands crus» (D122) allant vers Chenôve et Marsannay, un détour plus que recommandé. Mais, lorsqu'au milieu du XIXe siècle, on s'éloignait de Dijon par la route de Lyon (notre R.N.74 historique), on ne rencontrait après le passage du canal, écrit Roger Gauchat, que «l'auberge du Poirier Galant (d'ailleurs signalée sur la carte d'état-major de l'époque), l'entrepôt des Trois Forgerons et le bureau de l'octroi. Au-delà s'étendaient les champs, et de la rue de Chenôve, on apercevait les arbres de la route de Corcelles. Entre les deux voies, c'était l'étendue des champs de la Corvée de Saint-Bénigne, limités à l'ouest par un chemin qui reliait les deux routes et qui perpétua le nom du lieu-dit: la Corvée». Dans la deuxième partie du XIXe siècle, les champs font place à l’armée (caserne et arsenal), au chemin de fer (gare de triage de Perrigny) et à la compagnie des tramways, vers la rue des Trois-Forgerons. Puis ce sont des lotissements qui y poussent (comme des champignons) dans les années de l’Entre-deux-guerres. Les vignobles qui s’y trouvaient, sont peu à peu repoussés vers Chenôve et Marsannay. Là, sur à peine plus de cinquante kilomètres, la route va longer les vignobles parmi les plus prestigieux du monde. Nous voilà au royaume du pinot noir et du chardonnay, les deux cépages phares du vignoble bourguignon. A Chenôve, on pourra visiter de vieux pressoirs du XIIIe siècle. A la hauteur de Fixin, l'automobiliste remarquera un vieux mur Michelin, conviant le touriste à s'orienter vers le parc Noisot et son monument de bronze, Napoléon s'éveillant à l'immortalité (rien que ça!!)... Jusqu’à Beaune, ou presque, la route moderne se juxtapose avec les tracés de Cassini et du XIXe siècle. L’ancienne voie antique vers Lyon se distingue par contre avec un parcours situé plus à l’est: Saint-Bernard, Argilly, Grosbois…
|
La Route des Grands Crus de Bourgogne: une émotion visuelle
de tous les instants (photo: Marc Verney, août 2008). |
|
La côte des vins au sud de Vougeot (photo:
Marc Verney, août 2019). |
La longue litanie des inoubliables noms de cette côte des vins se poursuit: Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, Chambolle-Musigny, Vougeot... Non loin de ce dernier village, au beau milieu d'une mer de vignes (50 ha), se trouve le Clos-Vougeot, château du XVIe siècle, devenu l'emblème de la Bourgogne viticole. Sur la R.N.74 historique, une déviation du village est en service depuis la fin des années cinquante (Wikisara). Après un passage au large de Vosne-Romanée (le cru de romanée-conti est universellement connu), c'est l'entrée dans le bourg de Nuits-Saint-Georges, capitale des côtes de nuits, la partie nord du vignoble côte d'orien. On sort de la ville par la route de Beaune. Quelques kilomètres au sud, se trouve la localité de Comblanchien, connue pour ses carrières, qui recèlent une pierre d'excellente qualité (on en trouve à Paris pour les gares de l'Est, de Lyon, Saint-Lazare, le Sacré-Coeur, le palais de Chaillot... et même sur les édifices new-yorkais!).
Retour aux vins avec Aloxe-Corton, qui inaugure le vignoble des côtes de beaune (les vignobles y produisent des vins hors du commun: corton, clos-du-Roi-Corton, les renardes-corton, les chaumes...). On passe Ladoix-Serrigny puis on entre dans Beaune par la rue du Faubourg-Saint-Nicolas. Cette sous-préfecture de Côte d'Or a tapé dans l'oeil du Guide Bleu Bourgogne Lyonnais 1965: voilà une agglomération possédant «le charme inexprimable d'une de nos plus exquises petites cités françaises»... Sur notre chemin se trouve la porte Saint-Nicolas, qui défend l’arrivée dans le centre-ville, face à la route de Dijon. L’édifice contemporain date de 1770, mais une autre construction fortifiée, dite «porte du Bourgneuf» vit arriver à Beaune maints personnages importants, dit le site remparts-beaune.fr, comme «Henri II, accompagné de Catherine de Médicis en 1548, accueilli par les chanoines sous un arc de triomphe fraîchement peint, au son des tambourins ; Charles IX accompagné de la reine-mère fit un bref séjour en 1594 et la porte fut de nouveau décorée pour l’entrée de Louis XIII, en route pour les Alpes en 1629, puis de la reine Anne d’Autriche l’année suivante. Mais l’entrée la plus pompeuse fut celle de Louis XIV et de la reine, le 10 novembre 1669, où l’on tira le canon». Le voyageur amateur de vieille pierres n'hésitera pas à visiter le magnifique Hôtel-Dieu (XVe siècle), un des décors du célèbre long-métrage La grande vadrouille. Le «vadrouilleur» des nationales historiques s'intéressera, lui, à la position de carrefour de la ville: R.N.74 évidemment, mais aussi R.N.73 (Moulins à Bâle) et R.N.470 (de Semur-en-Auxois à Lavans-les-Saint-Claude), deux axes sillonnant les rondeurs de notre «cher» Jura... Dès lors, on va faire le tour de la ville par les boulevards extérieurs pour atteindre la rue du Faubourg-Bretonnière… Il est amusant de constater que Beaune est déjà dotée d’un contournement, visible sur la carte de Cassini (XVIIIe) publiée par le Géoportail qui relie –par l’est- les chemins de Dijon et de Chagny!
|
R.N.73:
FAITES CHAUFFER LE MOULINS!
La route nationale 73 de 1959 relie Bâle en Suisse
à Moulins dans l'Allier. Une des plus singulières
transversales qui soient. Mais pas des moins bucoliques... (lire) |
|
R.N.470: DES COLLINES ET DES MONTS
Entre Bourgogne et monts du Jura, la route nationale 470 historique se faufile au travers des plus belles contrées de la région (lire) |
|
Au sud de Beaune (photo:
Marc Verney, août 2019). |
Beaune, fut, nous rappelle le Guide Bleu Bourgogne-Lyonnais de 1965, sous le nom Belna, le chef-lieu d’une portion du territoire des Eduens durant la période gallo-romaine. Depuis la charte d’affranchissement octroyée en 1203 par le duc de Bourgogne, la ville connaît une période de grande prospérité et se développe loin du castrum le long de la voie de Chalon à Dijon. «C’est ainsi qu’au XIIIe siècle se dessine le plan de Beaune avec un tracé des rues presque inchangé à ce jour», lit-on sur le site remparts-beaune.fr. Du Moyen Age au XIVe siècle, la cité est considérée comme la troisième ville de Bourgogne par les ducs, qui en font un lieu de villégiature. «Après la mort de Charles le Téméraire, en 1477 et l’annexion du duché de Bourgogne par Louis XI, Beaune se soulève et prend parti pour Marie de Bourgogne, fille du Téméraire», raconte encore le site remparts-beaune.fr. Mal lui en prend: un siège de cinq semaine en vient à bout et le royaume de France renforce les fortifications de la place, devenue quasiment ville frontière avec la Comté, restée terre d'Empire. En 1674, l’annexion de la Franche-Comté par Louis XIV –qui repousse la frontière française à l’est- rend inutile les remparts de Beaune. Les fortifications ne sont pas réellement détruites mais transformées en promenades plantées à la fin du XVIIIe siècle. De même, on modifie les entrées de la ville afin de faciliter la circulation. Aujourd’hui, tours et bastions restants servent de caves à vin… préservant de ce fait, près des trois-quarts des ouvrages! Aujourd'hui, Beaune est considérée dans le monde comme la capitale des prestigieux vins de Bourgogne. La sortie de cette attachante et touristique cité se fait par la rue du Faubourg-Bretonnière. La nationale 74 historique (D974) emprunte une partie du trajet de la R.N.73 (D973) jusqu'à un carrefour situé non loin de la sortie de la cité. Il faut prendre la direction de Chagny. Ici, les chaussées sont visibles sur la carte de Cassini (XVIIIe) publiée par la Géoportail de l’IGN. Voilà L'Hôpital-de-Meursault, où se trouvent les restes d'une léproserie fondée en 1180. Jusqu’à la fin des années cinquante, Corpeau est le dernier village traversé avant Chagny. C’est aujourd’hui la D113c. Mais de vastes aménagements routiers liés à la R.N.6 vont profondément changer la physionomie des lieux. Au milieu du XXe siècle, on construit le contournement de Chagny pour la R.N.6; du coup, la route n°74, évitant désormais Corpeau, vient se rattacher à la route Paris-Lyon au niveau d’un échangeur réalisé en plusieurs temps: une première photographie aérienne des années cinquante de l’IGN montre un simple raccordement à la R.N.6; puis, sur les autres photos, la chaussée se poursuit vers le canal du Centre, évitant totalement Chagny et Remigny; c’est l’actuelle D974bis.
|
R.N.6,
LA ROUTE DES ALPES
Chalon, Mâcon, Lyon, Chambéry, suivez le
jeu de piste de la N6 historique (1959) jusqu'en haut du col
du Mont-Cenis. Ca décoiffe de visiter les belles routes
des Alpes... (lire) |
|
L'ancienne route nationale traversait Corpeau (photo:
Marc Verney, août 2019). |
|
La route D974 au niveau de la commune de Morey (photo:
Marc Verney, août 2019). |
Pour relier le bassin minier de Montceau et les centres industriels du Creusot au réseau national, la R.N.74 fut prolongée (de 1933 à 1973) vers les environs de Paray-le-Monial par utilisation de la route longeant le canal du Centre, gérée par le Service de la navigation. Cette voie, utilisée également pour le halage des péniches était particulièrement sinueuse et dégradée par le trafic industriel. «La chaussée, en général en remblai, explique Wikisara, est très étroite avec une plate-forme empierrée le plus souvent de 4 mètres et, au maximum, de 6 mètres». De plus, «le tracé épouse les sinuosités du canal, dont il n'est séparé que par une banquette de 2 mètres, qui ne saurait arrêter un conducteur imprudent ou maladroit et qui s'affaisse par endroit du fait de la mauvaise tenue des berges». De nombreux accidents incitent le préfet, dès le mois de juin 1934, «à limiter très strictement la vitesse des véhicules et à faire installer de nombreux panneaux "Attention au halage"», raconte encore Wikisara. Très vite, voilà Saint-Léger-sur-Dheune, où la R.N.74 historique croise la R.N.78 (D978) Nevers-Saint-Laurent-en-Grandvaux. On profite du pont de cette belle chaussée Jura-Morvan pour passer de l’autre côté du canal et suivre la «route de Saint-Berain». C’est justement la construction du canal du Charolais, appelé ensuite Canal du Centre, en 1791, dit le site stlegerdheune.fr, qui va «changer la physionomie du village», jusqu’alors essentiellement agricole, et «intensifier ses activités industrielles et commerciales». Il y a toutes sortes de matériaux et produits manufacturés qui partent du port ou bien qui y transitent: le charbon extrait des mines de Saint-Léger, Saint-Bérain et Monceau, le plâtre cuit dans les fours léodégariens, les tuiles et céramiques fabriquées localement, le bois du Morvan, les pavés, le vin des coteaux environnants… Après Saint-Julien-sur-Dheune, les lieux-dits s’inspirent de la numérotation des écluses: la «Neuvième-écluse», la «Huitième écluse», les «Sept écluses»… On aborde l’étang de Longpendu. A la hauteur de Montchanin, la chaussée se trouve à cheval sur la ligne de partage des eaux Océan-Méditerranée. Et les nombreux étangs servent à l'alimentation du canal, qui zigzague nonchalamment entre les collines peu prononcées de la région. Euh... en parlant du macadam, lui aussi, dans le coin, se fait vraiment nonchalant... L'ancienne nationale n'est plus qu'une voie annexe, dominée par le remblai de la «route express» de Chalon à Paray, qui a succédé à l’antique R.N.74. Bon, nous on préfère voisiner avec les canards... affaire de choix. Blanzy, Montceaux-les-Mines. Le décor est post-industriel: les mines de houille ne font plus recette. Ah, tiens, il reste dans le coin quelques anciennes bornes de la nationale, maladroitement teintées de jaune, pour certaines d'entre-elles.
|
R.N.78:
LE JURA PAR LE MORVAN
La
RN78 de 1959 relie Nevers à St-Laurent en Grandvaux en
passant par le Morvan, les beaux vignobles de Bourgogne et Lons.
Une route pleine d'histoires à suivre ici (lire) |
|
R.N.80:
UN TRAVAIL DE (GALLO) ROMAINS!
Entre
Châtillon-sur-Seine et Cluny, la route n°80 rencontre
de belles cités de caractère et zigzague au milieu de
paysages nobles et sereins marqués par la patine du temps...
(lire) |
|
Ribambelle
de vieilles bornes N74 le long du canal du Centre. (photo: Marc Verney,
janvier 2009). |
|
|
A
gauche, plaque émaillée située sur l'une des
écluses du canal du Centre; à droite, plaque indicatrice
appartenant à la route du canal du Centre . (photos: Marc Verney,
janvier 2009). |
|
LE COUP DE LA "ROUTE BUISSONNIERE"
Route
alternative et vraiment mignonne pour rejoindre Lyon,
la "route buissonnière" sillonne depuis Nemours des régions
un peu oubliées et pleines de charme... (lire) |
Le canal puise désormais son eau dans la Bourbince, une petite rivière qui va nous tenir compagnie jusqu'au bout du trajet. Après Ciry-le-Noble, voici Génelard, ancien bourg industriel (ah, la belle usine!), où notre nationale bucolique croise la «route buissonnière», la nationale 485 (D985 en 2009) qui remonte des environs de Lyon. La fin du trajet est tout aussi paisible. Loin du trafic de poids lourd des axes principaux, l'ancienne R.N.74 s'achève tranquillement au large de Paray-le-Monial non sans avoir longé de vieilles implantations industrielles émouvantes et le château de Digoine (1735) que l'on aperçoit sur le flanc de la douce -très douce- vallée de la Bourbince... Aux meilleurs instants de sa «vie» (1933-1973), la route nationale 74 Sarreguemines-Paray-leMonial était longue de pas loin de 415 km, ce qui en faisait l'une des plus belles transversales de l'Hexagone.
|
R.N.79:
DU CHAROLAIS AU JURA
En
1959, la route nationale 79 nous conduit de Nevers à La Cluse
sur la commune de Montréal-la-Cluse dans le département de l’Ain (monts
du Jura). Des paysages plein la vue!(lire) |
Marc
Verney, Sur ma route, septembre 2020
Retour à la page principale (clic!)
Une
route déroutante
Le tracé de la RN74 a connu pas mal d'évolutions au cours des années.
En 1824, lors de sa création, c'est "la route de Châlon-sur-Saône
à Sarreguemines". Plus d'un siècle plus tard, en 1929, elle sera
prolongée jusqu'à Paray-le-Monial. Doublée en partie par une "voie
express" dans les années 70, cette dernière portion (Chagny-Paray)
sera déclassée en 1973. Parallèlement, la route aura été "sortie"
de son tracé original pour desservir Chaumont depuis Neufchâteau
(impliquant le déclassement en D74 de l'axe original Neufchâteau-Langres).
La continuité de cette nationale était là totalement brisée, puisque
l'automobiliste avait à faire près de 35 km de N19 pour rejoindre
le tronçon "sud" de la RN74... dernier avatar avant fermeture complète:
le passage de la N74 à Toul (on rejoint alors Colombey-les-Belles
par Moutrot) et le déclassement de la partie "nord" Sarreguemines-Nancy...
Au XXIe siècle, il ne reste officiellement plus rien de la N74,
sauf... sur internet!! |
|