|
La
nationale 504 historique dans la Dombes (photo: Marc Verney, août 2019). En cliquant sur l'image vous revenez à la page principale du site. |
Formée en 1933 en conjuguant plusieurs chaussées départementales, la R.N.504 historique de 1959 relie Roanne (Loire) à Ruffieux (Savoie) en passant par Villefranche-sur-Saône et la Bresse. Itinéraire d’importance régional, elle n’a pas le glamour de la «route du Bourbonnais» (R.N.7) qu’elle laisse sur sa droite au sortir du bourg du Coteau, mais son tracé dans la cluse des Hôpitaux, au pied du Bugey, reprend une partie d’une grande chaussée de Paris à Chambéry rêvée par l’empereur Napoléon Ier… Beaucoup plus tard, dans les années soixante-dix du XXe siècle, on se bousculera vraiment, l’hiver venu, dans ses courbes, prolongées vers le tunnel du Chat et les stations de ski alpines… mais ceci, comme on dit, est une autre histoire!
|
REJOINDRE LA R.N.7 VERS LYON
L'ascension du col du Pin-Bouchain, Tarare, puis Lyon. Avant la vallée du Rhône, nous sommes sur les kilomètres les plus remuants de la nationale 7 (lire) |
Le village du Coteau se développe à partir du XVe siècle grâce au trafic fluvial et routier, souligne le site mairie-lecoteau.fr. Puis, en 1755, dit encore ce site municipal, «un vaste programme de voirie a lieu sur le plan national»: la grande route royale de Paris à Lyon s’ouvre à la circulation. Et cette voie va changer l’aspect de ce bourg avec l’implantation de commerces et d’auberges. Mais c’est la mise en service, en 1833, de la troisième ligne de chemin de fer française Andrézieux-le Coteau, qui va propulser la petite bourgade dans les temps modernes… Quittant les bords de Loire, on emprunte l’avenue de la République qui nous emmène en direction du pont sur le Rhins. Le pont sur lequel l’ancienne route départementale n°8 de Cusset à Villefranche (R.N.504 puis D504) franchit cette rivière avait été construit en 1886, dit François Déchelette dans son ouvrage Regards sur le Coteau: notes historiques à l'occasion du centenaire de la commune. «On le fit sauter en juin 1940, pour retarder l'avance des Allemands, qui franchirent le Rhins cent mètres en aval avec leurs blindés. On le reconstruisit en 1943, plus large, en faisant un coude moins aigu avec la route qui fut légèrement détournée». Au XXIe siècle, difficile d’ignorer l’aménagement de la R.N.7 multivoies qui taillade notre chaussée un peu plus loin, car c’est bien l’impasse des Plaines (vers le cimetière) et la route des Pins qui étaient, depuis le XIXe, notre accès en direction du village du Perreux. Les photos aériennes de l’IGN (1954) montrent, là, de jolis alignements d’arbres jusqu’au bourg gentiment perché, au-dessus de la vallée de la Loire. Visiblement, découvre-t-on dans l'ouvrage Roanne au temps de Louis Noirot: chroniques du Second Empire de Jean Cabotse, il devait y avoir, entre Roanne et Perreux sous le Second Empire, une rectification bien plus radicale, celle-ci consistant à démolir une bâtisse faisant face au pont sur la Loire «afin de continuer en ligne droite jusqu'aux abords de Perreux. Ainsi, dit l'auteur, serait constituée une magnifique avenue qui, sur une longueur de trois kilomètres, relierait le bourg au café helvétique (carrefour central de Roanne, NDLR)». Perreux, ancienne place forte médiévale et position avancée des sires de Beaujeu face aux comtes du Forez, écrit le site leroannais.com, s’insère dans l’antique chemin de Bourg-de-Thizy (visible sur la carte de Cassini, XVIIIe) qui empruntait le sommet des collines dominant la vallée du Rhodon, par Fleury, le Pommier, Suire. Plus tard, au XIXe siècle, la carte d’état-major (1820-1866) publié par le Géoportail de l’IGN, ne montre que de faibles améliorations sur cet axe… On quitte bien Perreux par la vallée du Rhodon mais c’est pour regrimper sur la colline par «l’ancienne route de Montagny» qui rejoint l’itinéraire du XVIIIe au niveau de la Treille. Et la même carte montre, plus loin, au niveau du bois de Laly, des tracés dédoublés, peu sûrs… Avant Montagny, un chemin s’oriente vers ce village, c’est la D49 actuelle. Et, après, on retrouve un chemin qui s’agrippe à la colline vers Laprat et un autre qui serpente vers Bourg-de-Thizy par la Roche… Bien compliqué tout cela…
|
Ancienne plaque Michelin à Montagny (photo: MV, août 2019). |
|
Portion déclassée de la R.N.504 non loin de Thizy, au Bois-Brochet (photo: MV, août 2019). |
Nous avons quitté le département de la Loire. Ici, les Archives historiques et statistiques du département du Rhône (1827) nous apportent un début d'explication sur cette situation: «La route n°5 de Villefranche à Roanne, par Thizy n'est, pour ainsi dire, qu'en projet, et la dépense à faire pour son ouverture complète, est certainement hors de proportion avec son utilité présumée, au moins dans l'état actuel des choses. En effet, cette dépense, sur une longueur de plus de 38.000 m, est évaluée à 560.000 francs. Il est donc sage de se contenter d'entretenir la partie ouverte de Denicé à la Saône, par Villefranche, et d'améliorer, à l'autre extrémité, la communication, si fréquentée entre Thizy et Roanne. L'escarpement des ponts rend ce dernier projet d'une exécution difficile et dispendieuse. Le commerce de Roanne offre d'y concourir, mais d’une manière insuffisante». On verra plus loin qu’il a fallu bien des années pour remédier à la situation! Situé dans le Rhône, Thizy, écrit Jean-Pierre Houssel dans l'article «Les petites villes textiles du Haut-Beaujolais. De la tradition manufacturière à l'économie moderne», «a de tous temps fait figure de petite capitale et son marché du mercredi est le plus important de la région. Son rayonnement a survécu au déplacement vers les Sauvages et le Pin-Bouchain de l'itinéraire sud de la route du Bourbonnais. Thizy est née à la rencontre de la vieille route de Paris à Lyon par Charlieu et de la route du Charolais par Roanne et Villefranche. Le carrefour est surveillé par un éperon, véritable nid d'aigles entre deux ravins, qui surplombe la vallée de la Trambouze de plus de 150 mètres. Les sires de Beaujeu y implantent un château féodal à l'emplacement du poste militaire romain». D’un point de vue économique, nous sommes ici, de Cours à Tarare, au cœur d’une mini région, où régnera en maître l’industrie textile jusque dans les années soixante. Au début, continue Jean-Pierre Houssel, «le lin et surtout le chanvre, fourni par les plaines voisines de la Saône et du Forez sont achetés au marché de Thizy et servent à fabriquer, pendant les loisirs d'hiver des toiles de ménage, étoffes grossières qui ne font pas l'objet d'un commerce notable». Mais des négociants lyonnais s'intéressent bientôt à ces petites productions et les introduisent dans les circuits commerciaux. Et, au XVIIIe siècle, la fabrication des toiles est l’une des activités majeures de la région de Thizy. Etoffes de qualité courante, main d'oeuvre rurale surabondante et bon marché, commerce avec les pays méditerranéens grâce à Lyon, voilà les «traits caractéristiques de la manufacture de Thizy à la fin du XVIIIe. Ils survivront par delà la mécanisation du tissage jusqu'à la crise» de la fin des années soixante, indique enfin Jean-Pierre Houssel.
|
Vers Saint-Jean-la-Bussière (photo: MV, août 2019). |
En 1901, il y a près de 10.000 habitants à Thizy, dont de très nombreux ouvriers qui travaillent le coton. A l’époque, il y a un chemin de fer à voie normale et un autre –à voie étroite- qui relient Thizy et la vallée de la Trambouze à Saint-Victor-sur-Rhins où se trouve la gare importante de la région… C’est dire l’activité trépidante qui devait régner dans ces petites vallées industrieuses des monts du Beaujolais… On sort de la petite cité par la rue Gambetta. Là encore, et malgré toute cette effervescence économique, les travaux pour réaliser la route ont été tardifs et très lents: à lire le rapport du préfet de 1836 sur le département du Rhône, «une somme de 10.000 francs votée pour la partie de cette route comprise entre Thizy et la route départementale n°7 (actuelle D385, NDLR), a été employée par des ateliers composés des ouvriers sans travail des communes de Cublize et de Grandris, et a suffi pour ouvrir cette route sur une largeur de 2,50 m à 3 m, de manière à la rendre praticable entre Cublize et la Folletière; (...) avec ce qui reste de cette somme, on travaille actuellement à établir de distance en distance des gares pour le croisement des voitures. On propose d'allouer en 1838, une somme de 30.000 francs qui suffirait pour élargir la route commencée entre l'Azergue et Cublize, l'ouvrir dans la lacune entre Cublize et l'étang de Saint-Jean, et enfin, construire deux ponts; l'un sur le Rheins, l'autre sur Drioule, de manière à établir, entre Thizy et la vallée de l'Azergue, une communication sinon parfaite, du moins bien praticable aux voitures». Cublize, de nos jours, voisine avec le lac des Sapins, un plan d’eau récent, creusé et aménagé entre 1977 et 1979. En 1959, point de baignade, mais une chaussée qui prend la direction du col de la Cambuse (ou de Gondras) au lieu-dit Tournemidi. Les hauts sapins donnent un aspect alpestre à ce trajet. Passé ce modeste col (708 m) notre chaussée tournicote jusqu’à Grandris. Ce village, écrit le site grandris.org, a été, depuis le début du XIXe siècle un centre important de «trois industries, le tissage auquel s’est ajouté la teinturerie. Puis au début du XXe siècle la confection a supplanté le tissage».
|
Le col de la Cambuse (photo: MV, avril 2019). |
|
Plaque de cocher de la R.D.5 à Grandris (photo: MV, avril 2019). |
|
LE COUP DE LA "ROUTE BUISSONNIERE"
Route
alternative et vraiment mignonne pour rejoindre Lyon,
la "route buissonnière" sillonne depuis Nemours des régions
un peu oubliées et pleines de charme... (lire) |
|
Vers Chambost-Allières. Sur cet affichage du "service vicinal", on décrypte la mention "Villefranche 24,2 km" (photo: MV, octobre 2014). |
A la Folletière, dans la vallée de l’Azergues, on oblique sur la «route buissonnière» (D385) jusqu’à l’embranchement de Lozet où l’on reprend la D504 en direction de Gleizé et Villefranche-sur-Saône. Là, les tracés manquent également, tant sur les cartes de Cassini (XVIIIe) que d’état-major (1820-1866) publiées par les bons soins de l’IGN. La partie entre la route n°7 (val d’Azergues) et Denicé (plaine de la Saône) est en «lacune», indiquent, en 1839, les procès verbaux du Conseil général du Rhône. Un avant-projet a pourtant été étudié un an auparavant... Personne ne semble (peut-être à part les habitants de la région) pressé d’en finir avec l’itinéraire… Il est vrai que c’est un vrai chantier de montagne avec des virages à n’en plus finir! En 1841, la lacune semble toujours d’actualité puisque l’on ne voit aucun tracé sur la carte d’état-major publiée par CartoMundi… Cinq à six ans plus tard, des travaux paraissent avoir commencé puisque l’on remarque –dans les mêmes rapport du Conseil général du Rhône- des financements débloqués «pour la construction de la lacune entre Denicé et Rivolet, pour la lacune entre Rivolet et le Pyre, pour l'établissement du pont sur la Drioule»... Au milieu du XIXe siècle des crédits d'entretien sont votés par le Conseil général, ce qui peut suggérer l’achèvement du chantier! Mais que la balade est jolie sur cette chaussée, un peu cabossée par les années… Non loin du village de Saint-Cyr-le-Chatoux, on trouve le relais du Parasoir, dont les anciennes lanternes, dit le site leparasoir.com, «indiquaient aux voyageurs de grands chemins, en provenance du Charolais et de l’Azergues, qu’ils étaient enfin arrivés à bon terme. Le relais était alors l’ultime étape avant de pouvoir rejoindre la Calade». De nombreuses courbes nous amènent au Rivolet, où la chaussée côtoie, désormais, les beaux vignobles du beaujolais. C’est non loin des Maisons-Neuves (à côté de Denicé) que l’on a longtemps eu, au XIXe siècle, la fin de la chaussée empierrée de la route départementale n°5.
|
Vue sur la plaine de la Saône depuis le Parasoir (photo: MV, avril 2019). |
Nous voilà aux portes de Villefranche-sur-Saône, à Gleizé. Sur cette ancienne terre des sires de Beaujeu, certains écarts remontent à l'époque gallo-romaine, voit-on sur le site mairie-gleize.fr. Ce sont des moines bénédictins, qui, s'établissant ici au XVe siècle, vont mettre en valeur les lieux. L'industrie textile y prend son essor au XIXe siècle avec l'installation d'ateliers puis d'usines: blanchisserie, teintureries, filature... On suit la rue de Thizy qui nous fait profondément pénétrer dans Villefranche, cité née au XIIe siècle. Il semble bien, écrit Hélène Velu dans son article «Villefranche-en-Beaujolais», «que le but du fondateur de Villefranche, un des sires de Beaujeu, fut d'abord d'établir une place forte pour surveiller deux routes qui se croisaient en ce lieu et un péage pour en tirer profit» face à Anse, le bourg fortifié des évêques de Lyon. La première voie est la plus importante, c’est l’axe nord-sud (la chaussée antique devenue la R.N.6 historique), qui marque durablement la géographie urbaine de la cité avec la rue Nationale et ses pentes qui font dévaler les pavés jusqu’au turbulent ruisseau de Morgon… La deuxième est notre chemin de la Loire à la Saône et au-delà, puisque, dit encore Hélène Velu, «à la hauteur de Villefranche, à Riottier, un gué, seul passage possible sur une dizaine de kilomètres, permettait la communication entre le Beaujolais de la rive droite et les possessions (des sires de Beaujeu) de la rive gauche. A ce gué aboutissait une route venue sans doute de Châtillon et de Saint-Trivier, qui, dès le début du XIIe siècle, appartenaient aux sires de Beaujeu». D’ailleurs, quand on regarde la carte d’état-major du XIXe siècle (IGN), on voit la longue rue de Thizy se prolonger par la «route de Riottier» qui s’achève en bordure de Saône… alors que le pont de Frans (sur la même carte), beaucoup plus en amont, n’est relié à aucune chaussée, tant côté Beaujolais que côté Bresse… Les choses sont bien différentes dans les années cinquante: la R.N.504 suit les rues Victor-Hugo et Pierre-Berthier pour suivre la «route de Frans» à Béligny.
|
R.N.6:
LA ROUTE DES ALPES
Avant Lyon, la chaussée suit la Saône et les coteaux du Beaujolais... Bon vin, bon vent pourrait-on dire... mais voici que s'annonce Villefranche, porte du Rhône (lire) |
|
Passage de la Saône à Jassans (photo: MV, août 2019). |
|
R.N.433: SILLAGE DE SAONE
Sur à peu près 120 kilomètres, la route n°433 de 1959, relie Châlon-sur-Saône (plus précisément Ouroux-sur-Saône) à Lyon par la rive gauche de la Saône... (lire) |
Quelques mots d’histoire locale, encore… Le rôle régional de Villefranche s'affirme au XVIIIe siècle: «Les paysans de la montagne viennent acheter leur blé au marché de la ville; Thizy et ses alentours notamment, achètent, explique Hélène Velu, assez volontiers les vins de qualité médiocre que fournissent (à l'époque, NDLR!) les environs de Villefranche, et même cet objet est très considérable», souligne l'historienne. La capitale du Beaujolais, de son côté, tire ses bois de la montagne: en 1785 toutes les semaines, il se fait un transport de planches des montagnes à Villefranche, qui partie descendent à Lyon ou remontent à Mâcon... Ce commerce florissant est d'ailleurs «marqué, nous raconte encore Hélène Velu, par une série de mémoires des intendants et des subdélégués qui tous tendent à démontrer l'utilité d'une bonne route qui relierait Villefranche à Thizy et se prolongerait jusqu'à Roanne»... Et pourtant on a vu le temps qu’il a fallu pour bâtir l’axe… En bord de Saône, le petit port de Frans, qui n’a pas une activité commerciale florissante, voit, au XIXe siècle, son activité s’intensifier avec l’installation d’usines textiles performantes. C’est le pont de Frans qui permet le passage dans l’Ain. Un premier ouvrage suspendu de deux travées, de 158 mètres de long et d'un peu plus de 5 mètres de large est construit en 1834, précise le site du patrimoine Auvergne-Rhône-Alpes. Mais, fatigué par l'usage, il doit être remplacé par un pont de type cantilever de trois travées long de 162 mètres réalisé par les forges de Franche-Comté, achevé et ouvert à la circulation en 1902. Celui-ci, signale encore patrimoine.auvergnerhonealpes.fr, «permettra jusqu'en 1937 le passage de la ligne ouest-est du tramway de l'Ain, de Villefranche à Bourg-en-Bresse». De Jassans-Riottier, notre D904 actuelle gagne Ars-sur-Formans en «chevauchant» un tantinet la route n°436. L’ancienne voie directe forme désormais deux impasses, tronçonnées par la départementale 28. «La paroisse d'Ars appartient à la principauté de Dombes et à la châtellenie de Trévoux avant d'être rattachée en 1762, comme l'ensemble de la Dombes, au royaume de France», dit la page Wikipédia du bourg. Depuis le milieu du XIXe siècle, le nom d’Ars est étroitement associé à celui de son prêtre, Jean-Marie Vianney, «patron de tous les curés de l'univers», canonisé par le pape Pie XI en 1925 (Jean-Paul II s’y est même arrêté en 1986!). Au XIXe siècle bien entamé, il n’y a ici qu’un mauvais chemin qui relie Ars à Savigneux et à Ambérieux-en-Dombes. En 1848, nous roulons sur la route départementale n°19. Elle établit, écrit l'Annuaire du département de l'Ain, «une communication transversale aux routes royales et départementales de l'arrondissement de Trévoux. Le prolongement de cette route est destiné à établir la communication la plus directe entre la vallée de la Saône, près Villefranche, et celle du Rhône vers Seyssel». Une fois de plus, on retrouve cet axe inachevé au cœur du XIXe siècle…
|
R.N.436: LACETS JURASSIENS
De la Bresse au Jura! Ou comment passer de la ligne droite aux charmants virages du Haut-Jura. Une balade qui tourneboule les sens (lire) |
|
Tronçon abandonné de l'ancienne R.N.504 vers Ars, au niveau du carrefour avec la R.N.436 historique (photo: MV, juillet 2018). |
|
A Ambérieux-en-Dombes (photo: MV, août 2019). |
En 1959, on traverse Ambérieux avec la «route du 3-Septembre-1944» qui s’embranche avec la «route du Bugey». Dès lors, notre chaussée va longer de très nombreux étangs (ils sont mille sur 15.000 ha!) qui sont la «marque» de cette région si particulière. A l'origine, raconte Jean-Claude Martin, dans l'article «La Dombes et ses étangs», «il est permis d'imaginer ce pays comme un vaste marécage en hiver et une toundra en été». Ce sont les religieux, grands consommateurs de poisson en vertu de leurs lois monacales, qui vont initier le mouvement de création des étangs. Très vite, explique encore Jean-Claude Martin, les seigneurs locaux «décèlent le profit facile et important qu'il est possible de tirer» de la création de la pisciculture... Une situation qui va perdurer jusqu'à la Révolution française. Après Lapeyrouse, (où l’on retrouve la «route de Trévoux à Bourg»), Villars-les-Dombes, à l'origine petite bourgade d'étape pour les voyageurs est née du carrefour de deux voies antiques, souligne l’auteur de «La Dombes et ses étangs», celle de Germanie (R.N.83 historique) et une voie transversale qui reliait Loyes (vers Meximieux) au gué d'Anse (sur la Saône). La bourgade, bâtie sur les rives de la Chalaronne, tout d’abord aux mains des sires de Villars, reste savoyarde de 1402 à 1601, date à laquelle le traité de Lyon donne à Henri IV la Bresse, le Bugey, le comté de Gex et le Valromey. On quitte Villars par la route du Bugey qui s’étire déjà au XVIIIe siècle au milieu des étangs. Voilà Versailleux, puis Chalamont. «C'est est un des plus anciens bourgs de la Dombes, dit le site ladombes.free, né du carrefour des routes qui reliaient le gué de la Saône à celui de l'Ain». Reste que sur la carte d’état-major du XIXe siècle publiée par l’IGN, la route de Chalamont à Gevrieux n’est pas dessinée… Des travaux routiers seront très certainement menés au milieu du XIXe, histoire de raccorder les villages environnants au pont de Gevrieux, alors en projet bien avancé.
|
STRASBOURG PAR LA R.N.83
Voilà
une route qui sillonne l'Est de la France à flanc
de collines: Jura, Doubs, Vosges... On n'oubliera pas non plus
les vignobles qui s'étalent de part et d'autre du bitume...
Une route de gourmet? (lire) |
|
Point kilométrique de la R.N.504 historique à Chalamont (photo: MV, août 2019). |
|
R.N.84:
SE DEFILER SUR GENEVE!
Suivez la route nationale 84, la route Genève-Lyon par
Bellegarde, Nantua, Pont-d'Ain... Du Jura majeur au tonitruant
Rhône... faites le plein d'émotions sur bitume!! (lire) |
L’Ain est donc franchie aujourd’hui à Gevrieux grâce à un ouvrage construit quelques années avant la Première Guerre mondiale. Celui-ci remplace un pont suspendu réalisé au cours du XIXe siècle. La route nationale 504 historique (D904) approche du village de Saint-Maurice-de-Rémens. Ce petit bourg, où l’on traverse l’Albarine, est placé sur des terres disputées… A en croire l’histoire du village, publiée sur le site saint-maurice-de-remens.fr, les lieux ont été possession d’Empire, du Dauphiné, des Savoyards, puis enfin des Français en 1601… On atteint Ambérieu-en-Bugey par le quartier Jean-de-Paris où l’on croise l’ancienne R.N.75 (D5). En 1355, le traité de Paris fixe les limites entre les États de Savoie et le Dauphiné. La ville se situe alors (jusqu'en 1601) sur la ligne de défense du comté de Savoie, face à la France. Devenu français, ce «chef-lieu de canton, écrit Achille Raverat dans l'ouvrage Les vallées du Bugey, se déploie au pied des montagnes, de l'autre côté de l'Albarine. (...) La plupart des maisons d'Ambérieu sont assez bien bâties; on y voir quantité d'auberges, de cafés et de boutiques, quelques fontaines et une place plantée d'arbres. Outre les deux rues, larges et droites, formées par les grandes routes, il y en a plusieurs autres, mais qui n'ont ni la rectitude, ni la largeur des principales artères». Au cours des années cinquante, il faut suivre les avenues Paul-Painlevé et Aristide-Briant pour rester «fidèle» à notre R.N.504 historique… Nous voici au pied des premiers monts du Jura (eh oui, c’est aussi une route jurassienne!), un massif qui s’étend en arc de cercle de Voiron (au sud) au Sundgau (petite région alsacienne)… Au XIXe siècle, à l'entrée de la cluse des Hôpitaux, le canton d'Ambérieu, souligne Abel Chatelain dans son article «Problèmes ruraux en Bugey au milieu du XIXe siècle», «est exclusivement agricole. C'est un pays de petite culture. Presque tous les habitants sont propriétaires de quelques parcelles...».
|
Vers Ambérieu-en-Bugey (photo: MV, août 2019). |
|
R.N.75:
LA "GRIMPEE" DES ALPES
C'était,
dans les années soixante, la route des Parisiens se précipitant
dès les premières neiges à l'assaut des stations de ski des
Alpes... (lire) |
Plus tard, la cité, écrit le site municipal amberieu.fr, est connue pour avoir été un «nœud ferroviaire important (on parle de "l’étoile d’Ambérieu", NDLR), mais aussi pour son rôle majeur joué lors de la Seconde Guerre mondiale. La ville a d’ailleurs obtenu la Croix de guerre à la Libération». Dans les région, les «maquis de l’Ain» ont été en effet parmi les plus actifs de France sous l’Occupation. La sortie de la ville se fait par la rue Amédée-Bonnet et l’avenue Jules-Pellaudin (D77a). Vers Torcieu et après, la chaussée des années cinquante emprunte l’étroite «route des Balmettes» qui se poursuit par la D73 et la «route du Chauchay». Là, des travaux routiers d’importance ont eu lieu tout au long des années soixante, indique Wikisara, ce qui a eu pour effet de dévier la R.N.504 (D1504 aujourd’hui) le long de l’Albarine et de la voie ferrée… Sur les cartes publiées par l’IGN sur le Géoportail, Cassini (XVIIIe) et le plan d’état-major du XIXe nous montre un chemin jusqu’à Rossillon, Contrevoz et Belley. Il n’y a rien vers Culoz. Ancienne route (D73) et nouveau contournement (D1504) se retrouvent au niveau du hameau de Pontrion; un rond-point nous lance désormais en direction de Saint-Rambert-en-Bugey par l’avenue de l’Europe. Une abbaye est à l’origine de la petite cité, décrite par Alphonse de Lamartine au début du XIXe siècle: «Les maisons aussi pittoresques, mais plus nombreuses, se rapprochent sur les deux rives et forment le faubourg d'une petite ville appelée Saint-Rambert. Il n'y a point de rue; la rue, c'est l'Albarine couverte d'une multitude de ponts. Une petite auberge, dont les filets tapissent le mur, puise les écrevisses et les truites sous ses fenêtres et sous son escalier. On soupe et on couche là au bruit et à la fraîcheur du petit fleuve. Quelques usines y joignent le bruit du marteau, quelques moulins le tic-tac des roues». A la fin du XIIIe siècle, Saint-Rambert souffre du conflit entre les maisons de Savoie et du Dauphiné; mais son château de Cornillon est détruit lors du rattachement à la France en 1601. Au XVIIe siècle, la ville doit faire face à la concurrence de la route Lyon-Bellegarde-Genève passant par Nantua, plus courte que la route Lyon-Bellegarde passant par Saint-Rambert et Belley (Wikipédia). Sous l'Ancien Régime, l'industrie textile installée à Saint-Rambert est reconnue pour l'excellente qualité de sa production de toile de chanvre (nappes, serviettes…). En 1748, la «porte d'en haut» est détruite pour agrandir la route royale. La révolution industrielle marque profondément la physionomie de la ville. Au début du XIXe siècle, il existait, sans compter les métiers «temporaires», plus de 600 métiers à tisser permanents en activité dans le canton. En 1820, un industriel lyonnais implante à Saint-Rambert la première filature industrielle de la région… un développement industriel qui perdurera jusqu'à la fameuse SAF, plus couramment appelée «la Schappe», qui emploiera de nombreuses jeunes femmes piémontaises dans son usine de Saint-Rambert au XXe siècle débutant. Cet «âge d’or» textile (pas pour les ouvriers, soumis aux cadences infernales…) est désormais bien révolu et la vallée voit passer camions et skieurs (en hiver) sans vraiment pouvoir en profiter…
|
Ancienne chaussée à la Guicharde (photo: MV, août 2019). |
|
A Tenay, le pont sur l'Albarine (photo: MV, août 2019). |
«On s'accorde à supposer que la vallée de l'Albarine et celle des Hôpitaux reçurent fort anciennement un chemin antique, maintenant route départementale n°4», lit-on dans la «Notice historique et descriptive sur la ville et l'abbaye de Saint-Rambert-de-Joux» écrite par Hippolyte Leymarie. Et c’est vrai que les cluses jurassiennes (Nantua, Jougne…) ont été de tous temps un point de passage privilégié pour les voyageurs. Et cette simple route départementale nécessitait des soins attentifs de la part du département de l’Ain: «Sur la route n°4, on a construit un mur de quai à Saint-Rambert et plusieurs portions de murs de soutènement sur d'autres points de la route. Tout récemment, une somme de 5000 francs vient d'être employée à des élargissements d'une très grande utilité, dans les traverses d'Argis, Tenay, Saint-Rambert et Torcieux. Moyennant quelques indemnités accordées aux propriétaires, les bâtiments qui avancent le plus sur la voie publique vont être démolis et remis à l'alignement»... lit-on dans l’Annuaire du département de l'Ain pour 1842. L’avenue de Savoie nous emmène maintenant vers le lieu-dit du Moulin-à-Papier, dévié en 1963 (Wikisara). Puis voilà Argis, où notre chaussée empruntait, jusqu’en 2000, la Grand-Rue et la rue du Villars. Tenay n’est pas bien loin. C’est là que notre route historique traverse l’Albarine, dont la source se trouve dans la combe de Léchaud sur la commune de Brénod. La petite cité a judicieusement implanté des panneaux d’informations touristiques sur l’histoire des lieux: auparavant, dit ce panneau municipal, Tenay n'était au XVIIIe siècle «qu'une simple bourgade traversée par le grand chemin qui va de la rivière d'Ain à Belley via Contrevoz». Les ponts ici, avaient une grande importance: «C'est le seul passage sur l'Albarine permettant de rejoindre Genève, la Savoie et l'Italie»... alors les ponts de bois se sont «succédés». Car tous sont hélas emportés par les crues de la capricieuse rivière. Le dernier, raconte encore le panneau explicatif, «large de 4,16 mètres, a duré 23 ans jusqu'en 1757. On décide alors de construire un pont en pierre en amont du pont de bois qu'on maintiendra durant la construction pour assurer le passage». Bâti de 1759 à 1765, le nouvel ouvrage est large de 7,68 mètres et était pavé avec des cailloux tirés de la rivière. Il fut nécessaire de rectifier le tracé de la route qui prenait un plus large virage; plusieurs maisons situées en face de la sortie du pont durent être démolies. On poursuit sur la rue Centrale qui longe les Cités du Cleyseau. Tout comme à Saint-Rambert, une forte activité industrielle s'y est implanté au cours du XIXe siècle: «Au plus fort de l’activité textile, vers 1890, Tenay comptait 2220 ouvriers pour une population de 4400 habitants», écrit le site communedetenay.fr. Ces deux bourgs ont concentré l’essentiel des filatures de schappe, une industrie –à l’origine italienne- qui réutilisait d’ingénieuse manière les déchets de soie naturelle…
|
Passage de la cluse des Hôpitaux (photo: MV, août 2019). |
|
Ancienne chaussée à Rossillon. Cette route a porté avant sa "nationalisation", le n° G.C.36 (photo: MV, août 2019). |
De là, notre route nationale 504 historique franchit réellement la cluse des Hôpitaux. De la chaussée, les vues sont souvent spectaculaires: «Créant des gorges souvent étroites et encaissées, les deux cours d’eau (Albarine et Furans) ont entaillé les reliefs du Bugey le long de versants secs et souvent abrupts: falaises calcaires ou talus d’éboulis colonisés par les bois de hêtres, frênes, chênes, noisetiers, charmes», écrit le site paysages.auvergne-rhone-alpes.gouv.fr. La voie longe de petits lacs avant de couper le hameau de la Burbanche. Plus loin, la «route de la Cluse» atteint Rossillon, où l’on trouvait un passage à niveau sur la ligne Ambérieu-Culoz, ouverte en mai 1857. Contrôlant le passage dans la cluse des Hôpitaux, entre la Bresse et la Savoie, le bourg a ainsi joué un rôle stratégique majeur dans l’histoire des États de Savoie jusqu'au XIVe siècle, signale Wikipédia. Mais, en 1353, à la suite d’un incendie lié au conflit delphino-savoyard, le village est quasiment détruit et le siège des baillis du Bugey est transporté à Belley, où il y restera. La déviation de 1982 (Wikisara) permet désormais d’éviter le fameux passage à niveau… Quelques hectomètres plus loin, au niveau de Cheignieu-la-Balme, les cartes du XVIIIe et du XIXe (1820-1866) publiées par le site de l’IGN montrent l’absence de tracé en direction de Virieu-le-Grand et Artemare. On ne voit que la chaussée menant à Belley, l’actuelle D41a. La Notice statistique sur le département de l’Ain (1828) n’évoque nullement un chemin vers Culoz; c’est dans le Mémorial annuel administratif, statistique et commercial du département de l'Ain (1853) que l’on découvre la mention d’une route départementale n°22, «de Rossillon à Landaize»… Pour cette nouvelle chaussée, ouverte peu avant 1838, selon le baron de Mornay (Observations sur quelques routes du département de l'Ain) et classée R.D. en 1847 (avec quatre autres), les travaux extraordinaires de rectification, améliorations, rechargements, construction de ponts sont financés «soit au moyen d'une imposition votée en 1846 pour quatre ans et en 1851 pour cinq nouvelles années, soit au moyen de subventions communales et souscriptions particulières», indique encore le document. Nous voilà donc amenés à tourner, après l’ancien moulin de Martinet, à gauche (sur la D904) en direction de Virieu-le-Grand où l’on entre en 1948 par la «route de Lyon» (D53). Nous voici ici aux portes du Valromey, l’une des régions les plus méridionales du Jura. Longtemps possession des comtes de Genève, dit le Guide Vert Jura, «un mariage le fait passer à la maison de Savoie». Puis la région devient un marquisat à l’attention d’Honoré d’Urfé, célèbre auteur du roman l’Astrée, en partie rédigé dans le château de Virieu-le-Grand. Rattaché à la France en 1601, le Valromey est un des hauts lieux de la résistance face à l’occupant allemand; en février et juillet 1944, des opérations de ratissage menées par les troupes nazies mirent les populations de la région à rude épreuve. On quitte Virieu par la «route de Genève».
|
Vers Virieu-le-Grand (photo: MV, août 2019). |
Nous voici maintenant en route pour Artemare. La chaussée longe la voie ferrée jusqu’aux environs du lieu-dit Tournavaz où la chaussée, dessinée sur la carte d’état-major (1948) publiée par l’IGN file tout droit –c’est le chemin de Thol- vers le pont sur le Séran. C’est là aussi que notre chemin retrouve –sur la carte d’état-major du XIXe siècle du Géoportail- une «route de Nantua à Belley» issue d’une voie antique et façonnée au XVIIIe siècle dont l’ancien passage sur le Séran se situait dans l’axe du chemin des Framboisiers. Parvenue à Artemare, notre D904 quitte la rue de Lyon pour emprunter la Grand-Rue et la rue de Savoie. Jadis, il y avait là une industrie singulière: dans les scieries, «le sapin coupé en planches était souvent utilisé sur place pour la construction des bateaux plats servant au transport vers Lyon», écrit Abel Chatelain dans l’article «La vie rurale dans le Valromey». Nous voici justement sur la «route Valromey-Savoie» qui file vers Talissieu, petit bourg habité dès l’époque romaine et qui a longtemps dépendu de l’abbaye de Nantua (Wikipédia). La route contourne désormais les maisons depuis 1977 (Wikisara), mais ce serait vraiment faire une erreur que d’oublier ces murs couturés d’histoire: d’anciens panneaux Michelin et d’antiques plaques y témoignent de la vie routière de ce village aux ruelles étroites. Après Béon, nous entrons dans Culoz, la dernière cité notable de notre trajet. Sous domination savoyarde à partir de 1070 (puis française en 1601), signale le site municipal culoz.fr, la cité, qui vit principalement de la vigne, reste menacée par les inondations de l’ombrageux Rhône jusqu’en 1842, date à laquelle des digues maîtrisent efficacement les flots impétueux… Culoz sera propulsée seize années plus tard dans la modernité ferroviaire grâce à un pont sur le Rhône qui permet au train de poursuivre vers Aix-les-Bains et Chambéry par la ligne de la Maurienne de la Compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel. La Savoie, qui était alors un Etat du royaume de Piémont-Sardaigne, avait enfin une liaison ferroviaire avec la France. Mais, en 1860, c’est le rattachement de la Savoie à la France et Culoz perd son statut de ville-frontière…
|
Panneau Michelin à Talissieu (photo: MV, juillet 2015). |
Quant au franchissement routier, il mettra du temps à se concrétiser; les archives du patrimoine rhônalpin sont très complètes sur le sujet: il existait ici un bac à traille sur le Rhône depuis décembre 1856 «avec passe-cheval et passe-voiture reliant Landaize (dépendant de Culoz) et la Loi (dépendant de Ruffieux)». Mais les habitants de la région n’en démordent pas et font directement appel à Napoléon III -aussitôt le rattachement savoyard effectué- pour l’édification d’un pont. Enfin, en avril 1863, un avant-projet de construction voit le jour. Le projet, présenté deux ans plus tard, «prévoit, outre un pont reliant l'Ain à la Savoie, l'établissement de digues sur les deux rives en amont et en aval de l'ouvrage, la levée des deux rives aux abords et enfin la construction d'une route sur la rive gauche pour raccorder la levée avec la route départementale n°3 de la Savoie». Le pont, explique le site patrimoine.auvergnerhonealpes.fr, «sera composé de cinq arches en fonte de 50 m d´ouverture chacune, avec piles et culées en maçonnerie». Et, en 1873, on traverse le Rhône à pied sec. En 1939, la reconstruction totale de l'ouvrage est envisagée, mais la guerre bloque tout. Pire encore, une mine allemande l'endommage en 1944. C'est en janvier 1951 que l'on repense à ce pont: «deux solutions sont proposées, l'une utilisant des arcs en béton armé, articulés aux naissances, et l'autre des poutres droites en béton précontraint». C'est la première solution qui est choisie et la reconstruction du pont de la Loi (actuel ouvrage) est achevée depuis le 1er janvier 1955. De l’autre côté du fleuve, nous voici en Savoie. La chaussée traverse les marais de Chautagne (nombreuses plantations de peupliers depuis les années trente) pour aboutir à Saumont, commune de Ruffieux, terme de notre R.N.504 historique…
|
R.N.92:
AUX CONTOURS DES MONTS
Entre
Genève et Valence, cette belle route au parcours atypique
visite monts et merveilles avant d'atterrir au pays des cigales...
Une course au soleil qui va vous plaire (lire) |
Marc Verney, Sur ma route, juin 2020
|
Avant le pont sur le Rhône (photo: MV, août 2019). |
|
Passage sur le Rhône (photo: MV, août 2019). |
|
Arrivée en Savoie (photo: MV, août 2019). |
Revenir sur la page principale (clic!)
|