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En direction de la plage de Papagayo, il y a, après ce rond-point, une route en terre (photo: MV, février 2018). |
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Mars, la Lune? Non, le parc national des volcans de Timanfaya à Lanzarote. La balade se fait en autocar, vitres fermées, hélas (photo: MV, février 2018). |
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Ancienne plaque à Conil (photo: MV, février 2018). |
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Sur la LZ503 vers Conil (photo: MV, février 2018). |
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Sur la LZ1 vers le nord de l'île (photo: MV, février 2018). |
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Les belles routes du monde...
LANZAROTE: ON A ROULE SUR LES VOLCANS
Dans l'Antiquité, les Canaries étaient vues comme «des îles au climat doux situées au delà des colonnes d'Hercule (le détroit de Gibraltar)», écrit le site islanzarote.com. Et selon la mythologie, ces îles «désignaient les Champs-Elysées encore appelés Jardin des Hespérides», lit-on encore. C’est dire si les lieux ont longtemps fait rêver les hommes! Lanzarote est donc l'une de ces sept îles principales qui forment l'archipel des Canaries. Jusqu'au XIXe siècle, des expéditions africaines, arabes et européennes se succèdent sur les rivages de l’île, qui est positionnée dans l'océan Atlantique à une centaine de kilomètres au large du Maroc. C'est la plus orientale de l'archipel. Cette histoire mouvementée fait intervenir des rois africains, des marins génois, des explorateurs français, des populations locales, les Guanches... Espagnole depuis 1479, Lanzarote fascine pour ses paysages volcaniques quasi lunaires, où les chaussées se faufilent entre les cratères et les coulées de lave...
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Vue sur la Caldera Colorada, depuis la route LZ30 (photo: Marc Verney, février 2018) . En cliquant sur l'image vous revenez à la page principale. |
On a débarqué à Lanzarote un matin d’hiver; quelques heures plus tôt nous étions encore dans l’étau glacial des petits matins franciliens, des rêves plein la tête en cette époque pré-Covid, pré-guerre d’Ukaine, pré-travelbashing… Sur le tarmac de l’aérogare Cesar-Manrique d’Arrecife, un bon 20° et deux cônes volcaniques sur fond d’azur nous attendent. Les voyages, c’est un vrai bain de jouvence: instantanément, l’esprit fonctionne comme une serpe, découpe en plan-séquence tout ce que contemple l’œil-caméra. On ne garde, au final, que le beau, l’étonnant, le jamais-vu…
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En route vers les "montagnes de feu" (photo: Marc Verney, février 2018). |
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La chaussée traverse des terres brûlées, quasiment sans aucune végétation. Les sensations visuelles sont extraordinaires (photo: Marc Verney, février 2018). |
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L'impression d'être ailleurs est omniprésente (photo: EF, février 2018). |
La région des Montañas del Fuego, qui fait partie du parc national de Timanfaya, est un des lieux emblématiques de Lanzarote. Le visiteur s'y trouve au milieu de dizaines de cratères, de coulées de lave et de paysages quasi lunaires, le résultat époustouflant d'une activité volcanique qui a duré six ans, entre 1730 et 1736. Une trentaine de cônes s’échelonnent le long d’une faille de 18 km, dit André Laurenti dans son blog volcanspro. Le visage de l'île en est changé à tout jamais: plus de vingt villages disparaissent dans un océan de lave en furie qui s'échappe des entrailles de la terre. L’activité volcanique est aujourd’hui «touristique»: la dernière éruption date de 1824 et, dans le parc de Timanfaya, on grille les côtelettes du restaurant El Diablo à la chaleur des entrailles de la terre… Mais que l’on ne s’y méprenne pas: la région des Canaries reste un des points chauds du globe. On n’oubliera pas l’éruption spectaculaire du Cumbre Vieja (île de La Palma), débutée le 19 septembre 2021 et qui aura duré trois longs mois… Alors, le parc se visite en bus durant 45 minutes sur une minuscule chaussée qui virevolte entre les endroits les plus photogéniques. Il y a du monde, c’est vrai, mais parfois, l’impression de rouler sur la Lune (ou Mars) fait largement oublier ce désagrément. En préambule à la visite du parc, et pour s’informer sur le volcanisme, on peut s’arrêter au Centro de Visitantes y Interpretación de Mancha Blanca, sur la LZ67, situé à deux kilomètres au sud-ouest de Tinajao.
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A Tias, les volcans s'invitent dans la ville (photo: MV, février 2018). |
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Les lacets de la route LZ10 (photo: MV, février 2018). |
L’œuvre de César Manrique a (jusqu’à présent) sauvé l’île de la surexploitation touristique. Après une riche vie artistique internationale, l’homme (1919-1992), né à Arrecife, revient sur son île en 1966. Sous le regard bienveillant des autorités locales, il va modeler les paysages de Lanzarote jusqu’à faire de ce quasi land art l’œuvre de sa vie. Son idée -géniale pour l’époque- est qu’il fallait absolument concilier développement touristique et maintien de l’identité îlienne. Alors, Manrique se bat pour éviter ce que l’on appelle la «bétonisation» des côtes… Il implore les habitants de préserver leurs maisons traditionnelles mais il installe aussi, littéralement, à chaque carrefour (comme le «monument au Paysan»), des installations contemporaines qui «balisent» les paysages et imagine des pôles d’attractions touristiques aussi originaux que séduisants… Le premier centre d'art créé par Manrique, c'est les Jameos del Agua, inaugurés en 1968. L'artiste y a utilisé l'intérieur d'un tunnel de lave, fruit de l'activité du volcan de la Corona il y a plusieurs milliers d'années, pour créer un auditorium naturel souterrain. Non loin, se trouve un petit lac artificiel enchâssé entre les parois de la furieuse coulée volcanique... On se doit aussi de visiter le Jardin de cactus à Guatiza (environ 15 km d’Arrecife par la LZ1), dessiné par Manrique dans une ancienne carrière. On y admire 1400 variétés venues du monde entier… Le site est parsemé par les petites marques d’attention d’un artiste décidément bien facétieux! Au nord de Lanzarote se trouve le Mirador del Río, encore une création «manriquienne». Installé sur un promontoire de roches volcaniques surplombant la mer d'une hauteur de 475 mètres, il offre une incroyable vue sur l'île La Graciosa, toute proche, qui fait partie de l'archipel de Chinijo. Créé en 1973, le site, accessible par les LZ201 et LZ203, complètement intégré à son environnement naturel, héberge un café doté de vastes baies panoramiques. Enfin, parmi ces incontournables de la pensée d’un artiste hors normes, voilà la Fundación Cesar Manrique construite au milieu d’une coulée de lave provoquée par les grandes éruptions du XVIIIe siècle. Le bâtiment s'étend sur 3000 m2 et abrite de nombreuses œuvres contemporaines. Mais le «sel» de la visite n’est pas uniquement là: aménagées par Manrique, «cinq bulles volcaniques naturelles reliées à travers des tunnels creusés dans la lave constituent un lieu habitable aussi surprenant que singulier» écrit le site fcmanrique.org.
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Ancienne borne routière dans la région de La Geria (photo: Marc Verney, février 2018). |
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A Teguise, ancienne capitale de l'île (photo: Marc Verney, février 2018). |
L’île est également connue dans le monde entier pour de nombreux lieux étonnants, comme la lagune verte d'El Golfo, le site de Los Hervideros, où une coulée de lave s'est intimement mêlée à l'océan, les salines de Janubio, les plages de Papagayo, non loin de Playa Blanca... La région de La Geria dévoile le principal vignoble de l’île. Son originalité est que chaque pied de vigne pousse au milieu d’un trou creusé dans le gravier volcanique au bord duquel on place un demi cercle de roches pour protéger la plante du vent. Des milliers de ces cavités «teintées de vert, d'ocre et de noir forment un paysage unique au monde», écrit le site salutilescanaries.com. Sympa aussi de faire un tour à Teguise, l’ancienne capitale de l’île, le jour du marché, le dimanche. La ville a conservé son charme d’antan et son architecture classique. Plus au nord, voilà la «vallée des 1000 palmiers» (on n’a pas compté!) vers Haria, qui apparaît comme une véritable oasis sur cette île volcanique. Le bon plan est de sillonner la région avec la route LZ10 qui offre les seules courbes de montagne de Lanzarote. Autre étonnante promenade à faire dans le nord de l’île, la route LZ1 qui traverse une coulée de lave, le Malpais de la Corona, vers le petit port d’Órzola d’où partent les bateaux pour La Graciosa. Dans le coin, ne pas rater la cueva de los Verdes, immense tunnel de lave aménagé pour la visite. Enfin, les adeptes du surf se rendront sur l’immense plage de Caleta de Famara… Le gros coup de cœur, c’est le minuscule village de Playa Quemada, et ses restaurants de poisson où l’on déjeune à deux mètres de l’océan.
Sur ma route, Marc Verney, juin 2023
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Vers le Mirador del Rio (photo: Marc Verney, février 2018). |
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En route vers Caleta de Famara, paradis des surfeurs (photo: Marc Verney, février 2018). |
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SOURCES ET DOCUMENTS: Atlas routier et touristique Espagne et Portugal, Michelin (2018); Guide du Routard Canaries, Hachette (2017); «César Manrique, l'homme qui a fait de Lanzarote une oeuvre d'art», avec AFP, Les Nouvelles Calédoniennes (14 novembre 2019); «Lanzarote, l’Utopia réalisée de Manrique», Sylvie Kerviel, Le Monde (3 août 2016); «L'île aux deux visages», Jonathan Farren, Le Figaro (2 juin 2006); «Vin: à Lanzarote, on vendange en mars», Margault Demasles, Le Monde (27 juin 2023); fcmanrique.org; ile-lanzarote.fr; islanzarote.com; salutilescanaries.com; turismolanzarote.com; volcanspro.azurseisme.com; |
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