A vol d'oiseau, Bratislava est à 1000 km de Paris (photo: MV, mai 2018).
Plaque de rue à Bratislava (photo: MV, mai 2018).
La tour fortifiée de la rue Michalska (photo: MV, mai 2018).
A Bratislava, il y a déjà des indications pour se rendre à Zilina par la route n°61 (photo: MV, mai 2018).
Sur l'autoroute D1 au niveau de Senec. En Slovaquie, les panneaux autoroutiers sont verts et ceux présents sur les routes sont bleus, à l'inverse de la France (photo: MV, mai 2018).

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Vers Nové Mesto (photo: MV, mai 2018).
On roule en direction des Tatras (photo: MV, mai 2018).
Sur la route n°18, avant Liptovsky-Mikulas (photo: MV, mai 2018).

A VOIR, A FAIRE A BRATISLAVA Au centre-ville, allez à la place centrale (Halvné Nam.), puis arpentez la rue Michalska jusqu’à la tour Michalska brana, vestige des fortifications de la cité. Le visiteur doit aussi visiter la cathédrale (Dom sv. Martina), dont le clocher est surmonté d’une couronne dorée, symbole du sacre des rois de Hongrie. En haut de la colline, voici le château de la cité, de plan carré, construit au XIIe siècle par Frédéric Ier Barberousse (plusieurs musées autour de l’édifice, en bas de la colline). Et… partez à la découverte des insolites statues de la vieille ville, comme cet égoutier polisson, au coin des rues Panska et Sedlarska. L’une des églises parmi les plus visitées à Bratislava est «l’église bleue», (Kostol sv. Alzbety), construite au début du XXe siècle dans le style Art nouveau.


Les belles routes du monde...
SLOVAQUIE: DES MONTS ET MERVEILLES!
En mai 2018, j’ai pu passer quelques jours passionnants en Slovaquie, pays peu connu d’Europe centrale, issu de la scission, en janvier 1993, de la Tchécoslovaquie. J’ai longuement parcouru –sous un soleil éclatant- les routes de ce pays, depuis la capitale, Bratislava, jusqu’à la chaîne des Hautes-Tatras, dont le plus haut sommet, le mont Krivan, fierté nationale, orne les pièces des centimes d’euro slovaques…

Petite route dans la plaine du Danube, non loin de Bratislava (photo: Marc Verney, mai 2018). En cliquant sur l'image vous revenez à la page principale.

Mon premier contact avec la Slovaquie, en venant de Vienne, c’est un péage… En effet, le conducteur du véhicule entrant dans ce pays doit verser une somme de 10 euros (pour 10 jours en 2018) afin de pouvoir emprunter le réseau slovaque des autoroutes et voies rapides… Formalité finalement assez rapide: le système enregistre le numéro d’immatriculation et la police «vidéo-surveille» le tout! La quatre-voies m’emmène au cœur de la capitale, Bratislava, où l’on traverse le Danube sur le pont Most SNP (ou Novy Most). L’ouvrage, construit de 1967 à 1972, sous le régime communiste, a un tablier de 430 mètres de long retenu par des câbles d’acier… le tout surplombé d’une sorte de soucoupe volante qui abrite l’UFO Bar, offrant, à 95 m de hauteur, une vue incroyable sur la capitale slovaque. Il a fallu, indique Wikipédia, détruire une grande partie de la vieille ville pour établir ses accès, et notamment l’ancien quartier juif. C’est vrai que la chaussée à quatre voies qui le dessert, passe au «ras des chaussettes» de la cathédrale Saint-Martin (Dom sv Martina), l’un des monuments emblématiques de la ville…

Le pont sur le Danube et sa spectaculaire et très discutée "soucoupe volante" (photo: Marc Verney, mai 2018).

Bratislava est une capitale tranquille. Bien plus «relax» que la trépidante Vienne située à quelques encablures (67 km)… La ville, qui se développe à partir de la fin du XIIIe siècle, a été rebaptisée plusieurs fois, entre Presbourg l’allemande et Pozsony la hongroise… L’invasion de la Hongrie par les Turcs après la désastreuse bataille de Mohacs en 1526, a, en effet fait migrer vers la Slovaquie les rois hongrois avec toute leur cour. Et, pendant trois siècles, onze souverains des Habsbourg se font couronner dans la cathédrale Saint-Martin à Pozsony, étant eux-mêmes rois de Hongrie! En 1805 et 1809, Napoléon Ier attaque par deux fois Presbourg, et la ville est brûlée en partie. Au milieu du XIXe siècle, l’éveil nationaliste aboutit à la création du Corps slovaque des volontaires qui se positionne face aux Hongrois. A la fin de la Première Guerre mondiale, c’est la fin de l’Empire austro-hongrois et l’armée tchèque envahit Presbourg, qui s’appelait à l’époque Presporok. La cité s’appelle enfin Bratislava et, dans l’entre-deux-guerres, les populations allemande et hongroise quittent les lieux pour être remplacés par des Tchèques et Slovaques. En 1939, aidés par les nazis allemands, les Slovaques fondent un Etat indépendant qui développera un vaste arsenal législatif fasciste qui permettra la déportation des juifs de Bratislava. Enfin, en 1946, des élections libres –donnant le pouvoir aux démocrates- furent tout simplement négligées par le pouvoir communiste à Prague qui régna sur la Slovaquie (partie de la Tchécoslovaquie) durant une grande partie du XXe siècle jusqu’à la chute du Rideau de Fer… Le 1er janvier 1993, c’est la séparation avec les Tchèques et la fondation de la Deuxième République slovaque qui a Bratislava pour capitale… Et, en 2004, c’est l’entrée dans l’Union européenne.

On sort de Bratislava par de longues banlieues commerciales qui n'ont rien à envier aux nôtres (photo: Marc Verney, mai 2018).

Le pays n’est pas très grand. Sa longueur maximale d’ouest en est et de 428 km pour une largeur du nord au sud variant entre 78 et 195 km. C’est la partie nord de la Slovaquie qui est la plus élevée avec le célèbre massif des Hautes-Tatras (Visoké Tatry) qui culmine à 2655 mètres. Notre route va nous emmener dans ces magnifiques régions montagneuses en remontant la vallée de la Vah par les villes de Trnava, Trencin, Zilina, Ruzomberok et Liptovky-Mikulas. Une autoroute (D1) existe sur une grande partie de ce parcours, mais le site Sur ma route, fidèle à sa vocation du Slow Travel, empruntera aussi les R.N.61 et 18…

La route n°61 à Senec (photo: Marc Verney, mai 2018).
Encore 22 km jusqu'à Trencin (photo: Marc Verney, mai 2018).

Une courte histoire des routes empruntées… C'est en 1851 que la chambre de commerce de Presbourg demande que soient réalisées des chaussées autour de la ville, mais aussi entre Presbourg, Tyrnau (Trnava) et Sillein (Zilina), raconte la page Wikipédia en allemand de la route n°61 (Cesta I. triedy 61). Cet axe devenant Route impériale (Reichsstrasse) en 1852. Plus loin, nous emprunterons aussi la route n°18 (Cesta I. triedy 18). Les informations sont bien plus compliquées à obtenir: une carte de 1941 publiée sur le site CartoMundi montre bien la chaussée entre Zilina, Ruzomberok et Liptovsky-Mikulas. C’est d’ailleurs, sans surprise, le même itinéraire que celui d’aujourd’hui. Quant à l’autoroute D1, écrit Wikipédia (en anglais), il faisait à la base, partie dans les années trente, d'un vaste projet de liaison entre Prague, la Slovaquie, et la ville de Mukachevo en Ukraine. De premiers travaux sont effectués dans la partie tchèque peu avant la Deuxième Guerre mondiale. Mais le conflit et les nécessités de la reconstruction interrompent toute initiative jusque dans les années soixante. La première partie qui sera construite en Slovaquie est, en 1973, la section allant d'Ivachnova (vers Ruzomberok) à Liptovsky-Mikulas. Dans le même temps, l'autostrade s'étend de Bratislava à Trnava... En 2018, il restait à finir (avant Poprad) le tronçon Zilina-Ruzomberok, situé dans une des parties les plus difficiles du trajet.

Au loin, aux abords de Trencin, les collines commencent peu à peu à se transformer en petites montagnes... (photo: Marc Verney, mai 2018).
Après Zilina, on suit la route n°18 (photo: Marc Verney, mai 2018).
Aux approches de Martin, la vision des montagnes se précise (photo: Marc Verney, mai 2018).

En arrivant dans la région de Liptovsky-Mikulas c’est l’apothéose: toute la chaîne des Hautes-Tatras s’offre à mon regard, comme un bijou scintillant dans l’azur de ce magnifique mois de mai 2018. La région est l’une des zones touristiques préférées des Slovaques qui s’y précipitent pour randonner en été et faire du ski en hiver… Les souvenirs saisissants sont à chaque virage de la route 584 vers Zuberec qui virevolte autour des monts couverts de sapins… Voilà hélas déjà le retour qui s’amorce par la route n°59 qui redescend en direction de Ruzomberok. Une autre route charmante: la n°537, qui part de Liptovsky-Hradok et dessert toutes les stations d’altitude des Hautes-Tatras… Mais le mieux, si vous avez le temps, c’est de randonner autour du mont Krivan au milieu de ces paysages enchanteurs sur les pas de Ludovít Stur, une des figures incontournables de l'histoire slovaque…

Marc Verney, Sur ma route, avril 2020

La route n°18, entre Ruzomberok et Liptovsky-Mikulas est délaissée par les automobilistes qui empruntent ici l'autostrade D1 depuis les années 70 (photo: Marc Verney, mai 2018).

A VOIR, A FAIRE Il y a beaucoup de sites à visiter en Slovaquie… Voici une sélection d’incontournables le long du trajet suivi par l’auteur…
Dans le massif des «petites Carpates», au nord-est de Bratislava: le château de Cerveny Kamen (construit au cours du XIIIe siècle, il faisait partie du système défensif protégeant l’ouest du royaume hongrois). Ses vastes caves du XVIe stockent tout d’abord du minerai puis… du vin! Il y a d’ailleurs une jolie route des vins à suivre dans cette région située aux portes de Bratislava.
Trnava: surnommée la «petite Rome» en raison du nombre d’églises… dont la Katedrala sv. Jana Krstitel’a, le Dom sv. Mikulasa.
Piest’any: ville thermale (voir «l’île balnéaire»).
Nové Mesto: au sud de la ville, le Cachticky Hrad (château du XIIIe), qui a abrité Elisabeth Bathory, une cruelle châtelaine qui est supposée avoir égorgé des centaines de jeunes filles afin de se baigner dans leur sang et ainsi «gagner» la vie éternelle…
Trencin: située à un emplacement stratégique la ville a participé à la défense de l’Empire romain en 179. Mais s’est aussi défendue face aux Tatars, aux hussites tchèques et aux Turcs… Voir le château médiéval et le centre historique (place Miérové). Au XIXe siècle, la cité se développe avec l’arrivée du chemin de fer. A quarante kilomètres au sud-est, se trouve le pittoresque village d’Uhrovec, où sont nés Ludovít Stur, la grande figure de la Slovaquie intellectuelle au XIXe siècle et Alexander Dubcek, l’initiateur du «Printemps de Prague» en 1968…
Zilina: Une grande ville industrielle au pied des Tatras. A voir, la Marianske nam. l’ancienne place du marché et ses maisons bourgeoises.
Strecno: ruines d’un château perché dominant la rivière Vah. Il y avait, dès le XIVe siècle, un péage sur ce passage stratégique entre Zilina et Ruzomberok.
Martin: le Mémorandum de la nation slovaque a été rédigé dans cette ville qui a été, au XIXe, aux avant-postes de la lutte pour les droits des Slovaques face à la Hongrie.
Ruzomberok: à 8 km au sud de cette cité-carrefour, le très joli village de Vikolinec, inscrit au patrimoine de l’Unesco. Au nord, par la route n°59, l’Orasky Hrad, l’un des plus beaux châteaux slovaques.
Liptovsky-Mikulas: De part et d’autre de la ville, les montagnes… Au sud, les Basses-Tatras et la vallée Demanovska Dolina (randonnées, grottes). Au nord, les Hautes-Tatras: longue seulement de 26 km, cette chaîne de montagnes possède dix sommets de plus de 2600 mètres. Les possibilités de randonnées y sont multiples! En suivant la route n°18 jusqu’au village de Svaty Kriz, on y trouve la plus grande église en bois de Slovaquie, construite en 1774, et qui peut accueillir des centaines de fidèles.

Le splendide panorama des Hautes-Tatras (photo: Marc Verney, mai 2018).
Voilà un village très étonnant. Mentionné pour la première fois en 1252, Partizanska Lupca a été nommé ainsi après la Deuxième Guerre mondiale en raison de son engagement dans la résistance contre le fascisme. (photo: Marc Verney, mai 2018).
Anciennes maisons le long de la route n°59 (photo: Marc Verney, mai 2018).

UN PETIT TOUR EN POLOGNE...
Depuis Berlin, c'est un jeu d'enfant que de se rendre en Pologne... Une virée très instructive sur les moeurs automobiles des Polonais... (lire)

PORTUGAL: SPECTACULAIRE MADERE!
Véritable paradis subtropical, l'île portugaise de Madère abrite aussi des routes parmi les plus spectaculaires d'Europe... Lacets vertigineux, pentes accentuées... (lire)

GHANA: BRULANT MACADAM!
Au Ghana, j'ai roulé sur les routes nationales n°1, 6 et 8 entre Accra, Cape-Coast, Sekondi-Takoradi et Kumasi. Un passionnant voyage. (lire)

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