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Sur la route N-634, en vue du rocher San Anton à Getaria (photo: EF, octobre 2015). En cliquant sur l'image vous revenez à la page principale. |
Notre périple commence par le village portuaire de Fuenterrabia (ou Hondarribia, qui signifie gué sableux en basque) où nous grimpons par une toute petite route (GI-3440) qui serpente sur le mont Jaizkibel. On passe le charmant ermitage de Nuestra Signora de Guadalupe, étape sur la route de Compostelle de bord de mer. Il a été construit au XVIIe siècle. «Détruit et reconstruit de nombreuses fois sous les sièges incessants, l'ermitage actuel date du XIXe siècle», précise le site tourisme.euskadi.eus. La route GI-3440 était censée nous fournir de belles vues sur le golfe de Gascogne et la côte Cantabrique… mais un brouillard persistant nous empêche de voir quoi que ce soit… Et pourtant, lit-on sur le site lesrandosdecaco.over-blog.com, «le mont Jaizkibel est le sommet le plus occidental de la chaîne des Pyrénées. Trônant à 543 mètres d'altitude, il domine Irun, Fontarrabie et Hendaye au nord est et Saint-Sébastien, Pasaia, ou Pasai Donibane au sud-ouest». Notre tour sur la carretera GI-3440 s’achève à Pasaia et Lezo, en bord de mer, où les activités industrielles sont nombreuses… C’est de là, nous dit le Guide du Routard Pays-Basque, qu’est parti, en 1777, le marquis de La Fayette pour les Amériques afin d’éviter tout incident diplomatique…
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Sur la GI-3440 (photo: Marc Verney, octobre 2015). |
Nous contournons la zone de Donostia-San Sebastian par les autostrades AP-1, AP-8 pour aller en direction de Getaria. Nous voici tout d’abord à Zarautz sur la route N-634 (730 km, de San Sebastian à Saint-Jacques de Compostelle). On longe la «plus grande plage du Pays basque espagnol» sous un petit crachin peu amène… Puis, jusqu’à Getaria, la route s’accroche en encorbellement, agrippée à la côte rocheuse qui plonge raide dans la mer. Les vues sont spectaculaires. Voilà Getaria, un port de pêche très actif, placé dans une baie arrondie entourée de falaises, surplombé par la colline escarpée de San Anton, qui, jusqu'au XVIe siècle a été une île, indique Wikipédia. Cet ancien port baleinier, bâti au fil des années entre la côte et l’ancien îlot San Anton, a vu la dernière capture d’un cétacé en 1878. On poursuit avec la N-634 jusqu’à Deba. On prend maintenant la direction de Mutriku par la GI-638. Ce port était déjà cité par Ptolémée au IIe siècle pour sa bonne implantation, au fond d’une profonde crique.
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Une côte majestueuse donne sur le golfe de Gascogne (photo: Marc Verney, octobre 2015). |
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Jusqu'où vont se loger les slogans politiques (photo: EF, octobre 2015)! |
Plus loin, voilà Ondarrea, où nous allons vers Lekeitio par la BI-3438. Puis nous empruntons la carretera BI-2238 pour ensuit nous orienter vers Ispaster, Ea et le Parque Natural de Udabai, un espace naturel encore préservé et, dit le site tourisme.euskadi.eus, «déclaré réserve de la biosphère par l'Unesco en 1984». C’est vrai qu’il y a là une beauté âpre, souvent à couper le souffle, autour du Cabo Ogono et de la spectaculaire plage de Laga, à l'abri des imposants rochers, que d'aucuns définissent comme «le plus proche du paradis»... Il est vrai que l'on y croise des surfeurs en toute saison... Avant de retrouver les terres vers Gernika et Bilbao, il serait inexcusable de ne pas faire le détour vers l’ermitage de San Juan de Gaztelugatxe depuis Bermeo. Ce lieu magique, raconte tourisme.euskadi.eus, est «uni à la côte par un étroit pont de pierre et un escalier de 241 marches». Les fans de Game of Throne y reconnaîtront l’un des lieux de tournage de la célèbre série.
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La fabuleuse plage de Laga et le Cabo Ogono (photo: EF, octobre 2015). |
BILBAO, L’ENERGIQUE. Née au XIVe siècle, et «prospère au Moyen Age avec le commerce», nous dit le larousse.fr, Bilbao, située sur la rivière Nervion, devient, au XIXe siècle, le centre de l'industrialisation du Pays basque. Suite à la découverte de gisements de fer au XVIIe siècle, une vaste agglomération se développe peu à peu où s'installent sidérurgie, métallurgie et industrie chimique... Pendant la guerre civile de 1936-1939, Bilbao fut le centre principal de résistance des troupes républicaines basques. La ville tomba aux mains des franquistes le 18 juin 1937. A la fin du XXe siècle, écrit le site bilbaoturismo.net, «l'industrie sidérurgique entre dans une crise profonde qui oblige la ville à repenser les bases de son développement économique. En 1988, se ferme le site de l'un des emblèmes de cette époque: les chantiers navals Euskalduna». Misant sur les services et le tourisme, la ville a vu, comme partout en Espagne (et dans le monde), ses efforts ternis par la pandémie du coronavirus… Le Camino del Norte du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle passe par Bilbao. A voir: la vieille ville (casco viejo) du Moyen Age et Renaissance dite des Sept-Rues (Siete Calles) débouchant toutes sur la place du marché de la Ribera (1930); la cathédrale de Santiago (XIVe et XVe siècles); le quartier du XIXe siècle comporte de nombreux témoignages de l'architecture de la Belle Époque; l'audacieux musée Guggenheim, dessiné par Frank Gehry. |
Peu après la visite de Bilbao, nous nous orientons vers Durango avec –à nouveau- la N-634. De là, notre chemin va au sud par la route BI-623 qui monte vers le Puerto de Urkiola au cœur du parc du même nom. Le col (713 m) est situé sur la ligne de partage des eaux Atlantique-Méditerranée. Puis, nous longeons le lac de barrage de Urrunaga pour suivre la route n°240 vers Gasteiz-Vitoria.
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Jolie borne kilométrique sur la route BI-623 avant Otxandio (photo: Marc Verney, octobre 2015). |
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A Legutiano-Villareal, sur une section déclassée de la N-240 (photo: MV, octobre 2015). |
Entre Gasteiz-Vitoria et Iruna (Pamplona), on quitte la route de plaine pour entamer la visite du très beau massif de la Sierra de Urbasa, située entre Pays basque et Navarre. Nous voici sur la toute petite route NA-2128 qui monte au Puerto de Opacua (1020 m) où nous évoluons dans un paysage montagneux qui n’est pas sans évoquer certaines rondeurs jurassiennes hautement appréciées sur se site… Là, raconte le site turismo.navarra.es, «de magnifiques hêtraies couvrent 70% du territoire, en compagnie d'autres essences tels que l'if, le genévrier et le pin. Et sur les rasos, petites plaines situées à une altitude de 1000 m environ, les bois cèdent la place aux pâturages parsemés de buissons de bruyère et d'aubépine, où l'on peut voir paître juments et brebis, avec le lait desquelles on fabrique le fromage d'Idiazabal». Nous suivons maintenant la NA-718 vers Olazti. C’est là que le voyageur va admirer le belvédère du Balcon de Pilatos qui domine un imposant cirque rocheux où se trouvent la source de l’Urederra. Retour dans la plaine où nous retrouvons la quatre-voies qui nous transporte jusqu’à Pamplona.
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En Navarre, les anciens panneaux de village en pierre émaillée sont sur fond blanc (photo: MV, octobre 2015). |
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Cest un vrai délice de traverser la nature dans la Sierra de Urbasa (photo: MV, octobre 2015). |
AUTHENTIQUE PAMPELUNE. D'origine romaine, Pompaelo aurait été créée vers 75 avant JC par Pompée. «A l’époque médiévale, signale le site pamplona.es, la ville se compose de trois bourgs différents, fortifiés et souvent en guerre entre eux». Chacune de ces trois villes est séparée des autres par des fossés et des ravins. Leurs églises sont également des bastions défensifs. Cette division s'achève en 1423 avec le privilège del Fuero promulgué par Charles III le Noble. Plus tard, au seuil du XVIe siècle, le royaume de Navarre est convoité par les couronnes avoisinantes de Castille, d’Aragon et de France. En 1571, sous le règne de Philippe II d'Espagne, on débute la construction de la citadelle. Au XVIe siècle, des murailles cernent l'agglomération, qui joue un rôle stratégique majeur, et les pèlerins pénétraient dans son enceinte par la porte de France, proche de la cathédrale Sainte-Marie. Si le XVIIIe est un siècle de progrès (pavage des rues, éclairage public, adduction d'eau)... la ville, engoncée dans sa ceinture fortifiée, étouffe: l'insalubrité règne. En 1888 et 1915, deux élargissements (Primer Ensanche, Segundo Ensanche) apportent à la cité son caractère actuel. De nos jours, conclut le site pamplona.es, la ville «possède une industrie de haut niveau qui tourne essentiellement autour de l’automobile, de l’industrie pharmaceutique et des énergies renouvelables». A voir: la cathédrale Santa Maria de Pampelune; l'église San-Saturnino; le musée de Navarre, bâti sur l'emplacement d'un hôpital du XVIe siècle. Début juillet, les fêtes de la Saint-Firmin donnent lieu au spectaculaire encierro, un lâcher de taureaux en pleine ville... |
Notre tour du Pays basque s’achève avec la carretera N-135 qui nous ramène vers Roncevaux et le poste-frontière avec la France à Arnéguy. De l’autre côté, il y a la R.N.133 historique (D933) et la petite cité de Saint-Jean-Pied-de-Port.
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A la sortie de Roncevaux, il y a quand même 790 km jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle (photo: MV, octobre 2015). |
BREF APERCU DES ROUTES ESPAGNOLES. Un premier plan organisant les routes en Espagne apparaît en 1860, souligne le site historiasdecarreteras.com. Par région, il institue une liste de routes de première, deuxième ou troisième catégorie. A la même époque, on codifie également la mise en place de bornes hectométriques et kilométriques le long des chaussées. L'année 1926 voit l'apparition (par décret royal) des grands itinéraires, qui bénéficieront, au fil du temps, d'améliorations, notamment en terme de signalisation. Les grandes bornes kilométriques triangulaires que l'on peut encore voir aujourd'hui sont issues d'une instruction de 1939. Les années quarante, qui suivent l'effroyable guerre civile, sont celles d'une lente reconstruction. A partir de 1950, devant l'augmentation du trafic, un vaste plan de modernisation des routes est mis en place, voit-on sur le site aecarretera.com. Il propose l'élimination de passages à niveau, la rectification des virages dangereux, l'établissement de contournements d'agglomérations... Six grandes chaussées radiales sont définies: R-I de Madrid à San Sebastian, R-II de Madrid à Barcelone et à la frontière française, R-III de Madrid à Valence, R-IV de Madrid à Cadiz (par Séville), R-V de Madrid à Badajoz (frontière portugaise) et R-VI de Madrid à La Corogne. Le 5 décembre 1963, c'est la première section autoroutière à péage qui voit le jour: un tunnel et ses accès au prix de 30 pesetas par véhicule sur la R-VI de Madrid à la Corogne. De 1967 à 1971, nouveau coup de pouce pour les difficiles routes de la péninsule: 5000 km de chaussées seront améliorées et la largeur des axes majeurs sera portée à 12 mètres. Une partie importante de ce plan sera consacré aux accès et contournements des grandes villes (370 kilomètres de nouvelles autopistas). Dans les années 80, certains transferts sont effectués en direction des communautés autonomes (l'Espagne est un Etat fédéral): les routes secondaires portent une numérotation locale, comme NA-718 (pour Navarre). Aujourd'hui, grâce -aussi- aux fonds européens, il est bien agréable de rouler sur les chaussées d'Espagne... |
A consulter aussi, cette page, sur le site Geografiainfinita, sur l’évolution des cartes routières en Espagne. Et également ce site, Metidos en Carreteras, très documenté sur les routes espagnoles.
Marc Verney, Sur ma route, novembre 2020
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SLOVAQUIE: DES MONTS ET MERVEILLES!
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PORTUGAL: SPECTACULAIRE MADERE!
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GHANA: BRULANT MACADAM!
Au Ghana, j'ai roulé sur les routes nationales n°1, 6 et 8 entre Accra, Cape-Coast, Sekondi-Takoradi et Kumasi. Un passionnant voyage. (lire) |
SOURCES ET DOCUMENTS: carte Espana n°242, Michelin (2002); Guide du Routard Pays Basque, Hachette (2015); «La vieja Nacional 634», Miguel Rojo, El Comercio (24 janvier 2010); aecarretera.com; b5m.gipuzkoa.eus; bilbaoturismo.net; donquijote.fr; historiasdecarreteras.com; larousse.fr; lesrandosdecaco.over-blog.com; pamplona.es; tourisme.euskadi.eus; Wikipédia. |
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