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Plaque de la Via Appia Antica (photo: MV, mars 2019). |
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Cette borne en pierre installée le long de la Via Appia ne date pas de l'époque romaine... les inscriptions sont en italien (photo: MV, mars 2019). |
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Les larges dalles d'origine sont parfois visibles sur la Via Appia (photo: MV, mars 2019). |
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Gros plan sur le pavage ancien (photo: MV, mars 2019). |
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Les belles voies antiques...
ITALIE: VIA APPIA, REGINA VIARUM!
Faire un tour sur la Via Appia à Rome, c’est le plus beau des voyages... Et quand on peut rouler dessus à bicyclette par un bel après-midi de printemps, on sent, à chaque tour de roue, l’histoire vous remonter à la figure... Pour un passionné de l’histoire des communications, c’est un peu comme réussir l’ascension du Mont-Blanc pour un alpiniste... Enfin bon, l’effort en moins! La Via Appia Antica a été tracée en 312 avant JC par le censeur Appius Claudius Caecus. Elle reliait, dans un premier temps, Rome à Capoue. Large de 4,10 mètres, elle était pavée de grandes dalles de basalte (il en reste!), bombées et bordée par des chemins de terre pour les piétons. C’est un plaisir véritable de sortir de Rome par ce chemin, ombragé par les pins et les cyprès puis de côtoyer de magnifiques monuments funéraires antiques, car il n'était -à l'époque- pas permis d'enterrer les morts dans la ville. C’est enfin une grande claque de savoir qu’il y a plus d’un millénaire, des ingénieurs étaient capables de tracer un axe aussi parfait, aussi solide...
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Sur la Via Appia Antica (Photo: Marc Verney, mars 2019) . En cliquant sur l'image vous revenez à la page principale. |
Ah les voies romaines... En France, on est si fier de nos anciens chemins que souvent, on leur colle l’appellation «voie romaine» même lorsque ce sont des voies médiévales ou royales... Et combien de cités mettent en avant avec empressement leur passé gallo-romain et leur présence sur les axes créés par Agrippa... C’est que Rome est un atout touristique majeur, le symbole d’un prestigieux passé encore visible aujourd’hui, Augustodunum (Autun), Lugdunum (Lyon), Vesontio (Besançon), Nemausus (Nîmes), Mediolanum Santonum (Saintes) sont des cités hexagonales modernes avec de multiples traces romaines… Visiter Rome, c’est donc aller au cœur d’un système qui a dominé l’Europe des siècles durant! Avec des routes qui lui ont permis d’asseoir un pouvoir sans faille et lancer durablement le commerce interrégional.
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Encore aujourd'hui, piétons et vélos empruntent les pistes de terre adjacentes (photo: Marc Verney, mars 2019). |
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De nombreux monuments funéraires sont bâtis à côté de la Via Appia (photo: Marc Verney, mars 2019). |
La construction d’une voie. Il faut d’abord aller à l’encontre d’une idée reçue… Non, les routes antiques n’étaient pas toutes pavées!A lire l’ouvrage Les voies romaines de Raymond Chevallier, «il existe bien une certaine ressemblance entre l’établissement des voies et celui de dallages, mais une voie romaine n’est pas un "mur enterré". C’est une structure beaucoup plus complexe et plus souple. En général, on observe: une assise de base (parfois avec pieux), hérisson fait de pierre mises de champ pour faciliter le drainage, souci constant des ingénieurs romains; un noyau élastique (sable); un revêtement qui est loin d’être régulièrement un dallage, surtout en première phase (le premier pavage apparaît en 174 avant JC, mais l’Appia n’est pavée que sous Hadrien), du moins dans les passages faciles». Et pour mener ces travaux qui demandent une grande précision, les ingénieurs disposent «d’outils, d’instruments et de machines, raconte Gérard Coulon dans le livre Le génie civil de l’armée romaine: les travaux de topographie sont réalisés à l’aide de la groma (équerre d’arpenteur) et de son complément, le chorobate, utilisé pour les visées de nivellement. Règles, perches et compas complètent cet outillage. Le travail des différents matériaux est réalisé avec les outils habituels. Pour la pierre par exemple: pics, masses, coins, smilles, marteaux à deux taillants ou à deux pointes, broches, aiguilles et ciseaux».
Le tracé. Si la Via Appia forme une quasi ligne droite en sortant de Rome, ce n’est pas le fait du hasard. L’économie et la simplicité priment. Et, quand le changement de direction apparaît nécessaire, la chaussée effectue un très large rayon de courbure pour prendre en compte le fait que les véhicules à quatre roues de l’époque n’avaient pas de train avant mobile. Enfin, il faut parler de sécurité: les routes de l’époque ne manquaient pas de brigands… et les voies romaines «tiennent les hauteurs et évitent les fonds de vallée», signale la Bibliothèque de travail n°410 consacrée aux itinéraires antiques. Elle permettait à deux charrettes de se croiser et à cinq soldats de marcher côte à côte.
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La Via Appia est une promenade très appréciée des Romains le dimanche après-midi (photo: Marc Verney, mars 2019). |
Développements. Plus tard, lit-on sur le site rome-roma.net, la route fut encore prolongée (190 av-JC) jusqu’à Benevento (Bénévent) et Venosa, ville fondée à cette époque et peuplée de 20 000 paysans romains. Elle se continuera jusqu’à Tarente et Brindisi. Enfin, au cour des premières années du IIe siècle après JC, l’empereur Trajan ajouta la nouvelle Via Appia Traiana qui relia plus directement Benevento avec Canosa (Canusium) et Bari (Barium), rapprochant Rome de Brindisi en 13 ou 14 jours le long d’un parcours de 540 km. Dans les portions les plus fréquentées de la Via Appia, on trouvait -tous les dix kilomètres environ- des stations pour le changement des chevaux et des lieux de restauration et de repos pour les voyageurs. Au paroxysme de sa gloire, Rome possédait un vaste réseau de voies reliées les unes aux autres, qui s’étendait sur plus de 320 000 km.
Marc Verney, Sur ma route, juin 2022
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La fameuse louve capitoline, symbole associé à la légende de Romulus et Rémus et à la fondation de Rome (photo: MV, mars 2019). |
VIA APPIA PRATIQUE. L'idéal est d'emprunter le bus (ligne 118 ou 218) ou un taxi jusqu'aux catacombes de San Callisto pour éviter la première partie de la route. De là, il est facile de louer un vélo et de partir à l’aventure sur les pavés… |
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SOURCES ET DOCUMENTS: «Groma et Chorobate, Exercices de topographie antique», Jean-Pierre Adam, Mélanges de l'école française de Rome (1982); Le génie civil de l'armée romaine, Gérard Coulon, Actes sud/Errance (2018); Les voies romaines, Raymond Chevallier, Armand Colin (1972); «Les voies romaines», Bibliothèque de travail n°410 (1er octobre 1958); «Les voies romaines, réseau routier d'un empire», Jesus Rodriguez Morales, National Geographic (28 janvier 2021); rome-roma.net. |
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