Au XVIIIe siècle, c’est au sud de Longvic, au Bief-du-Moulin, que se séparent les chemins de Cîteaux (ancienne R.N.396) et de Saint-Jean-de-Losne (ancienne R.N.468). Bien visible aussi sur la carte d’état-major 1820-1866 publiée sur le Géoportail de l’IGN, la route, qui n’est encore qu’un chemin de grande communication avant la Première Guerre mondiale (GC4), suit fidèlement le canal de Bourgogne jusqu’à la Saône. Au départ de notre cheminement, voilà Longvic, petit village devenu banlieue de l’agglomération dijonnaise. La construction de la base aérienne (ancienne BA102 de l’armée de l’air) dans les années 1910 va bouleverser la zone: faisant suite à un précédent terrain d’aviation à la Maladière, jugé trop exigu, un nouveau centre aéronautique de neuf hectares sur la commune d’Ouges (sud-est de Dijon) sera déclaré d’utilité publique par décret en juillet 1913, dit histavia21.net. Et «la construction de hangars fixes à l'ouest et d'un casernement d'importance en dur à l'est de la route qui relie Longvic à Saint-Jean-de-Losne commencera dès la fin» de cette année-là, écrit encore ce site. Très vite, la cohabitation entre trafic civil et activités militaires paraît incongrue. La chaussée longeant le camp est interdite à la circulation civile. Sur la carte historique de 1947 publiée par l’IGN, on ne peut se raccorder à la R.N.468 qu’à partir de Saulon-la-Chapelle avec la D31 au sud de Bretenières. Après 1955 (Wikisara), et de nouveaux travaux d’agrandissements de l’aérodrome, un nouveau tronçon de la R.N.468 est construit: long de huit kilomètres, celui-ci passe au sud d’Ouges et rejoint la R.N.396 peu avant Longvic, au lieu-dit le Ronçois. Sur la carte routière au 1:100.000 (datée 1956) du site cartomundi.fr, la route est déjà déviée de Thorey-en-Plaine à Petit-Ouges, le reste étant mentionné «en travaux».
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R.N.396: DELICES DE BOURGOGNE...
Voilà une route qui vous surprendra! Une vraie promenade de plus de 300 km sur un axe qui mérite le label "route buissonnière" (lire) |
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Après Longvic, voilà la large plaine de la Saône (photo: Marc Verney, mars 2022). |
La «nouvelle» R.N.468, qui ne traverse plus le canal de Bourgogne au sud-est de Bretenières, atteint dès lors Thorey-en-Plaine, ancien fief de l'abbaye de Cîteaux. «Au début du XVIIIe siècle, écrit thoreyenplaine.fr, la plaine produisait beaucoup de céréales, mais par la suite, le village s'est transformé pour l’élevage des bovins afin de subvenir à la consommation de viande de la ville de Dijon». Si l’on se réfère aux photos aériennes de l’IGN prises dans les années soixante, les plantations céréalières ont nettement repris le dessus, avec du remembrement en plus… A 2,5 km de là, se trouve Longecourt, où l’on peut admirer un château, restauré en demeure de plaisance du XVIIe au XIXe siècle. Après Aiserey, voici Pont-Hémery, où l’Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790 (1890) date la construction du petit ouvrage sur la Biètre à 1740. Un village désormais contourné sur son côté sud par la moderne D968. On arrive à Brazey-en-Plaine. Il est admis que ce bourg, écrit le site municipal brazeyenplaine.fr «tirerait son nom du mot gaulois Bractus ou Bracos qui signifie marécages. Ceci démontre toutefois une occupation très ancienne du site». Au XIIIe siècle, continue ce site, la localité «est propriété des ducs de Bourgogne. Le village était défendu par un important château fort dont il ne reste malheureusement aucune trace. Les duchesses de Bourgogne y possédaient également un haras et des terres constituant leur domaine particulier». Au XVIIe siècle, la guerre de Trente ans (1618 à 1648) et l'incursion en 1636 de l'armée de Matthias Gallas, un Italien à la solde des impériaux, constitue une période particulièrement dramatique pour tout le Val-de-Saône en général et Brazey-en-Plaine en particulier. L'essor de la cité n'intervient donc qu'à partir du XVIIIe siècle avec le développement de l'agriculture puis de l'industrie. «Il est lié également à l'aménagement des voies de communications qui traversent le bourg: la route, mais aussi le canal de Bourgogne, dont les travaux débutent en 1775, mais qui ne sera totalement achevé qu'en 1860. La voie ferrée viendra après: la ligne reliant Seurre à Dijon sera inaugurée le 20 juin 1882, une seconde voie doublant la première est mise en service en 1900», raconte encore brazeyenplaine.fr. L’Inventaire-sommaire de 1890 date la «construction de deux ponts en bois dans la prairie de Brazey» sur la route n°27 des Etats de Bourgogne en 1751. Après Ennevans et le lieu-dit la Croix-Blanche, la route ne passe plus sur le vieux pont de l’écluse mais sur un ouvrage moderne réalisé dans la seconde moitié du XXe siècle.
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L'écluse de Viranne et le vieux pont de la route nationale (photo: Marc Verney, mars 2022). |
Voici maintenant Saint-Usage. A bien regarder les cartes du Géoportail de l’IGN, on remarque la très rectiligne «rue de Montot» qui y aboutit par le nord. Il s’agit d’une voie antique qui reliait Dijon à la Saône. Les vestiges de son tracé actuel, tantôt chemin, tantôt limite communale, passe par Marliens, Tard-le-Haut et Montot. Il est parfaitement dessiné sur la carte d’état-major (1866-1820) publiée sur le site Géoportail de l’IGN. Le village de Saint-Usage est étroitement lié à la construction du canal de Bourgogne, dont le tronçon Dijon-Sait-de-Losne a été ouvert à la navigation le 14 décembre 1808, dit le site patrimoine.bourgognefranchecomte.fr. Vingt-quatre ans plus tard, nous dit la même source, l’ensemble du canal, entre La-Roche-Migennes et Saint-Jean-de-Losne, est accessible à la circulation commerciale. Et ce formidable ensemble ne cessera d’être amélioré: «La gare d’eau de Saint-Usage fut creusée en 1850, raconte le site municipal saint-usage.fr. Celle-ci fut d’abord un port construit pour le flottage du bois. Les radeaux de sapins de 30 mètres de long arrivaient du Jura. Organisés à l’Isle-sur-le-Doubs, ils gagnaient la Saône à Saint-Symphorien, puis descendaient jusqu’à Losne et Saint-Jean-de-Losne». Puis, dans la gare d’eau, ils étaient refaits en radeaux de 36 mètres pour passer les écluses du canal de Bourgogne et de la Saône vers Paris, Lyon et Marseille. L'ouvrage de 242 km est imposant signale le site canaux.bourgognefranchecomte.fr: «Un manuscrit du conducteur des ponts et chaussées Legros établit un point précis sur le canal de Bourgogne en 1860. Il recense alors 15 ports principaux et 15 moins importants, 143 ponts dont 55 en bois, 82 aqueducs, 34 prises d’eau et 22 déchargeoirs, 224 maisons et 11.480 bornes diverses». La route n°468 de 1959 longe la gare d’eau de 1850 en se dirigeant vers Saint-Jean-de-Losne. On peut noter les dates suivantes dans l’Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790: 1766 pour la construction d’une levée supportant la chaussée de la route depuis Saint-Usage, 1770, 1773 et 1781 pour sa réparation… Quelques hectomètres plus loin, on aborde la petite cité de bord de Saône. Le plan de circulation y a évolué au fil du temps: en 1968 (Wikisara), l’avenue de la Gare-d’Eau est créée, évitant ainsi les embarras des petites voies du centre-ville. Un vieux panneau Michelin des années trente trône d’ailleurs, un peu isolé, dans l’une des ces petites rues, à côté d’un autre, placé non loin de la mairie.
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Saint-Jean-de-Losne et ses abords (XVIIIe siècle). Extrait de l'Atlas général des routes de la Province de Bourgogne (source: archives départementales de Côte d'Or). |
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Panneau Michelin des années trente installé sur un ancien tracé de la R.N.468 à Saint-Jean-de-Losne. Il est intéressant de noter que les destinations indiquées sur ce panneau sont sur le trajet de la R.N.476 (D976). Il n'est pas fait mention ici de Losne, Saint-Aubin ou Chaussin, pourtant proches (photo: Marc Verney, mars 2022). |
La Saône, qui passe sous les fenêtres des habitants, a joué un rôle majeur dans le développement de Saint-Jean-de-Losne. «A la fois frontière et voie de communication, écrit le site municipal stjeandelosne.fr, la rivière a modelé le paysage et gouverné l’implantation d’un habitat cherchant les lieux inaccessibles à ses crues. Le mot "Losne" est d'ailleurs utilisé dans toute la basse vallée de la Saône, jusqu’à Lyon inclus, pour désigner les lits secondaires de la rivière, plus ou moins marécageux, séparant des terrains dont les plus élevés accueillent, dès l’Antiquité, un peuplement celte d’abord, puis gallo-romain». Située en face de l'abbaye de Notre-Dame-de-Losne, fondée dès le VIIe siècle, Saint-Jean-de-Losne se construit peu à peu: au XIIe siècle, un pont de bois relie les deux rives. C'est qu'à l'époque la route entre les salines de Franche-Comté et Dijon passe par là et le château de Saint-Jean protège l’entrée du précieux sel en Bourgogne. En 1636, «le siège de Saint-Jean-de-Losne demeure un épisode célèbre de la guerre de Trente ans, dit encore stjeandelosne.fr: après l’échec des français devant Dole, les impériaux, conduits par Gallas, assiègent la ville à partir du 25 octobre. Malgré le bombardement et la brèche ouverte dans les remparts le 30 octobre, les habitants résistent victorieusement jusqu’à ce que les français ne viennent enfin le 2 novembre prendre à revers les assiégeants déjà considérablement gênés par la crue de la Saône». Plus tard, à la fin du XVIIe siècle, «la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV enlève à Saint-Jean-de-Losne son rôle militaire et le XVIIIe siècle verra s’écrouler petit à petit les remparts de briques, témoins du siège de 1636», conclut le site municipal. Enfin, au XIXe siècle, la cité, située au point de jonction des canaux de Bourgogne et du Rhône-au-Rhin avec la Saône va tirer sa prospérité de la batellerie.
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Le pont sur la Saône entre Saint-Jean-de-Losne et Losne (photo: Marc Verney, mars 2022). |
Nous voilà maintenant face au pont sur la Saône, au débouché de la rue de la Liberté. L’ouvrage initial, raconte Bruno Thierbergien dans un article du Bien Public d’août 2021, «traversait la rivière en biais un peu en aval du pont actuel et rejoignait alors l’ancienne route de Seurre». Il fut, précise encore ce confrère, «maintes fois détruit par les crues et la débâcle des glaces, mais toujours reconstruit au même endroit jusqu’en 1830». L’ingénieur Dumorey, dans son Mémoire de 1779, écrit que ce pont était constitué de 17 travées et que son plancher était «trop bas», lit-on sur le site patrimoine.bourgognefranchecomte.fr. Il est remplacé vers 1835 par un ouvrage en pierre de huit voûtes et une travée en charpente de 12 m placée contre la rive droite. Après avoir été reconstruit à la suite de la guerre de 1870, celui-ci est finalement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale: une première arche saute en 1940, et, en septembre 1944, les Allemands en déroute, font sauter le reste. Une passerelle provisoire en bois est installée jusqu'au chantier d'un nouveau pont, en 1950. Celui-ci est bâti d'après un procédé original relate le site du patrimoine de Bourgogne-Franche-Comté: il s'agit «d'un cantilever en béton armé dont les poutres principales ont été préfabriquées à terre et transportées à l'aide d'une portière de bateaux (ensemble de bateaux attachés entre eux). Il a été inauguré en juillet 1951». Sur l’autre rive, c’est le village de Losne. Vers 613 s’y installe une abbaye voulue par Thierry II de Bourgogne; «rattachée à Cluny dès 1136, écrit losne.fr, elle fut détruite sur ordre de Louis XIII en 1636 pour éviter que Matthias Gallas ne s’en serve comme tête de pont» durant le siège de Saint-Jean-de-Losne. Durant ces nombreuses années, les moines aménagèrent des étangs (aujourd’hui comblés) et défrichèrent les bois. Reste de tous ces travaux, le «fossé des Moines», creusé entre la forêt du Pochon et Chaugey. Jusqu’en 1838, date de la construction de la nouvelle levée de Losne à Chaugey (actuelle rue Nationale), on empruntait «l’ancienne route de Seurre» jusqu’au hameau de Maison-Dieu.
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Au milieu de la plaine, la limite départementale entre Côte d'Or et Jura. La montagne est encore loin (photo: Marc Verney, mars 2022). |
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Un des rares virages sur la route de Sellières (photo: Marc Verney, mars 2022). |
La route n°468 de 1959 (D968 aujourd’hui) prend désormais la direction de Saint-Aubin (Jura). Dans le prolongement de «l’ancienne route de Seurre», elle suivait jadis «la route de Chaumergy» depuis Maison-Dieu. La nouvelle chaussée, qui chevauche précisément la digue de l’ancien étang de la Velle, a été approuvée et planifiée en 1775 entre Saint-Jean-de-Losne et la Borde des Eguilleuses par l’ingénieur Antoine, nous annonce l’Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Nous nous trouvons ici aux limites de la Côte d’Or. Côté Jura, après Saint-Aubin, la carte d’état-major 1866-1820 publiée par l’IGN ne montre plus de chemin vers la Borde-Dame-Nicole, où se trouve l’intersection avec la R.N.73 (D673). Pourtant, dans l’article «Le Finage antique et médiéval» (Gallia, 1989), on découvre l’existence avérée par Gérard Chouquer et Hans De Klijn d’une voie antique Saint-Jean-de-Losne-Finage. Cette chaussée, peu connue, signalent les auteurs, «confond partiellement son tracé avec la route D468. Au nord-ouest du village de Saint-Aubin, quelques divergences entre la voie antique et la route actuelle permettent d'en observer les traces sur les clichés aériens. Elle converge au même point que la voie Autun-Finage avec la route Chalon-Besançon». La Statistique historique de l'arrondissement de Dole évoque en 1841 un «chemin de grande communication n°14 de Chaumergy à Saint-Jean-de-Losne» au fil d'une liste de routes dans l'arrondissement de Dole. Difficile de connaître l'état réel du chemin qui nous intéresse. On lit, plus loin que seulement «quelques-uns» de ces chemins «sont en voie d'exécution»... et que les autres «sont l'objets d'études plus ou moins étendues». La carte d'état-major au 1:80.000 datée de 1841 publiée par le site cartomundi.fr ne montre, elle non plus aucune voie entre Saint-Aubin, Peseux et le Doubs. On remarque qu’un bac est établi sur cette rivière et le chemin reprend, tout droit en direction de Chaussin. En revanche, sur la carte au 1:200.000 (datée 1891) du même site, la voie est établie entre Saint-Aubin et Chaussin.
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Le pont sur le Doubs (photo: Marc Verney, mars 2022). |
Après Peseux, c’est la traversée du Doubs qui va nous occuper. Le site art-et-histoire.com parle d'une ordonnance royale datée du 30 juillet 1841 qui autorise «la construction d'un pont suspendu (sur la route) de Peseux à Chaussin» qui remplacera le bac. Toujours selon ce même site, «le pont en fil-de-fer en construction sur le Doubs en 1845, fut emporté par les eaux, mais il fut immédiatement rétabli»; art-et-histoire.com écrit que sa construction fut finalement achevée en 1846. Mais son existence semble avoir été brève. Un autre ouvrage, apparemment de béton celui-là apparaît sur une carte postale publiée sur le site des archives départementales du Jura (archives39.fr). La Deuxième guerre semble, elle, avoir été fatale à ce nouvel ouvrage: tant la carte Michelin de 1946 que celle d’état-major publiée par l’IGN (1949) ne mentionnent pas de passage sur le Doubs pour la R.N.468 à cette époque. En 1962, la photo aérienne de l’IGN montre un pont métallique sur le Doubs pas très différent, semble-t-il, de celui d’aujourd’hui… Juste à côté, voilà Chaussin. Ce bourg, écrivait en 1854 Alphonse Rousset dans le Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté, «est situé au milieu d'une immense plaine, sur la rive gauche du Doubs, et entouré d'un fossé bordé d'arbres, dans lequel circulent les eaux de dérivation de la rivière Orain. La principale ressource des habitants consiste dans l'agriculture, la corderie et le tissage de la toile». Les ducs de Bourgogne, signale encore Alphonse Rousset, «considéraient Chaussin comme une de leurs places les plus importantes et en faisaient entretenir avec soin les fortifications. En 1434, Philippe le Bon accorda une subvention pour paver le bourg, dont les rues avaient été jusque là très marécageuses». Après la conquête française de Louis XIV, Chaussin se relève peu à peu des ruines de la guerre de Trente ans. En 1727, les habitants sont autorisés à établir un octroi, et, en 1775, toujours d'après le Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté, la province a fait construire, «pour l'utilité du bourg, un pont en pierre et un chemin se dirigeant à Poligny. Les laboureurs établirent une belle levée d'une demi-lieue jusqu'au Doubs. Il établirent en 1809 des digues pour se préserver des ravages de cette rivière». Au centre-bourg, en 1959, on laisse filer, sur la gauche, la Grand-Rue, qui se transforme en «route du Deschaux» (R.N.469).
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R.N.469,
ARBOIS, VINS ET GROTTES!!
Un petit détour par Arbois et ses grands crus ne peut
pas faire de mal... En plus, voilà la belle reculée
des Planches!! A savourer à vitesse lente... (lire) |
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La D468 peu avant Asnans (photo: Marc Verney, mars 2022). |
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Voici Rye. A noter que pas loin, se trouve le village de... Pleurre (photo: Marc Verney, mars 2022). |
On suit la rue Louis-Pasteur qui prend la direction d’Asnans. Mais là encore, pas de route dessinée en direction de Sellières sur la carte d’état-major (1841) au 1:80.000 publiée sur le site cartomundi.fr. Si on lit les Tablettes jurassiennes (1836) de Jean-Jacques Richard Pyot, on comprend pourquoi… dans le canton de Chaumergy, «les communications y sont très pénibles et le sol ne permet pas d'y tracer avec succès les chemins, dont, à défaut des pierres, le fonds ne pourrait offrir aucune résistance». C'est sur la carte au 1:200.000 (1893) publiée par cartomundi.fr que l'on trouve finalement le tracé de la route entre Chaussin, Chaumergy et Sellières. Il y a 17 km entre Chaussin et Chaumergy. Cette localité, au coeur de la Bresse, est situé dans la région des étangs, au pied de l’arc jurassien. «Le village se trouve sur la rive droite de la rivière Brenne, au sommet d’un pli de terrain qui domine la prairie», écrit Alphonse Rousset dans le Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté (1854). «Traversé par le chemin de grande communication n°14, de Sellières à Saint-Jean-de-Losne, ses maisons, dit encore Rousset, sont éparses sur toute l’étendue du territoire, construites la plupart du temps avec pans de bois et briques et couvertes en chaume. On y trouve du minerai de fer en grande quantité, et principalement dans le climat des Tartres, où il a été exploité, de 1822 à 1840, pour les forges de Baudin». On s’oriente à gauche en direction de Vers-sous-Sellières par la rue du Revermont. On passe le hameau de la Bédugue (qui signifie en occitan, arrêt des diligences, endroit où l'on boit, buvette...), puis voici la rue Principale de Vers-sous-Sellières. On pénètre dans Sellières, notre ultime étape, par la Grande-Rue. «La ville est située contre le revers occidental d'un coteau au pied duquel prennent naissance les belles prairies qu'arrose la Braine (Brenne aujourd’hui, NDLR), écrit le Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté (1854). Elle se compose d'une rue principale formée par la route de Lons-le-Saunier à Dole et de plusieurs ruelles transversales. Les maisons sont groupées, construites en pierre et couvertes en tuiles, sauf quelques-unes qui ont encore des toitures en chaume». Deux chemins très anciens se croisaient à Sellières, nous dit encore Alphonse Rousset: «L'un tendant de Verdun à Poligny par Bellevesvre et Vers, et l’autre de Lons-le-Saunier à Dole. Ils étaient protégés par un castellum que remplaça plus tard un donjon féodal». Conquise en 1231 par Jean de Chalon l’Antique, la cité restera sous l’autorité des Chalon-Arlay, princes d’Orange, et de leurs descendants jusqu'à la Révolution française, signale le site sellieres.fr. En 1959, la R.N.468 se poursuivait après ce bourg jusqu’au carrefour avec la chaussée de Lyon à Strasbourg (R.N.83). Des travaux de contournement de Sellières menés au début des années 80 ont permis à la D475 venant de Dole d’imposer sa numérotation jusqu’au carrefour (aujourd’hui rond-point) avec la R.N.83 (elle-même déclassée ici en D1083). Ainsi s’achève notre promenade sur la R.N.468 historique…
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Vers le Revermont (photo: Marc Verney, mars 2022). |
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Le centre de Sellières (photo: Marc Verney, mars 2022). |
Sur ma route, Marc Verney, janvier 2024
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STRASBOURG PAR LA R.N.83
Voilà
une route qui sillonne l'Est de la France à flanc
de collines: Jura, Doubs, Vosges... On n'oubliera pas non plus
les vignobles qui s'étalent de part et d'autre du bitume...
Une route de gourmet? (lire) |
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LA BELLE ROUTE DES VINS
Du nord au sud du Jura, la route des vins suit les collines du Revermont. Voilà un itinéraire gourmand dans le sympathique «bon pays»... (lire) |
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LA ROUTE DES RECULEES...
Du nord au sud du Jura... la magnifique route des Corniches et des Reculées montre une région façonnée par le temps et les éléments. Epoustouflant! (lire). |
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