La montée est immédiate dès la sortie de Guéret. De larges virages
modernes tracent leurs impeccables courbes dans la forêt de Chabrières.
On met le cap sur Bourganeuf, bourg situé à une trentaine de kilomètres
plus au sud. Si l'on veut suivre le trajet de 1959, il faut résolument
s'orienter vers La Chapelle-Taillefert (D940A). Le trajet jusqu'à
Bourganeuf, entre vallons et jolies côtes est bien agréable. Cette
portion, partie d'un itinéraire Autun-Limoges en 1787, est signalée
comme "proche de la perfection" par l'intendant du Limousin...
Bourganeuf
est un petit bourg à l'histoire très ancienne, situé, nous dit
le Guide Bleu de la France automobile, "sur un plateau
dominant la vallée du Taurion". L'historien médiéviste Raymond
Oursel, cité par le blog Le Limousin médiéval indique
d'ailleurs qu'une variante du chemin de Compostelle passait par
là, générant un trafic important dans une cité dominée par l'ordre
des hospitaliers. C'est aussi un endroit qui a joué un rôle étonnant
à l'époque de la prise de Constantinople par les Turcs...
En 1453, la "nouvelle Rome" tombe. C'est la fin de l'empire
romain d'Orient. Le vainqueur, Mahomet II, a plusieurs fils et ceux-ci,
à la mort du conquérant en 1481 se disputent (évidemment) le pouvoir.
Le prince Zizim est le perdant de ce combat; il décide de se rendre
aux Chrétiens à Rhodes. Qui décident d'éloigner Zizim à... Bourganeuf!
Là, il restera enfermé jusqu'en 1488 dans une tour fortifiée puis
sera envoyé à Rome où il mourra en 1495 à l'âge de 36 ans.
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R.N.141: AU TOUR DES VOLCANS... (II)
La
route de Saintes à Clermont-Ferrand rappelle de bien anciens itinéraires comme la via Agrippa... un saut dans le temps jusqu'à la chaîne des Puys (lire) |
A VOIR, A FAIRE
On peut jeter un oeil au château, à la tour Zizim et à l'église Saint-Jean, l'ancienne chapelle du château,
remaniée au XVe siècle. Par ailleurs, Bourganeuf fut la troisième
ville électrifiée de France, en 1886 (*). Un petit musée de l'Electrification,
de l'Eau et de la Lumière explique comment, depuis le ruisseau
du Verger, puis depuis la cascade des Jarrauds, il fut possible
de transporter l'électricité produite jusqu'à Bourganeuf. Enfin,
à Combeauvert, sur la D940A, ne pas manquer le monument rappelant
le sanglant passage de la division allemande Das Reich (celle
du massacre d'Ouradour-sur-Glane) dans la région en 1944. Il sera
-hélas- souvent question de cette épouvantable époque
au fil du récit.
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L'accès
aux roches de Mazuras, au sud de Bourganeuf. Photo: Marc Verney,
août 2011. |
Au
sortir de Bourganeuf, la RN140, nous conte Georges Pillement
dans La France inconnue, traverse des "collines boisées
et des landes couvertes de fougères". C'est, assurément, l'une
des parties les plus enthousiasmantes du trajet. Les roues virevoltent
sur un bitume qui joue avec le relief. L'oeil du conducteur s'emplit
de vert. On roule tranquille, bercé par les senteurs de cette fin
d'été... Sur une carte de la généralité de Limoges de 1783, la portion
entre Bourganeuf et Eymoutiers est signalée "en cours d'amélioration".
Dans l'Histoire du Limousin et de la Marche, on apprend qu'ici,
"nombre de routes ne s'achèveront que sous les Bourbons et Louis-Philippe,
comme celle de Périgueux à Guéret par Uzerche, Eymoutiers et Bourganeuf".
On passe, "sur la pointe des pneus", à Peyrat-le-Château
(Haute-Vienne) entre la tour fortifiée et l'étang... On est à mille
lieues de la France des bretelles autoroutières, le temps s'étire,
on ose à peine appuyer sur l'accélérateur... A 7 km à l'est environ,
les amateurs de plongeons trouveront le lac de barrage de Vassivière,
d'une surface de 1000 ha, aux rives peuplées, l'été, de campeurs
amateurs de tranquillité bucolique.
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Sortie
sud de Peyrat-le-Château. Photo: Marc Verney, août
2011. |
Voilà
maintenant Eymoutiers. Au début du XIXe siècle, depuis ce bourg,
calé dans un détour de Vienne, connu pour son église collégiale
et ses anciennes demeures, la route n°140 partait en direction d'Uzerches.
Un chemin aujourd'hui numéroté D30 et D3. Une ordonnance royale,
le 16 juillet 1828 allait redéfinir complètement le trajet de la
route n°140, l'orientant vers Figeac par Treignac, Tulle, Bretenoux,
Saint-Céré.
A VOIR, A FAIRE
L'église collégiale Saint-Etienne, d'abord élevée au XIe
siècle en style roman puis reconstruite fin XVe en gothique. Beaux
vitraux.
Désormais, la route remonte le long de la rive gauche de la Vienne
en direction de Lacelle, en Corrèze. Il faut obliquer sur la droite
(D940C) en direction de Treignac pour suivre le trajet original
de la RN140 de 1959. Encore de belles ondulations dans notre champ
de vision: tout au fond du paysage, se trouve le massif granitique
des Monédières, belles croupes séduisantes, terres de promenades
et de joies, qui s'arrondissent harmonieusement au sud de Treignac,
un des "plus beaux villages de France"... Georges Pillement, dans
La France inconnue, décrit ainsi Treignac, cette "charmante
petite cité qui conserve de nombreuses maisons anciennes qui forment
un ensemble très pittoresque. Elles servent de cadre à des petites
églises et des chapelles (...). Par une rue qui passe sous
une vieille porte de ville on descend vers la rivière que traverse
un charmant pont de pierre, à l'arche gothique en dos d'âne"...
La cité, étape, sur le chemin de Compostelle, a vu ses passages
sur la Vézère fortement évoluer au fil du temps. Désormais, un barrage
en voûte de 26 m de haut et de 160 m de long retient même juste
à côté les eaux de la rivière sur 97 ha... Dans l'Histoire générale
de Treignac-sur-Vézère, Jean Vinatier écrit que, lors de la
réalisation de la route royale 140 il fallut hardiment remblayer
et construire un vaste mur de soutènement; un nouvel ouvrage, le
pont Bargy fut également mis en service en 1840. "Les remparts
de la ville, nous signale l'office du tourisme de la ville de
Treignac sur son site, ont été détruits au début du XIXe siècle
pour permettre la construction de la route nationale".
"Ses foires étaient, nous raconte le site lacorreze.com,
très réputées": ainsi, la singulière foire aux cheveux, qui
se tenait à la Saint Loup, "les paysannes des Monédières venaient
y échanger leur chevelure contre des étoffes et divers articles
manufacturés"... Un troc pas vraiment à l'avantage de
toutes ces naïves jeunes femmes!
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peinte vers Le Lonzac sur l'ancienne N140. Photo: Marc Verney,
août 2011. |
Quelques
kilomètres avant Le Lonzac, la route longe au plus près les
Monédières, avec en point de mire, le Suc-au-May, qui possède une
table d'orientation inaugurée en 1935. Lorsqu'il fait beau, on peut
y apercevoir les points culminants du Massif Central, comme le puy
de Sancy et les monts du Cantal. Détour conseillé par Madranges.
Ici, nous confie le Guide Bleu, "la route N140 continue
de parcourir le plateau limousin". De fait, ce sont de bien
jolies ondulations. La chaussée se courbe au rythme des collines
et l'horizon se bouleverse toujours un peu.
On quitte le parc régional de Millevaches peu avant Chamboulive.
Et l'on rencontre la nationale 120 historique auprès de Seilhac
(auj. D1120); de là, commence la longue descente vers Tulle, la
préfecture départementale, située tout au fond de la vallée de la
Corrèze. Une localisation effectivement un peu ingrate: "Etirée
sur plus de trois kilomètres dans l'étroite et tortueuse vallée,
nous raconte l'encyclopédie Wikipédia, Tulle étage ses
vieux quartiers au flanc des collines dominant la rivière, tandis
qu'émerge, du coeur de la cité, l'élégant clocher de pierre de la
cathédrale Notre-Dame".
Les communications autour de Tulle ont toujoures été ardues.
Sur la carte de la généralité de Limoges en 1783, les tronçons Treignac-Tulle
par Chamboulive et Tulle-Beaulieu sont marqués "en projet".
De même, si l'on en croit l'ouvrage Quand Turgot régnait en Limousin,
la route Uzerche-Tulle, pourtant route de poste officielle, n'était
encore, à la fin du XVIIIe siècle, qu'une piste cavalière... Les
efforts d'amélioration commenceront pourtant dès cette période,
l'Histoire du Limousin et de la Marche signale que l'on se
penche alors sur les liaisons de Tulle avec Egletons, Brive, Mauriac
et Uzerche...
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R.N.89: LA GRANDE CENTRALE (II)
De Lyon à Bordeaux, la nationale 89 coupe tout le centre de la France, une vraie épopée routière entre Rhône et Atlantique... (lire) |
Il faut donc attendre le XIXe siècle pour voir se tisser des
axes routiers corrects autour de Tulle. Dans son ouvrage La
vie à Tulle aux XVIIe et XVIIIe siècles, René Fage évoque "l'assistance
par le travail", des ateliers de charité, qui, en 1778 travaillaient
"à la réfection ou à l'ouverture des chemins". On en trouvait
ainsi sur la route de Tulle à Treignac et sur celle de Tulle à Uzerche,
dont le trajet par Naves et Seilhac fut définitivement établi à
cette époque (auparavant, une autre piste passait par Peyrelevade,
Les Plats et Lagraulière).
A VOIR, A FAIRE
Installé dans les restes d'un monastère, le musée de Tulle présente des oeuvres d'art locales et historiques. Pour les passionnés
d'armes à feu, il faut savoir qu'il y a eu une grande fabrique d'armes
militaires dans la cité, la fameuse "MAT" fondée en 1777
par Louis XVI. On peut également se promener dans la vieille
ville et ses maisons du XVe et XVIe siècles. Tulle est aussi
l'une des patries de l'accordéon (la fabrique Maugein se visite).
La ville a vécu un drame le 9 juin 1944: voulant venger dans le
sang une quarantaine de soldats allemands tués dans des combats
avec la Résistance, la sinistre division SS Das Reich fait pendre
une centaine d'habitants. Une stèle, à l'ouest de Tulle commémore
ces moments tragiques.
Dans la ville, le voyageur des temps anciens trouvait de
nombreuses auberges, comme le traditionnel Lion d'Or, l'Aigle
d'Argent, le Cheval Blanc, le Chêne Vert, le
Chapeau Rouge... Il faut noter que l'Hôtel du Périgord avait une propriétaire si connue, une certaine Mme Laborde, qu'elle
était surnommée "la mère des voyageurs"...
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Ancienne
signalisation Neuhaus (1981) sur la D940 au sortir de Tulle
en direction de Sainte-Fortunade. Photo: Marc Verney, août
2011. |
On
sort de Tulle par une "forte montée sinueuse", nous signale
le Guide Bleu. Dès lors, le chemin prend la direction de
Beaulieu, sur la Dordogne, situé à une quarantaine de kilomètres
de là. Encore une fois, la mise au point de l'itinéraire a été pénible:
en 1827, la route est impraticable au roulage jusqu'à Beaulieu.
Il faut attendre 1837 pour que des voitures puissent circuler entre
Tulle et Saint-Fortunade. "Nos communications avec les départements
voisins sont à peu près nulles", déplore, dix ans plus tôt,
l'auteur d'un rapport sur les routes de Corrèze publié dans l'annuaire
statistique du département.
Amusant: il faut savoir, nous dit Alain Corbin dans Archaïsme
et modernité en Limousin au XIXe siècle, que le mauvais état
des chemins dans le Limousin a fortement inspiré Jean de la Fontaine,
qui y a trouvé matière à écrire nombre de ses fables! Au pittoresque
carrefour des Quatre-Routes, on croise la route de Brive à Aurillac
(D921). La route moderne se fraye un passage en force dans les paysages...
Il faut avoir l'oeil pour détecter, ici et là, les anciens tracés
historiques qui se perdent au milieu des arbres!
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Anciens
panneaux situés au Chastang, à quelques kilomètres
de l'ex N140. Photo: Marc Verney, août 2011. |
Non
loin de la route, se trouve le charmant puy de la Roche-de-Vic.
En 1913, le Catalogue raisonné des richesses monumentales et
artistiques du département de la Corrèze raconte: ce puy "est
un cône tronqué aux pentes abruptes. Un sentier à travers les bruyères
conduit de la R.N.140 (...) au sommet, parsemé d'informes
blocs de gneiss de toutes grosseurs"... Vue considérable sur
toute la région.
Beaulieu-sur-Dordogne est la dernière cité corrézienne traversée.
Rodolphe, archevêque de Bourges (il est venu là par la N140?)
y fonda une abbaye en 855. Il en reste peu de choses: l'église,
"ancienne abbatiale bénédictine, appartient aux écoles romanes
du Limousin et de l'Auvergne", nous explique le Guide Bleu.
Jolie balade à faire vers la Dordogne, où l'on peut faire de la
gabare de juin à septembre. Les gabariers descendaient toute la
rivière vers Bordeaux pour y livrer le bois nécessaire à la confection
des tonneaux contenant le vin du bordelais... C'était un voyage
sans retour pour le bateau puisque celui-ci était démonté et vendu
comme bois de chauffage.
Pour traverser la Dordogne, une ordonnance publiée en 1835
a autorisé la construction d'un pont suspendu à Beaulieu pour le
passage de la route royale 140. La route atteint le département
du Lot quelques kilomètres après Beaulieu. Les routes de ce département
n'étaient pas meilleures que celles de la Corrèze voisine puisque
c'est seulement à la fin du XIXe siècle que les instituteurs du
Lot se sont réjouis de "l'arrivée des routes qui apportaient
avec elles la prospérité et la civilisation"... Dans l'Histoire
du Quercy, on peut aussi lire "qu'une seule voie empierrée"
traversait le Lot au début de la Restauration: "la route royale
qui va de Toulouse à Paris. Les autres axes sont dans un état lamentable:
les tronçons Cahors-Villefranche et Figeac-Saint-Céré (N140)
sont coupés d'effondrement, grignotés par les agriculteurs riverains"...
En août 2011, le voyageur des anciennes nationales fait lui,
rebondir sa petite Citroën DS3 de location sur un goudron malicieux...
Après Biars, la route traverse la Cère avant d'entrer dans Bretenoux,
une bastide fondée en 1277, où l'on peut voir la place des Consuls,
les rues adjacentes et leurs demeures du XVe et XVIe siècles. La
ville, nous dit le site officiel de la mairie, "a bénéficié d'un
site de plaine propice à un urbanisme régulier privilégiant le tracé
orthogonal. Particulièrement bien conservé, le réseau s'organise
autour des carreyrats (rues charretières qui joignent la place à
l'extérieur), des carreyrous (ruelles d'environ 2 mètres réservées
à la circulation piétonne) et des andrones (espaces entre deux habitations
destinés à recevoir les eaux usées)".
Dominant la vallée, à deux kilomètres au sud-ouest, voilà
le beau château médiéval de Castelnau, puissante forteresse bâtie
entre le XIIe et le XVe siècle. Une histoire, publiée par l'encyclopédie
en ligne Wikipédia nous narre qu'un dimanche de 1749, la
commune de Bretenoux fut endeuillée par un terrible accident. A
l'époque, il n'y avait pas de pont sur la rivière Cère et la liaison
rive droite-rive gauche était assurée par bac. Des personnes de
communes voisines venues assister à la messe à Bretenoux avaient
pris place sur le bateau quand celui-ci coula au fond de l'eau.
Seulement sept ou huit personnes furent sauvées alors qu'une trentaine
périrent noyées. Le pont sur la Cère sera réalisé plus tard.
La route prend maintenant la direction de Saint-Céré et passe
au pied du château de Montal, bâti au XVIe siècle. On entre dans
Saint-Céré par le nord-ouest. La ville, qui est un centre touristique
très fréquenté en été reçoit tout le trafic des voyageurs qui visitent
les merveilles de la région (on est à quelques kilomètres seulement
du gouffre de Padirac!). Amusant, l'une des personnalités liées
à la commune se trouve être Charles Bourseul, inventeur français
en 1854 du principe du téléphone (l'homme est mort le 23 novembre
1912 à Saint-Céré). On voit même une statue à son image sur la place
qui porte son nom!
A VOIR, A FAIRE
Elevée du XIIe au XVe siècle, l'église Sainte-Spérie évoque
la légende de Spérie, jeune femme convoitée par un seigneur local.
Celle-ci, après avoir refusé ses avances se fit couper la tête par
le même homme... charmant! La ville ancienne, et ses maisons
XVIe, XVIIe siècles; le Mercadial, belle place médiévale... On peut
aussi faire un tour au musée Jean-Lurçat (artiste qui vécut
à Saint-Céré de 1945 à 1966), installé dans les vestiges d'un château
détruit durant la guerre de Cent Ans.
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Dans
la montée vers Aynac. Photo: Marc Verney, août
2011. |
Pour
atteindre Figeac, terme de notre promenade, il nous faut désormais
suivre la direction d'Aynac. La N140 historique, nous dit Georges
Pillement dans La France inconnue, "après une forte montée
sinueuse, passe au pied du mont Saint-Joseph et traverse l'extrémité
du causse de Gramat". On se trouve également, précise le Guide
Bleu, aux abords du "Ségala du Quercy, région plus verdoyante".
Cette route, qui dodeline joliment au milieu d'une verdure bien
sympathique a pourtant vécu les horreurs de la guerre: en avril,
mai, juin et juillet 1944, les résistants de la région se battront
avec acharnement face à l'ennemi allemand. Dans ses opérations militaires
locales et sa remontée vers le Nord, La division Das Reich
se singularisera ici aussi par une grande violence vis-à-vis des
populations. De nombreux civils seront exécutés entre Saint-Céré
et Figeac, sur le trajet de la R.N.140.
A Aynac (château classé du XVe siècle et église romane du
XIIe siècle), la route N140 de 1959 s'oriente vers Lacapelle-Marival.
On peut y admirer les pompes à essence d'une ancienne station-service
des années cinquante. Juste derrière, voilà l'antique panneau de
métal de la nationale, au rouge mal recouvert par le jaune départemental
(D940); il indique Figeac et Lacapelle-Marival. Nous sommes en bon
chemin!
La route carrossable d'Aynac au Bourg date de la deuxième
partie du XIXe siècle. Une ordonnance de 1864 évoque même une rectification
autour d'Anglars, petit village situé aux abords de Lacapelle-Marival.
Située au carrefour du chemin de Saint-Céré à Figeac et d'une ancienne
voie romaine de Bordeaux à Lyon par Aurillac, nous raconte l'office
du tourisme, le bourg de Lacapelle-Marival fut aussi, au XIXe siècle
un haut lieu de foires agricoles où s'échangeaient céréales et noix
du Limargue, châtaignes du Ségala, bovins, moutons et volailles.
De nombreuses auberges existaient à Lacapelle-Marival, accueillant
les voyageurs liés à toutes ces activités.
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A
Aynac. Photo: Marc Verney, août 2011. |
Il
reste une vingtaine de kilomètres à parcourir jusqu'à Figeac,
terme de notre promenade sur la R.N.140 historique. Ici, après Le
Bourg, où il faut tourner vers la gauche, la route s'appelle D840.
En effet, de 1973 à 2006, la N140 est réorientée: son trajet l'emmène
de Rodez à Cressensac. Le déclassement arrive pourtant en 2006:
et la N140 nouvelle manière devient la D840... Figeac, importante
étape sur le chemin de Compostelle a été créée sur le trajet d'une
voie romaine qui franchissait le Célé à gué... Aux environs de la
ville, les "aiguilles", de grands obélisques de pierre de taille
qui servaient sans doute de guides aux pèlerins sur le chemin de
l'Espagne. Il en reste deux, à l'ouest et au sud. Nous aurons finalement
parcouru ces 453 km au coeur d'une France quelque peu méconnue,
portés par la joie de nous ouvrir de nouveaux paysages...
Marc Verney, Sur ma route, janvier 2012
(*) C'est Bellegarde-sur-Valserine dans les montagnes jurassiennes
qui fut la première cité à s'éclairer à l'électricité!
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