Sources et documents: Atlas des grandes routes de France (Michelin, 1959); carte n°56 Paris-Reims (Michelin, 1958); Champs de bataille de France, descriptions et récits, Charles Malo (Hachette, 1898); Guide Bleu de la France automobile (Hachette, 1954); Guide Vert Champagne-Ardenne (Michelin, 2011); Itinéraires de France, divisés en cinq régions, par Hyacinthe Langlois, libraire, géographe (1816); Montmirail-en-Brie, M.R. Mathieu, impr. F. Paillart (1975); Notice sur le monument commémoratif de la bataille de Montmirail et Marchais, imprimerie et librairie Renaud (1867); archives.marne.fr; Wikipédia, Wikisara. Remerciements: Géoportail IGN.
Lieux traversés par la N33 (1959): La Ferté-s-Jouarre (N3) Montapeine Bussières La Belle-Idée Replonges Viels-Maisons La Haute-Epine Montcoupot Montmirail Vauchamps Fromentières Champaubert (N51) Etoges Bergères-lès-Vertus Chaintrix Thibie Châlons-s-Marne (N3, N44, N77)
|
Belles
routes de France...
|
|||||||||||||||||||||||
Le Guide Bleu de la France automobile de 1954 évoque cette variante de la Ferté-sous-Jouarre à Châlons comme un trajet «moins peuplé» et «permettant de plus grandes vitesses»… Dans l’ouvrage de 1816 Itinéraires de France, divisés en cinq régions, on lit que cette route est plus courte que la voie par Château-Thierry et qu’elle a «en outre l’avantage de n’avoir qu’une seule montagne, celle de Montmirail, tandis que sur la première route on ne cesse de monter et de descendre. Aussi, tous les rouliers la prennent. (…) La route est belle, large et ombragée jusqu’à Champaubert.»
«En sortant de la Ferté, nous raconte toujours le livre Itinéraires de France, divisés en cinq régions, on passe au hameau de Saint-Martin, côte, joli vallon, où serpente le Petit-Morin; belle vue sur la droite, pente rapide et bois de Moras à traverser, d’où l’on tire les meules à moulin. Voilà maintenant le hameau de Montapeine; encore une longue ligne droite et la route entre dans le village de Bussières. Nous passons par la suite la Belle-Idée, Replonges, pour aboutir à Viels-Maisons (déviée aujourd’hui). On est entrés pour quelques kilomètres dans le département de l’Aisne. A la Haute-Epine on passe non loin de Marchais, célèbre pour la victoire remportée en 1814 sur les Alliés par Napolèon Ier et son armée. Une bataille qui porte aussi le nom de Montmirail.
Située juste en bordure de voie, la haute colonne en mémoire de la bataille de Montmirail-Marchais a été inaugurée le 11 février 1867. Voici ce que l’on en dit dans la Notice sur le monument commémoratif de la bataille de Montmirail et Marchais: «Dès le matin, malgré une pluie froide et intense, dans les chemins, sur toutes les routes des deux arrondissements de Château-Thierry et d’Epernay, on ne voyait que compagnies de sapeurs-pompiers, médaillés de Sainte-Hélène, gardes nationaux, populations de villages entiers se dirigeant tous vers le lieu où s’élève la colonne commémorative»… «On entre dans le département de la Marne, indiquent encore les Itinéraires de France, divisés en cinq régions. On arrive à Montmirail, sur une montagne, près de la rive droite du Petit-Morin. Elle fabrique de la quincaillerie, serpes, bêches et autres ustensiles de jardinage, coutellerie, tire-bouchons. Sa moutarde est renommée». Dans Montmirail-en-Brie, on peut découvrir que, «depuis que la grand’route était terminée jusqu’à Châlons, le relais de poste voyait passer énormément de monde… comme Louis XVI, un certain matin du 21 juin 1791…»
Montmirail, Vauchamps, Champaubert… «Les trois champs de bataille (10 au 14 février 1814) se touchent presque, apprend-on dans Champs de bataille de France, descriptions et récits, renfermés qu’ils sont dans un espace de quelques lieues carrées (…). Ils sont situés dans la partie méridionale du plateau qui sépare la vallée de la Marne de celle de son affluent, le petit-Morin, et dont le revers oriental forme le prolongement de la grande falaise tertiaire appelée "falaise de Champagne". La vieille route de Châlons à Paris escalade ce plateau à Etoges, puis coupe à angle droit la route (alors mauvais chemin de traverse) allant de Sézanne à Montmort et à Epernay. C’est à la croisée des deux routes qu’est bâti le village de Champaubert qui ne compte qu’un petit nombre de maisons avec une vieille église romane». «On commence à voir ici la craie qui règne jusqu’aux abords de Châlons, nous disent les Itinéraires de France, divisés en cinq régions. On voit sans cesse de vastes plaines nues et stériles. On découvre de très loin le mont Aimé au pied duquel l’on passe». En 1815, après la campagne de France et la chute de Napoléon Ier, le tsar Alexandre Ier choisit l’endroit pour une grande parade militaire afin de démontrer sa puissance: au moins 300 000 soldats et 85 000 chevaux manœuvrent dans la plaine de Vertus qui s'étend au pied du mont... Sur la carte de Cassini établie à partir de la moitié du XVIIIe siècle, on constate que la route entre Vauchamps et Etoges n’est pas réalisée.
Sur le riche site internet des archives de la Marne, on voit les plans de projets d’ouvrages d’art destinés à la route de Châlons par Montmirail à Chaintrix et Thibie datés de 1782 ou 1785. Sur une autre carte, on peut voir un projet d’alignement de la route «approuvé à l’assemblée des ponts et chaussées du 3 mai 1774». Sur le document, ce tracé choisi semble supplanter deux autres projets, dont l’un passait par les villages de Voipreux et de Vertus. Au temps des diligences, les relais le long de cette route étaient Bussières, Vieux-Maisons, Montmirail, Fromentières, Etoges, Chaintrix, Châlons… Nous avons parcouru 96 kilomètres.
D'autres photos:
Marc Verney, Sur ma route, août 2013 |