Réalisation du document: MV, novembre 2009 (avertissement: ce dessin -cliquable- ne doit pas être interprété comme une carte fidèle mais comme un schéma d'ensemble!).
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Ancienne signalisation non loin de La Villeneuve-au-Châtelot (photo: MV, juillet 2009).
Documentation écrite utilisée:, Atlas Michelin des Grandes Routes de France (1959), Atlas routier Michelin France 2007, Routes dans la Brie et la Champagne occidentale (Jean Mesqui, éd. RGRA), Guide Bleu Bourgogne-Lyonnais (Hachette-1965), Guide Bleu France Automobile (Hachette-1954), le Guide du Routard Bourgogne 2009 (Hachette). le Petit Futé Champagne-Ardenne (NEU, 2002). Wikipédia, et les documents touristiques des endroits concernés.
Polisot: le "champagne" coule à flots dans la Seine... (photo: MV, juillet 2009).
En savoir plus: le canal de la Haute-Seine A partir de Montereau, jusqu'à Troyes, le canal de la Haute-Seine accompagne fidèlement notre promenade le long du fleuve. L'ouvrage a été en service continu jusque vers la fin des années soixante. On peut encore en suivre facilement le cours jusqu'à Troyes. Après le chef-lieu de l'Aube, son tracé disparaît complètement malgré un creusement réalisé jusqu'à Bar-sur-Seine. Ce canal aurait pu avoir une vie plus florissante: il était en effet prévu de le relier au canal de Bourgogne vers Saint-Florentin d'un côté et de l'autre au canal latéral à la Marne vers Vitry-le-François. Ouvrage le plus impressionnant du canal de la Haute-Seine: le pont de Barberey, mis en service en 1846. Celui-ci, en fonte, est le plus ancien pont-canal métallique de France encore en place. Des travaux sont en cours pour réhabiliter -en partie- le canal de la Haute-Seine.


De Seine en Saine...
Bulles sur Seine (III)
Voilà la troisième étape de notre promenade en direction des monts du Jura par la vallée de la Seine. Nul besoin d'être un automobiliste pressé pour filer au plus vite vers Troyes. La plaine qui s'annonce devant nous mérite plus les tracteurs venant des exploitations intensives que nos véhicules zigzagant au gré des paysages... Mais, après la remarquable cité troyenne, voici la vallée de la haute-Seine et ses paisibles villages vignerons... Sequana, nous voilà!

La Seine à Chappes en été 2009. Dommage que nous n'ayions pas pu "saisir au bond" les jeunes plongeurs qui sautaient du mignon petit pont métallique dans les eaux du fleuve (photo: Marc Verney, juillet 2009).

A partir de Nogent-sur-Seine, nous emboîtons le pas à l'ancienne N19 (lire) jusque vers Pont-sur-Seine, où nous retrouvons le trajet du canal de la Haute-Seine, une voie d'eau désormais devenue le repaire paisible des promeneurs du dimanche. Après avoir franchi le pont-levis métallique sur le canal, l'entrée dans le bourg de Pont-sur-Seine se fait entre deux piliers de pierre. Dans la cité, il ne ne subsiste quasiment plus rien de ce qui fut considéré comme le plus beau château d’Europe au XVIIe siècle. Laetitia Bonaparte, mère de Napoléon Ier y habita sous le Premier Empire. L'église du bourg est intéressante: des tableaux aux peintures murales, l’intérieur de Saint-Martin est presque entièrement peint. Pont-sur-Seine se trouvait sur la voie romaine Meaux-Troyes et a longtemps porté le nom de "Douze ponts" en raison des nombreux franchissements nécessaires pour traverser cette région humide.

Autour de Nogent-sur-Seine, les champs à perte de vue (photo: Marc Verney, juillet 2009).

On oblique maintenant en direction du village de la Villeneuve-au-Châtelot (église fortifiée). Peu avant, un ancien panneau touristique, le long du chemin, nous indique des fouilles gallo-romaines situées sur un "circuit touristique du nogentais"... Les vastes plaines, ondulant sous la chaleur de juillet, nous paraissent avoir cette ampleur que l'on ne retrouve que dans le Middle West américain... La départementale 51 succède à la D40 dans le département de la Marne. Un coup d'oeil sur les villages qui s'étirent le long de la Seine jusqu'au confluent avec l'Aube: Esclavolles-Lurey (deux villages réunis depuis 1880), Marcilly-sur-Seine et Saron-sur-Aube.

De là, on coupe dans le paysage pour rejoindre au milieu des arbres, Sauvage, puis Maizières par la D82. Le chemin nous aura fait éviter Romilly-sur-Seine, gros bourg spécialisé dans les industries de l'habillement. Depuis le carrefour de La Belle Etoile, ou la route Paris-Bâle (lire) rejoint la chaussée de Château-Thierry (anc. N373), il reste vingt kilomètres à faire jusqu'à Troyes. Ce plat pays n'en est pas tout à fait un: peu avant d'entrer dans la cité, aujourd'hui cernée de boulevards et voies rapides, on peut tout à fait faire le détour par la butte de Montgueux, à l'ouest, au milieu des vignobles. La vue sur Troyes y vaut le coup.

Retour en ville par l'ancienne N60 et le faubourg de sainte-Savine. La cité troyenne s'embellit à l'époque des comtes de Champagne (à partir du Xe siècle): églises, hôtels particuliers, hôpitaux... c'est aussi le temps des grandes foires: marchandises et voyageurs traversent toute l'Europe pour venir commercer en Champagne... Troyes est donc une très intéressante "ville d'art" où les traces du passé restent nombreuses, notamment dans le quartier Saint-Jean. Plus récemment, les industries bonnetières ont donné à la ville une prospérité durable. Les magasins d'usine, qui parsèment aujourd'hui les faubourgs de la ville sont une résultante de ce passé-là. Et ont engendré un drôle de tourisme: celui de la fringue pas chère.

Après Troyes, en direction de Dijon, sur l'ancien tracé de la N71, il reste ce vieux Michelin en parfait état (photo: Marc Verney, juillet 2009).

On quitte Troyes par l'ancienne nationale de Dijon. La N71 (D671) ne côtoie pas vraiment la Seine, alors, passé le faubourg de Bréviandes, on choisit de suivre la départementale 49, de plus en plus bucolique. La Seine s'offre au regards dans les petits villages traversés, comme à Fouchères (château) ou à Chappes. Un kilomètre avant Bar-sur-Seine, voici Bourguignons. Le nom de ce petit village rappelle que les lieux, situés dans étranglement de la vallée, furent longtemps un enjeu stratégique entre le duché de Bourgogne et le comté de Champagne.

Bar-sur-Seine a conservé un joli centre le long de la rue principale, et particulièrement quelques demeures XVIe et Renaissance. Peu après, la route de Dijon passe la Seine -encore frétillante- pour atteindre un paysage de collines cerclées de vignes. Ca n'a pas topujours été facile dans ce pays de petites exploitations. Redoutable parasite, le phylloxéra a détruit à la fin du XIXe siècle 12 000 des 18 000 ha du vignoble local... L'Etat rajoutant au malheur, excluant l'Aube de la Champagne viticole en 1911. Les viticulteurs ne se sont pas laissés faire; manifestations, contestation, boycottage des institutions politiques...

A Bar-sur-Seine, la N71 de 1959 contourne le vieux centre sur les emprises de l'ancien canal de la Haute-Seine, à l'histoire malheureuse (voir encadré). (photo: Marc Verney, octobre 2006).

La lutte des vignerons paye peu à peu
, mais il faut quand même attendre 1927 pour que l'Aube retrouve son champagne... La région est belle, il faut absolument aller par Polisot en direction de la commune des Riceys. Trois villages, trois appellations, un paysage doux et valeureux comme le labeur paysan. Entre les vignes, les cadoles, des abris pour les vignerons réalisés à l'aide de pierres plates il y a deux siècles. On revient vers le val de Seine par la croquignolette départementale 17. Sous les pins, on se croirait déjà dans le Midi... Sous les sapins, c'est déjà -un peu- le Jura...

Mussy se blottit en bas de la côte, dans un virage de la Seine. Dernier village avant la Côte d'Or, son histoire -tout comme Bar-sur-Seine- est mouvementée: Normands, Bourguignons, Anglais, Autrichiens, Allemands... l'ont occupé. Il reste encore quelques traces des seize tours de guet qui cerclaient le bourg aux jolies pierres. On y trouve de toutes petites ruelles au nom évocateur de "cul-de-sac"...

A Mussy-sur-Seine, il reste de nombreuses traces du passé routier du bourg, entouré par une boucle de la Seine. (photo: Marc Verney, juillet 2009).

La N71 (D971) rentre en Bourgogne
. L'idée est d'aller en direction de Châtillon-sur-Seine par le chemin des écoliers. La départementale 118 (IC 118 sur les vieux Michelin rencontrés partout) est parfaite pour la promenade. Les jolis villages (qui produisent ici le crémant) s'assoupissent sur les rives de la Seine. Pothières fut le siège d'une vaste abbaye bénédictine, qui reçut Jeanne d'Arc en février 1429 alors que la pucelle était en route vers Chinon.

Plus loin, voici Vix, au pied du mont Lassois (306 m), où fut découvert tout un mobilier funéraire antique (dont le fameux vase)... L'arrivée à Châtillon se fait par Sainte-Colombe-sur-Seine et l'ancienne nationale 65 (D965). C'est là que l'on trouve l'un des plus importants renforts en eau de la toute jeune Seine avec la source de la Douix, jaillissement vauclusien qui sourd d'une "petite" falaise en plein coeur de ville. La cité voit aussi partir vers Semur et Saulieu la route n°80 historique.

RN80: un travail de (Gallo) Romains!
Entre Châtillon-sur-Seine et Cluny, la route n°80 rencontre de belles cités de caractère et zigzague au milieu de paysages nobles et sereins marqués par la patine du temps... (lire)

Le musée archéologique du Châtillonnais présente le cratère de Vix, cet énorme vase, fierté de la cité, trouvé à quelques kilomètres au nord sur les pentes du mont Lassois. On peut se poser quelques heures (ou quelques jours) à Châtillon... Le nord de la Côte d'Or n'est pas avare en curiosités, comme la vaste forêt de Châtillon (9000 ha de nature préservée -ou presque!).

Peu après Mussy, la route entre en Côte d'Or. C'est la limite de l'appellation "champagne" et l'on voit désormais fleurir sur les panneaux de publicité le mot "crémant" (photo: Marc Verney, juillet 2009).
A Châtillon-sur-Seine, le fleuve s'enrichit fortement avec la source de la Douix. (photo: Marc Verney, octobre 2006).

Marc Verney (Sur ma route), novembre 2009

Autour de la RN71: anciennes signalisations
Le sud de l'Aube et le nord de la Côte d'Or vers Châtillon-sur-Seine et au-delà est relativement riche en petit patrimoine routier... Il suffit de s'extraire des itinéraires principaux, et hop! (lire)

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