L'ancienne route de Dijon file dans les bois au-dessus de Fain-lès-Montbard (photo: MV, juillet 2017).

Ancien panneau métal à Morville (photo: MV, juillet 2017).

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Belle route blanche...
R.N.5: LA VIEILLE ROUTE DE DIJON
Avant le milieu du XIXe siècle, après Montbard, la route de Dijon à Genève de l’époque évitait totalement le passage par Vitteaux et Sombernon. La chaussée de l’époque quittait la vallée de la Brenne au-dessus de Fain-lès-Montbard pour rejoindre l’ancienne R.N.71 (qui ne portait évidemment pas ce numéro à l’époque) aux environs de Courceau. C’est ce petit morceau d’histoire routière que je vous propose ici en photos…

Après Morville, la vieille route de Dijon retrouve un peu de bitume jusqu'à Fresnes (photo: Marc Verney, juillet 2017). En cliquant sur l'image vous poursuivez la promenade sur la R.N.71 historique en direction de Dijon.

Nous avons arpenté, en juillet 2017, les vallons et les collines depuis la ville de Montbard  jusqu’à Dijon en essayant de suivre au plus près l’une des routes de poste du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Il est à noter qu’il ne s’agit que de l’un des itinéraires vers Dijon… Ceux-ci ont fortement évolué au fil du temps, traversant aussi bien Auxerre, Sens, que Troyes… Dans Marmagne, l’ancienne chaussée emprunte la rue du Patis qui longe le cimetière du village. On arrive à flanc de colline, quelques mètres au-dessus de la D905 actuelle et de la ligne de chemin de fer PLM. On a du mal à imaginer que ce simple chemin empierré a été, des années durant, la route de la diligence… Puis, cette voie rejoint le «chemin de la Griache» qui est la vraie amorce de la «vieille route de Dijon» sous l’Ancien Régime. On laisse, sur la droite le tracé de la D905 qui file vers Fain-lès-Montbard.

La vieille voie contournait les espaces actuellement dévolus à la zone d’activités du Champ-Blanc pour grimper assez rudement la Montagne par Montrecul. D’un coup, on passe de 230 m à 340 m d’altitude, ce qui ne devait pas «amuser» le cocher et ses chevaux… Nous voici sur le rebord du plateau dominant la vallée de la Brenne. En arrivant aux abords du hameau de Morville, telle n’est pas notre surprise d’y voir, exactement au bord du chemin, le relais-chambre d’hôtes La Diligence, qui confirme le passage, sur cet étroit chemin, de la grande route de Paris à Genève…

Vers Marmagne (photo: Marc Verney, juillet 2017)

A Morville, le relais de la Diligence est encore là (photo: Marc Verney, juillet 2017)

La carte d'état-major du milieu du XIXe siècle montre bien la "vieille route de Dijon" qui débute à Marmagne. En cas de problèmes de droit sur la citation de cette carte, merci de prévenir immédiatement l'auteur.

Après Morville, on retrouve le bitume rassurant de la D19F qui va onduler joliment, au cœur des blés de cet été 2017, jusqu’à Fresnes. Enfin, pas exactement, puisque le vieux cheminement passe au-dessus du village qui se trouve blotti au fond de la combe. Du coup, plus de goudron jusqu’au large virage de la D19 qui remonte de Fain-les-Montbard. Ici s’achève la portion non réutilisée de la «vieille route de Dijon». Car l’actuelle départementale n°19 a aussi accueilli le trafic vers Dijon et Genève le temps de la réalisation (au milieu du XIXe siècle) de notre R.N.5 par Vitteaux et Sombernon.

R.N.454: RACCOURCI EN SEINE La RN454 de 1959 permet de rallier facilement la route Dijon-Troyes et donc de gagner les sources de la Seine (lire)

Dès lors, on met le cap sur Lucenay-le-Duc, où le macadam s’appelle encore aujourd’hui «route de Dijon». Après ce village, la départementale 19 croise au carrefour de la Croix-Pingenet la route nationale 454 historique (D954) qui relie Cussy-les-Forges à Recey-sur-Ource. Quelques tours de roue plus loin, voici La Villeneuve-les-Convers. Dans l'ouvrage A la rencontre du Châtillonnais: Aignay-le-Duc, Baigneux-les-Juifs, Laignes (La Bourgogne, 1986), l'historien René Paris -cité par Wikipédia- signale que, «proche du point de jonction des anciennes routes Paris-Dijon par Troyes et Paris-Dijon par Sens, La Villeneuve a longtemps été un important relais de poste pour les véhicules hippomobiles». Devenue D6, notre ancienne route de Dijon se raccroche à l’actuelle D971 un peu au nord de Courceau. Sous l’Ancien Régime, notre chemin s’embranchait à la route de Troyes un peu plus au sud, au niveau du lieu-dit Le Guidon. Dès lors, pour aller en direction de la capitale des ducs de Bourgogne, il n’y a plus qu’à suivre la R.N.71 historique…

Au milieu des champs, la vieille route se remarque grâce à sa belle "escorte" d'arbres qui apportent ombre et fraîcheur au voyageur (photo: Marc Verney, juillet 2017)

L'ancienne chaussée de l'Ancien Régime est désormais bien camouflée sous le bitume (photo: Marc Verney, juillet 2017)

Marc Verney, Sur ma route, mars 2019

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