Du mur aux boulevards... En 1689, en homme prévoyant, Vauban,
le brillant bâtisseur de forteresses rêve de créer une nouvelle
enceinte continue autour de Paris. Durant la Révolution, en 1792,
sous la menace des armées européennes, on fait bien quelques travaux
préparatoires. Mais c'est le désastre napoléonien (entrée des Alliés
dans Paris par la porte de Pantin le 31 mars et abdication de l'Empereur
le 6 avril 1814) qui va booster les projets de remplacement de l'enceinte
des Fermiers généraux.
Dès 1840, sous la pression du roi Louis-Philippe, on commence
les travaux. Il s'agit de construire une fortification circulaire
de 39 km de long avec 95 bastions et 60 portes et poternes ainsi
que seize forts avancés. La zone fortifiée fait 140 m de large,
devant, on trouve 250 m de terrain inconstructible et derrière,
il y a une chaussée empierrée permettant la circulation des troupes
(l'embryon du futur boulevard des Maréchaux).
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Extrait
du "plan directeur de l'enceinte et des forts de la ville
de Paris" (copie, juillet 1841). Il s'agit ici de la partie
située entre les portes de la Chapelle et de la Villette.
C'est en 1860 que l'espace jusqu'à l'enceinte de Thiers
sera annexé par Paris. Remerciements: Bibliothèque
historique de la ville de Paris. Nota: ce site respecte le droit
de citation et le droit d'auteur. Merci de me prévenir
en cas de problème. |
Totalement
désuète dès le conflit de 1871 (les Prussiens possèdent des
canons à longue portée qui rendent le siège intenable), l'enceinte
ne sert plus que comme lieu de promenade pour des Parisiens avides
d'un peu de verdure alors que le fossés et la zone non constructible
sont transformés en potagers et bidonvilles. Envisagé dès 1882,
le déclassement de l'enceinte intervient en 1919. Dès lors, tout
va vite, les premiers bastion sont arasés le 30 avril de la même
année.
C'est que Paris étouffe derrière cette barrière qui freine
le développement de la capitale. Un premier projet architectural,
nous indique l'ouvrage Des fortifs au périf, est présenté
en 1884: il s'agit de construire maisons et immeubles sur la circonférence
tout en créant un large boulevard promenade de 74 m de large. Entre
1903 et 1908, des architectes proposent de remplacer l'enceinte
par un boulevard de 36 m et douze jardins formant couronne ou bien
encore des "jardins de sport"...
Comme souvent, se sont les projets intermédiaires qui l'emportent
et la ceinture de Paris se couvre, entre 1919 et 1940 d'immeubles
d'habitation bon marché (les fameux HBM), de jardins et d'équipements
sportifs. Une transformation remarquablement décrite par Céline
dans Mort à crédit: "Il ne reste rien de la muraille et
du bastion. De gros débris noirs crevassés, on les arrache du remblai
mou, comme des chicots. Tout y passera, la ville bouffe ses vieilles
gencives. (...) Bientôt ça ne sera plus partout que des demi
gratte-ciel terre cuite".
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Projet
d'aménagement d'une "zone verte" entre la porte
de Vanves et la porte de Châtillon On voit clairement
l'apparition d'un nouveau boulevard circulaire, calqué
sur celui des Maréchaux, au nord (source: L'Illustration,
20 février 1943). Remerciements: Bibliothèque
historique de la ville de Paris. Nota: ce site respecte le droit
de citation et le droit d'auteur. Merci de me prévenir
en cas de problème. |
Il
ne reste donc plus que "la zone", la partie non édifiée de 250
m qui se trouvait devant le mur d'enceinte... Et c'est le gouvernement
pétainiste de Vichy qui s'y colle en 1943. Les bidonvilles sont
rasés. Il s'agit officiellement d'éviter à Paris de "couler"
dans la banlieue... Un ingénieur, du nom de Mestais propose de réaliser
un nouveau boulevard périphérique, garni d'arbres, pour "sertir"
le territoire parisien de belles "lignes de peupliers, d'ormes
ou de platanes"...
Après la guerre, quelques travaux d'une chaussée -embryon
de périph'- sont réalisés, mais c'est la loi Lafay en 1953
qui définit l'espace, tel que nous le connaissons aujourd'hui: une
voie rapide entourée d'immeubles d'habitation. Les travaux de la
voie circulaire commencent en 1956. Aujourd'hui, le monstre de bitume,
long de 35,5 km (dont 6,5 km sur viaduc ou pont) voit circuler des
dizaines de milliers de véhicules chaque jour. c'est l'une des voies
les plus chargées au monde... Une visite (à pied) s'impose, non?
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L'ouvrage
Boulevard périphérique, premier tronçon nous montre comment
ont été réalisées les couches supportant
la chaussée du boulevard périphérique (premier
tronçon ouvert en 1960). Remerciements: Bibliothèque
historique de la ville de Paris. Nota: ce site respecte le droit
de citation et le droit d'auteur. Merci de me prévenir
en cas de problème. |
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Première
partie (on fait les intérieurs): de la porte d'Orléans (sud)
à la porte de la Chapelle (nord). (lire)
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Deuxième
partie (on fait les intérieurs): de la porte de la Chapelle
(nord) à la porte d'Orléans (sud). (ici
sur le site Sur ma route). |
Marc
Verney, Sur ma route, février 2011
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