Entrée du périphérique parisien extérieur à la porte de la Plaine, derrière le parc des Expositions de la porte de Versailles (photo: MV, janvier 2011).
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Documentation écrite utilisée: Paris Pratique, éditions l'Indispensable, 2010; Boulevard périphérique, premier tronçon, Ville de Paris, 1960; L'automobile à la conquête de Paris, Mathieu Flonneau, Presses de l'ENPC, 2003; Des fortifs au périf, Jean-Louis Cohen, André Lortie, éd. Picard, 1991; Le Périf, Jérôme de Baecque, Christian Blavy, éd. BTP images, 1993; Les routes de France au XXe siècle, 1952-2000, Georges Reverdy, Presses de l'ENPC, 2007; Sur les traces des enceintes de Paris, Renaud Gagneux, Denis Prouvost, Parigramme, 2004; Paris, la ville du périphérique, Tomato architectes, éd. Le Moniteur, 2003; Wikipédia; mairie de Paris. Merci à la Bibliothèque historique de la ville de Paris.
On trouve cette plaque dans la rue Saint-Denis. Il est intéressant de constater que la capitale s'est toujours développée en cercles concentriques autour de son noyau central situé vers la Seine en annexant les communes limitrophes. Enceinte de Philippe-Auguste, enceinte des Fermiers généraux, fortifications de Thiers, boulevard périphérique et demain A86, Francilienne? (photo MV, janvier 2011).


Paris roule-t-il?
BOULEVARD PERIPHERIQUE: L'ANNEAU MAJEUR
Les "mauvaises langues" vont jaser: "Et voilà maintenant que le site Sur ma route passe à quatre voies"... C'est vrai, ce site n'a pas vocation à aborder des vitesses supérieures à 90 km/h... Ca tombe bien: sur le périph' capital, la vitesse y est drastiquement limitée... Bien malin (ou fou) celui qui, d'ailleurs réussit à dépasser en pleine journée un pénible 50 sur cette anneau de bitume gavé de mécaniques pétaradantes et truffé de radars!! Et puis, voilà un chemin vicinal!!! C'est effectivement le statut juridique du boulevard périphérique parisien dont la construction a débuté à la fin des années cinquante... Enfin, l'installation d'une page historique sur le périph' nous permet d'ancrer virtuellement le début de chaque route nationale traitée dans ce site à la porte qui lui convient. Bonne promenade, mais tout d'abord un peu d'histoire s'impose!

Vers la porte d'Italie, un soir d'hiver (photo: Marc Verney, janvier 2011). En cliquant sur l'image vous allez en direction de la partie ouest du périph'!


Du mur aux boulevards... En 1689, en homme prévoyant, Vauban, le brillant bâtisseur de forteresses rêve de créer une nouvelle enceinte continue autour de Paris. Durant la Révolution, en 1792, sous la menace des armées européennes, on fait bien quelques travaux préparatoires. Mais c'est le désastre napoléonien (entrée des Alliés dans Paris par la porte de Pantin le 31 mars et abdication de l'Empereur le 6 avril 1814) qui va booster les projets de remplacement de l'enceinte des Fermiers généraux.

Dès 1840, sous la pression du roi Louis-Philippe
, on commence les travaux. Il s'agit de construire une fortification circulaire de 39 km de long avec 95 bastions et 60 portes et poternes ainsi que seize forts avancés. La zone fortifiée fait 140 m de large, devant, on trouve 250 m de terrain inconstructible et derrière, il y a une chaussée empierrée permettant la circulation des troupes (l'embryon du futur boulevard des Maréchaux).

Extrait du "plan directeur de l'enceinte et des forts de la ville de Paris" (copie, juillet 1841). Il s'agit ici de la partie située entre les portes de la Chapelle et de la Villette. C'est en 1860 que l'espace jusqu'à l'enceinte de Thiers sera annexé par Paris. Remerciements: Bibliothèque historique de la ville de Paris. Nota: ce site respecte le droit de citation et le droit d'auteur. Merci de me prévenir en cas de problème.

Totalement désuète dès le conflit de 1871 (les Prussiens possèdent des canons à longue portée qui rendent le siège intenable), l'enceinte ne sert plus que comme lieu de promenade pour des Parisiens avides d'un peu de verdure alors que le fossés et la zone non constructible sont transformés en potagers et bidonvilles. Envisagé dès 1882, le déclassement de l'enceinte intervient en 1919. Dès lors, tout va vite, les premiers bastion sont arasés le 30 avril de la même année.

C'est que Paris étouffe derrière cette barrière qui freine le développement de la capitale. Un premier projet architectural, nous indique l'ouvrage Des fortifs au périf, est présenté en 1884: il s'agit de construire maisons et immeubles sur la circonférence tout en créant un large boulevard promenade de 74 m de large. Entre 1903 et 1908, des architectes proposent de remplacer l'enceinte par un boulevard de 36 m et douze jardins formant couronne ou bien encore des "jardins de sport"...

Comme souvent, se sont les projets intermédiaires qui l'emportent et la ceinture de Paris se couvre, entre 1919 et 1940 d'immeubles d'habitation bon marché (les fameux HBM), de jardins et d'équipements sportifs. Une transformation remarquablement décrite par Céline dans Mort à crédit: "Il ne reste rien de la muraille et du bastion. De gros débris noirs crevassés, on les arrache du remblai mou, comme des chicots. Tout y passera, la ville bouffe ses vieilles gencives. (...) Bientôt ça ne sera plus partout que des demi gratte-ciel terre cuite".

Projet d'aménagement d'une "zone verte" entre la porte de Vanves et la porte de Châtillon On voit clairement l'apparition d'un nouveau boulevard circulaire, calqué sur celui des Maréchaux, au nord (source: L'Illustration, 20 février 1943). Remerciements: Bibliothèque historique de la ville de Paris. Nota: ce site respecte le droit de citation et le droit d'auteur. Merci de me prévenir en cas de problème.

Il ne reste donc plus que "la zone", la partie non édifiée de 250 m qui se trouvait devant le mur d'enceinte... Et c'est le gouvernement pétainiste de Vichy qui s'y colle en 1943. Les bidonvilles sont rasés. Il s'agit officiellement d'éviter à Paris de "couler" dans la banlieue... Un ingénieur, du nom de Mestais propose de réaliser un nouveau boulevard périphérique, garni d'arbres, pour "sertir" le territoire parisien de belles "lignes de peupliers, d'ormes ou de platanes"...

Après la guerre, quelques travaux d'une chaussée -embryon de périph'- sont réalisés, mais c'est la loi Lafay en 1953 qui définit l'espace, tel que nous le connaissons aujourd'hui: une voie rapide entourée d'immeubles d'habitation. Les travaux de la voie circulaire commencent en 1956. Aujourd'hui, le monstre de bitume, long de 35,5 km (dont 6,5 km sur viaduc ou pont) voit circuler des dizaines de milliers de véhicules chaque jour. c'est l'une des voies les plus chargées au monde... Une visite (à pied) s'impose, non?

L'ouvrage Boulevard périphérique, premier tronçon nous montre comment ont été réalisées les couches supportant la chaussée du boulevard périphérique (premier tronçon ouvert en 1960). Remerciements: Bibliothèque historique de la ville de Paris. Nota: ce site respecte le droit de citation et le droit d'auteur. Merci de me prévenir en cas de problème.

Première partie (on fait les intérieurs): de la porte d'Orléans (sud) à la porte de la Chapelle (nord). (lire)
Deuxième partie (on fait les intérieurs): de la porte de la Chapelle (nord) à la porte d'Orléans (sud). (ici sur le site Sur ma route).

Marc Verney, Sur ma route, février 2011

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