Imposante borne départementale entre Jura et Doubs peu après Nans-sous-Sainte-Anne en direction de Salins-les-Bains (photo: MV, avril 2023).
Dans le village de Romain-la-Roche (photo: MV, avril 2023).
Anciens panneax métalliques rencontrés au fil de notre promenade sur l'ancienne R.N.492 (photos: Marc Verney, avril 2023).
Au loin, c'est le village de Bolandoz (photo: Marc Verney, avril 2023).

LOCALITES traversées par la R.N.492 (1959):
(Rougemont) (N486)
Cuse-et-Adrisans

Gondenans-les-Moulins
Romain-la-Roche
Mésandans
Baume-les-Dames (N73)
Pont-les-Moulins
Adam-les-Passavant
Saint-Juan
Aïssey (N464)
Gonsans
Verrières-du-Grosbois
(Etalans) (N461, N462)
Saules
Ornans (N67)
Chantrans
Silley
Bolandoz
(Déservillers) (N473)
(Eternoz)
Nans-sous-Ste-Anne
Salins-les-Bains (N72)

D'AUTRES RESSOURCES autour de la nationale 492 historique:
-la page Wikipédia consacrée à cette route (lire).
-la page Wikisara (lire).

Panneau forestier indiquant le belvédère des Feuilles, au-dessus de Nans-sous-Sainte-Anne (photo: MV, juillet 2019).
AMI LECTEUR: les textes, photos et dessins de ce site sont soumis au droit d'auteur. Pour toute autre utilisation, contacter l'auteur de Sur ma route. Merci de votre compréhension...
A VOIR, A FAIRE
Rougemont: voici une «petite cité comtoise de caractère» (ancienne halle aux grains, lavoir). On trouve aussi d’anciennes maisons vigneronnes le long de la rue de la Grande-Côte (musée). Dans le quartier de la Citadelle, l’ancien château (maison Pihilibert-de-Mollans). Non loin, voici les forges de Montagney.
Baume-les-Dames: à proximité du pont sur le Doubs, on peut voir un monument érigé en 1884 à la mémoire du marquis de Jouffroy d'Abbans. L'homme a été rendu célèbre par les essais de navigation à vapeur qu'il a mené sur le Doubs en 1776. L'abbaye et de belles demeures dans le centre, dont la maison à tourelle et la maison-musée des sires de Neufchâtel-Urtière.
Pont-les-Moulins: à 7 km à l’est, environ, la jolie «source Bleue» du Cusancin. Charmantes promenades à faire dans la vallée de Cusance.
Aïssey: en roulant vers l'est, on atteint la grotte de la Glacière. Située dans la commune de Chaux-lès-Passavant, elle a longtemps constitué la glacière naturelle la plus basse d'Europe. Hélas, l'eau n'y gèle plus depuis 2005!
Etalans: le gouffre de Poudrey. C'est la plus vaste cavité aménagée de France; elle compte par son volume parmi les dix premières d'Europe.
Ornans: voilà une cité de caractère qui ne manque pas de charme avec ses paysages romantiques et sauvages. La petite «Venise comtoise», avec ses maisons sur pilotis, son musée Courbet et sa rivière la Loue sait surprendre le visiteur... De son côté, l’office de Tourisme propose plusieurs parcours de randonnée autour de la cité. Aux alentours, la grotte de Plaisir-Fontaine. Les effondrements successifs de la roche ont créé une petite reculée tout au bout de laquelle se trouve la grotte actuelle. Un site pittoresque et insolite classé en 1912.
Nans-sous-Sainte-Anne: le fantastique cadre naturel donne toutes les raisons au visiteur de faire une halte dans ce village de caractère. Falaises et profondes forêts couronnent le cirque rocheux qui voit naître le Lison, un des sites parmi les plus curieux de Franche-Comté. Juste à côté de la résurgence bouillonnante, la grotte Sarrazine et le creux Billard offrent des expériences tout aussi fascinantes... Un des lieux préférés du site Sur ma route. A côté, la Taillanderie, une ancienne fabrique d’outils, témoigne de toute une activité industrielle qui s'est patiemment développée dans les vallées jurassiennes jusqu'au XIXe siècle.
Salins-les-Bains: la visite de la Grande Saline est particulièrement intéressante. Mention spéciale aux  immenses chaudières, où l'on extrayait le sel de l'eau et aux souterrains où l'on peut encore voir de nos jours un très ancien système de pompage. Il existait un «saumoduc» entre Salins-les-Bains et Arc-et-Senans. Cette canalisation, réalisée en bois, a transporté sur à peu près une vingtaine de km les eaux saumâtres en direction de la saline créée par Ledoux. Il n'en reste hélas aucune trace de nos jours si ce n'est un itinéraire de promenade. Non loin, la masse imposante du mont Poupet (spectaculaire belvédère et promenades).

SOURCES ET DOCUMENTS: Atlas des grandes routes de France, Michelin (1959); carte n°66 Dijon-Mulhouse, Michelin (1967); carte n°70 Beaune-Evian, Michelin (1959); Annales des Ponts et Chaussées (T. IV), Carilian-Goeury et Victor Dalmont (1854); Bulletin de la société de géographie de l'Est, tome VI, Berger-Levrault & Cie, libraires-éditeurs (1884); Bulletin des lois de l'Empire français, Imprimerie impériale (1868); Bulletin des lois du Royaume de France, Imprimerie royale (1844); «Coup d'oeil sur le réseau des voies principales du Jura avant le Moyen-Age et particulièrement sous la domination romaine», Maurice Piroutet, Revue des Études Anciennes (1919); Géographie du Doubs, A. Rousset, librairie classique de Paul Dupont (1863); Guide Bleu Franche-Comté Monts-Jura, Hachette (1961); Guide du voyageur en France, par Richard, Hachette (1873); autechaux.fr; baume-les-dames.org; ornans.fr; racinescomtoises.net; structurae.net; Geneawiki; Wikipédia; Wikisara. Remerciements: le Géoportail de l’IGN, Persée.





Belles routes du Jura ...
R.N.492: TOUT DOUBS SUR LA LOUE
Deux magnifiques départements jurassiens, deux chouettes rivières, une route… La route nationale 492 de 1959 relie Cuse-et-Adrisans (près de Rougemont) à Salins-les-Bains, dominée par le mont Poupet, en passant par Baume-les-Dames, au bord du Doubs et par Ornans, la «Venise jurassienne», traversée par la Loue. La chaussée n’a rien d’un grand itinéraire, et cela tombe bien, on a vraiment besoin de se mettre au vert! Outre la cité du peintre Gustave Courbet, mention spéciale, sur ce trajet d’un peu plus de 90 kilomètres au joli village de Nans-sous-Sainte-Anne et à la pittoresque source du Lison.

La R.N.492 historique après le village d'Aïssey (photo: Marc Verney, avril 2023). En cliquant sur l'image, vous revenez à la page principale.

Créée en 1933, la route nationale 492 est définie comme la route de Salins-les-Bains à Villersexel par Ornans, précise Wikisara. Entre Doubs et Jura, elle est issue de plusieurs chemins de grande communication (ou GC) qui ont été rassemblés afin d'en faire un axe homogène. Notre point de départ se situe dans le village de Cuse-et-Adrisans, également traversé par la R.N.486 en provenance des Vosges et à destination de Besançon. Jusqu’à Baume-les-Dames, il ne sera pas facile de suivre le fil d’Ariane de la R.N.492 historique... Le département du Doubs a, en effet, créé une nouvelle voie, la D50, créée au début des années 90, qui efface toute trace de notre ancienne route! Mais il en faut plus pour décourager le site Sur ma route… Jusqu'à Gondenans-les-Moulins, nous voilà tout d'abord sur «un embranchement du chemin de grande communication n° 18, ou GC18E», dit Wikisara. Ici, les cartes anciennes publiées par le Géoportail de l'IGN ne montrent aucune voirie digne de ce nom. Toutefois, une «route de Baume-les-Dames à Villersexel» est évoquée dans le Bulletin de la société de géographie de l'Est de 1884. Le Guide du voyageur en France évoque également dix ans plus tôt une «route de voitures» sur le même trajet...

R.N.486: BALLONS ET VALLONS
La route nationale 486 de 1959 virevolte autour des ballons vosgiens et s'insinue en Franche-Comté par le beau pays des "Mille-Etangs"... Etonnant! (lire)

A Mesandans (photo: Marc Verney, avril 2023).

Le premier village rencontré sur la R.N.492 de 1959 est donc Gondenans-les-Moulins, joliment positionné entre collines et bois au pied d'une côte calcaire d'où jaillit un abondant ruisseau qui faisait tourner quatre moulins (Wikipédia). D’ailleurs, le nom du village recèle la racine «nans», particulièrement fréquente dans le Jura, éminente région de relief calcaire. Les seigneurs de Rougemont puis de Neuchâtel furent jadis les suzerains de Gondenans dit le site racinescomtoises.net. L'architecte Ambroise de Precipiano qui, plus tard, reçoit la terre, y édifie un château à partir de 1490. L'homme, venu de Gênes à la demande de Charles Quint, doit fortifier les principales villes de Franche-Comté. Depuis le XIIe jusqu'à la fin du XIXe siècle, les villageois y vivent de l'agriculture: noyers, vignes, froment, moulins, forment le paysage local. La «route de Baume-les-Dames» de 1959 s’oriente désormais vers le village de Romain, distant d’à peine 3,5 km. Peu avant ce village, la carte d’état-major du XIXe (1820-1866) publiée par le Géoportail de l’IGN nous indique une route tracée en provenance de Gouhelans. Celle-ci nous accompagnera jusqu'à Baume-les-Dames. Aujourd'hui, la commune de Romain, deuxième village rencontré sur la R.N.492 historique, s’étire le long d’une côte pentue qui s'achève dans le val de Montmartin. Ce n'était pas le cas autrefois; Le bourg aurait été «déplacé car détruit par deux fois, lors de la guerre entre Charles le Téméraire et les Suisses en 1476 et lors de la guerre de dix ans (1635-1644), puis reconstruit en contrebas», dit Wikipédia. En 1985, on construit une nouvelle chaussée qui passe en amont des habitations (l’ancienne route s'appelle toujours rue Nationale). Juste à côté, voilà Mésandans, que la voie effleure. Dès le XIVe siècle, «grâce à l'excellente qualité du terroir et à la bonne orientation des coteaux», la viticulture constitue la principale activité économique du village, reléguant au second plan l'élevage et l'exploitation forestière, explique Wikipédia. Plus tard, au début du XXe siècle, ses céréales sont recherchées pour les semailles par les cultivateurs des moyens plateaux du Doubs, raconte encore l’encyclopédie en ligne. Un décret impérial du 1er juin 1867 y déclare (entre Rougemont et Mésandans)d'utilité publique une rectification de la route départementale n°14, de Baume-les-Dames à Vesoul. De là à la cité des bords du Doubs, il y encore 10,5 km à parcourir. On passe Autechaux, puis la route entame la descente vers la vallée du Doubs et Baume-les-Dames. Cette descente a été retravaillée à de nombreuses reprises. Les cartes publiées par l'IGN montrent plusieurs tracés dont il est actuellement difficile d'en fournir la date de réalisation, hormis le dernier, celui de la D50, effectué dans les années 90. Sinon, il paraît à peu près sûr que le chemin du XIXe empruntait tout d'abord la «rue de Lonot» puis la boucle de la rue du Château-Gaillard pour arriver aux portes de Baume-les-Dames (croisement avec la voie Besançon-Clerval, ancienne R.N.73).

Le pont sur le Doubs à Baume-les-Dames (photo: Marc Verney, avril 2023).

R.N.73: DE BALE A MOULINS
La route nationale 73 de 1959 relie Bâle en Suisse à Moulins dans l'Allier. C'est l'une des plus singulières transversales qui soient. Mais pas des moins bucoliques... (lire)

Nous voici à Baume-les-Dames, petite cité paisible, «agréablement située dans un épanouissement de la vallée», signale le Guide Bleu Franche-Comté Monts-Jura de 1961. «Dans l’Antiquité», explique l’Histoire de Baume-les-Dames, la cité ne devait être «qu’une modeste bourgade, tête d’un gué mettant en communication les plateaux supérieurs de la montagne avec les plaines de l’Ognon». Soutenue par l’empereur Frédéric Barberousse, la ville s’enferme dans des murailles au XIIe siècle. Il y avait alors deux portes principales: celle de Sombevelle côté Besançon et celle d’Anroz, côté Clerval. Au fil des siècles, souligne le site baume-les-dames.org, le bourg «prospère au rythme de l'abbaye». Au XVe siècle, c'est une des premières papeteries de Franche-Comté qui s'installe dans la région. Au XVIIIe siècle, l'architecte naval et ingénieur Claude François de Jouffroy d'Abbans y réalise des essais de navigation à vapeur. «En 1778, ses expérimentations se concrétisent par l'évolution d'un bateau à rames articulées sur le bassin de Gondé sur le Doubs», écrit le site municipal. Puis, à la fin du XIXe siècle, la fabrique des pipes Ropp s'installe à Baume-les-Dames dans un ancien moulin, le long du Cusancin. Elle ne fermera qu'en 1991. On quitte Baume-les-Dames en direction de Cour-les-Baumes par la rue des Frères-Grenier puis la rue de Cour. En 1863, nous voici sur le chemin vicinal de grande communication n°13 qui franchit le Doubs en direction de Pont-les-Moulins, indique la Géographie du Doubs. Au XVIIe siècle, «Baume reprend possession du pont sur le Doubs après deux siècles d'aliénation et de nombreuses destructions et reconstruit en pierre, les piles initialement en bois» (AVAP, baumelesdames.org). L'ouvrage est situé dans l'écart de Cour, où se trouvait un ancien gué. Sous la Restauration, le pont est en mauvais état. En 1819, le préfet lance sa réfection et rétablit le péage. En octobre 1960, raconte Wikisara, la mise en service du nouveau pont Bleu, construit un peu en amont de l'ancien pont (abîmé par la guerre en 1940 et 1944), rectifie un tantinet le tracé de la R.N.492 historique qui traverse également, au même endroit le canal du Rhône au Rhin (ouvert en 1833). Dès lors, la chaussée remonte la vallée du Cusancin jusqu’à Pont-les-Moulins. Après ce village, la carte d’état-major du XIXe siècle (1820-1866) publiée par le Géoportail de l’IGN montre des «choses» intéressantes. Des traits en pointillés dessinent ce qui est mentionné comme «l’ancienne route de Baume à Ornans» ; celle-ci passe à l’ouest d’Adam-lès-Passavant et de Saint-Juan pour rejoindre Aissey. La carte actuelle de l’application «Remonter le temps» parle, elle, d’une «ancienne voie romaine» pour cette chaussée. Cette route antique pourrait être, écrit Maurice Piroutet dans l'article «Coup d'oeil sur le réseau des voies principales du Jura avant le Moyen-Age et particulièrement sous la domination romaine», «celle que l'on pourrait appeler voie de la moyenne montagne». Un de ses tronçons passerait par Aïssey (d'où un embranchement part sur Besançon), puis Gonsans, les Verrières-du-Grosbois, Saules, Ornans, Chassagne, Amancey... Enfin, entre Aïssey et Saint-Juan, la carte du XIXe siècle de l’IGN dévoile la nouvelle «route projetée d’Ornans à Baume», qui est notre R.N.492 de 1959.

En route vers Ornans (photo: Marc Verney, avril 2023).

R.N.464: LA BELLE DU DOUBS
En 1959, la route nationale 464 historique reliait Besançon à la frontière suisse à Biaufond, en desservant Maîche. Elle est formée en grande partie par le chemin de grande communication n° 10 (lire)

Voilà Aïssey. Son histoire récente est tragique: durant la Seconde Guerre mondiale, la combativité française y freine un temps l'avancée allemande, le 18 juin 1940. «Irrités de cette résistance inattendue, les Allemands détruisirent le village: 43 maisons sur 54 furent rasées, ainsi que l'église qui fut incendiée», écrit Wikipédia. Dans la Grande-Rue, la R.N.492 historique y côtoie la route de Besançon à la Chaux-de-Fond (ancienne R.N.464). Un peu plus loin, les deux petites nationales se séparent au niveau du village de Côtebrune. La route d’Ornans prend la direction de Gonsans, localité établie sur la première marche du plateau d'Ornans. Jusqu’aux Verrières-du-Grosbois, la route se faufile entre quelques petites collines joliment boisées. Au XVIe siècle, «des souffleurs de verre se sont installés ici car il y avait du bois à proximité permettant d'alimenter les fours», raconte Wikipédia. Après avoir passé l’ancienne R.N.461, notre route file sur Saules. Là, commence une longue suite de virages nous conduisant jusqu’à la vallée de la Loue et Ornans (route de Saules). L’ancienne chaussée ne s’embarrassait pas de toutes ces courbes, et, dès le «Cul-de-Vau» commençait une longue descente quasi droite vers le chemin des Martinets et la rue de la Garenne. Nous sommes à Ornans, patrie du peintre Gustave Courbet et ville proclamée «Venise jurassienne» grâce à ses charmants bords de Loue. Bourg éminemment touristique pour son beau musée Courbet, la localité héberge également un site industriel majeur du groupe Alstom Transport fabriquant les moteurs des TGV… «C’est au XIe siècle que l’on voit apparaître pour la première fois Ornans dans les textes», dit le site municipal ornans.fr. Grâce au commerce du sel, la cité connaît une ère de prospérité au XVIe siècle. Mais surtout, «Ornans a grandi grâce à la Loue», raconte encore ornans.fr. L'eau est le moteur de l’activité artisanale, puis industrielle. Dès le XIVe siècle de nombreux moulins et scieries puisent leur énergie dans le courant de la rivière. La ville est aussi un centre de tannerie. On en compte une dizaine au XVIIIe siècle ainsi que de petites papeteries. Cependant, c’est l’activité métallurgique qui va doper la cité avec ses clouteries, ses tréfileries et ses forges. Au XVIIIe siècle, de grands travaux sont lancés: construction d’un hôpital (1715), pavage des rues (à partir de 1735), édification de l’hôtel de ville (1739) et d’hôtels particuliers. La route n°492 de 1959 traverse la Loue sur le Grand-Pont. Celui-ci, long de trente-six mètres et large de huit mètres, est constitué de trois arches en anse de panier. Il a été achevé en 1602 (structurae.net). Nous voici, ici, à la moitié du XIXe siècle, sur la route départementale n°8 d’Ornans à Salins. Son ancien tracé suit exactement la rue du Seult puis le chemin d’Ully qui débouche à la ferme du même nom. L’ordonnance du 22 avril 1854 lance la rectification de l’itinéraire entre «son origine à Ornans et le plateau de Chantrans» et autorise la perception d’un péage sur ce nouveau morceau de route, moins raide pour les attelages de l’époque.

R.N.67: L'ABSINTHE NOUS FAIT CHOCOLAT!
C'est une route qui a le goût de l'histoire... et des bonnes choses!! Entre les foires de Champagne et les monts jurassiens, quelques centaines de kilomètres charmants et à avaler avec joie et passion... (lire)

Après Ornans. C'est ici que l'ancienne montée par la ferme d'Ully rejoint la nouvelle (photo: Marc Verney, avril 2023).
Plaque de cocher à Chantrans. Jadis, on roulait ici sur le chemin de grande communication n°22 (photo: Marc Verney, avril 2023).

R.N.473, LE «SAPIN EXPRESS»
Cette chaussée, baptisée route nationale 473 en 1933, a relié Besançon à Champagnole en passant par Cléron, Levier et Boujailles. Vous êtes plutôt sapin ou épicéa? (lire)

Après Chantrans, la route met le cap sur Silley et Bolandoz, sur le plateau d'Amancey. La chaussée est beaucoup moins virevoltante qu’autour d’Ornans. Nous sommes dans les pâturages et les bois du premier plateau jurassien, marqué ici par les vallées encaissées de la Loue et du Lison dont nous approchons -d'ailleurs- de la spectaculaire source, à Nans-sous-Sainte-Anne. Ayant passé Déservilliers, à gauche, puis Eternoz, à droite, notre belle route s'enfonce dans les bois de feuillus et de résineux et s’approche du Lison en suivant le ruisseau de la Vau. Là encore, le tracé ancien diffère de la voie actuelle: la carte d’état-major du XIXe (1820-1866) publiée en ligne par l'IGN montre un cheminement par la combe des Mahoux et le bois Long-Essart. On accède enfin au centre de Nans-sous-Sainte-Anne par la Grande-Rue. Le village est tout à fait charmant, niché dans une reculée jurassienne typique, au fond de la vallée, entouré de forêts et de barres rocheuses. Au XIe siècle, on y trouve, à la source du Lison, un premier moulin, installé par les sires de Scey. Il est mentionné sous la dénomination Font-Lison. Puis, «au XIIIe siècle des seigneurs s'implantent dans la vallée et construisent un château avec tour de guet», écrit le site Geneawiki. La localité se développe et au XVIIe siècle l'activité d'une forge se rajoute à celle des moulins. Plus tard au XVIIIe siècle, raconte encore ce site, coexistent à Nans-sous-Sainte-Anne, scieries, martinets de forges, faïencerie de Font-Verneau (qui dénombrera une quarantaine d'ouvriers au milieu du siècle suivant), tuilerie de Migette et fromagerie. La taillanderie est construite au début du XIXe. L'endroit connaît son heure de gloire avant la Première Guerre mondiale avec une pointe de production de 20.000 faux et 10.000 outils taillants. En remontant vers Salins, dans le vallon du bief du Fouré, nouvelle rectification, ordonnée le 19 avril 1844: la nouvelle route passera à droite du ruisseau. Il reste environ treize kilomètres à faire jusqu’à Salins-les-Bains. La départementale 492 longe le mont Poupet par le sud. L’ancienne route, visible sur la carte d’état-major du XIXe siècle (1820-1866), est beaucoup plus directe: dès le lieu-dit la Grange-de-l'Hôpital, le chemin pointe tout droit vers le bief des Roussets. Puis, voilà encore quelques courbes et l’on entre dans Salins-les-Bains par la rue Jean-Marie-de-Grimaldi. Au croisement, nous rencontrons la R.N.72 historique qui «monte» les premières rondeurs jurassiennes en direction de Pontarlier.

Panneaux de tourisme à Nans-sous-Sainte-Anne. Il y a de charmantes randonnées à faire dans la région (photo: Marc Verney, juillet 2011).
Le passage du Doubs au Jura peu avant l'arrivée à Salins-les-Bains (photo: Marc Verney, avril 2023).
La fin de la D492 à Salins-les-Bains (photo: Marc Verney, avril 2023).

R.N.72, DU SEL DANS LES SAPINS!
La nationale 72 de 1959 est un vrai dépliant touristique qui prend naissance dans le val d'Amour en passant par Mouchard, Salins-les-Bains, Levier... (lire)

Marc Verney, Sur ma route, novembre 2025
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