surma-route.net
Les précédents éditoriaux
Le lecteur trouvera ici un archivage des textes éditoriaux publiés depuis le lancement du site.

Janvier 2010
A la source!

Et pourquoi ne pas commencer l'année 2010 avec de l'eau de source?? La quatrième étape de notre paisible -et lente- promenade de Seine en Saine nous fait zigzaguer, dans le nord côte d'orien autour du mince filet d'eau qu'est ici le fier fleuve français la Seine.

On est dans l'une des parties les plus intéressantes du trajet. Charles Nodier, qui a écrit en 1836, La Seine et ses bords, une promenade sur les berges du fleuve, de sa source à son embouchure, a rédigé ceci: "La Seine (...) n'est encore pendant longtemps qu'un étroit ruisseau qui promène ses eaux limpides et poissonneuses au milieu des prés, dans un vallon solitaire et bordé des deux côtés par un pays montagneux, boisé, d'un aspect agreste et sauvage"... Rien n'a vraiment changé... Tant mieux, non??

Et puis... Franchir les Alpes par la route n'apparaît aujourd'hui, pour l'automobiliste prudent du XXIe siècle, sauf en cas de tempête hivernale majeure, que comme une simple formalité...

Cela n'a pas toujours été le cas, comme en témoigne cette très intéressante publication de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie: "Franchir les Alpes" (par François Forray) est en effet le sujet exclusif de la revue trimestrielle L'Histoire en Savoie datée de juin 1992 (dénichée sur une brocante parisienne, NDLR).

Nous en analysons au fil des colonnes du site Sur ma route la partie consacrée à l'ère routière ainsi qu'au franchissement du col du Mont-Cenis.

Bon début d'année 2010! Et prudence sur les routes d'hiver!!

Marc Verney
Auteur du site


Décembre 2009
Des bulles sur la Seine

Et pourquoi ne pas terminer l'année avec des bulles?? Finalement, c'est parfaitement logique, non? Voilà donc la troisième étape de notre promenade en direction des monts du Jura par la vallée de la Seine.

Nul besoin d'être un automobiliste pressé pour filer au plus vite vers Troyes. La plaine qui s'annonce devant nous mérite plus les tracteurs venant des exploitations intensives que nos véhicules zigzagant au gré des paysages...

Mais, après la remarquable cité troyenne, voici la vallée de la Haute-Seine et ses paisibles villages vignerons qui produisent depuis des lustres champagne et crémant... Car tout dépend de quel côté vous êtes de la borne départementale marquant la limite entre Aube et Côte d'Or...

Au nord, vous êtes le chic champagne, au sud vous produisez du crémant! Drôle d'histoire, non? Sequana, nous voilà! D'ailleurs, le sud de l'Aube et le nord de la Côte d'Or vers Châtillon-sur-Seine et au-delà sont relativement riches en petit patrimoine routier...

Il suffit de s'extraire des itinéraires principaux, et hop, retour vers le passé! Mais vous ne voyagez bien sûr pas que pour les vieilles plaques Michelin... La région, il faut le savoir, est riche en vastes forêts, châteaux et demeures, églises et abbayes...

Les gourmands reluqueront les pentes couvertes de vignobles du côté du village des Riceys et se rappeleront que non loin de là, on trouve l'appellation chaource... de quoi en faire tout un fromage, non?

Un dernier mot: un grand merci aux confrères de France Bleu Armorique qui m'ont permis d'évoquer le projet Sur ma route sur leurs antennes radio et internet.

Rappelez-vous: la publication du trajet de la RN12 dans ces colonnes, c'était en novembre 2007 (ici); on disait ceci: "Effleurant la Normandie, rasant le Perche et les régions centrales du pays, la nationale 12 file vers le pays des abers et des menhirs au rythme du biniou!"...

Bonne année 2010, car on se revoit dans les premiers jours de l'an 10 pour la suite (et la fin) de notre balade Seine-Jura...


Novembre 2009
De Seine en Saine...

Voilà un drôle de voyage... Jusqu'à présent, le site Sur ma route vous proposait des promenades ciblées sur un itinéraire précis, une route nationale historique par exemple... Pas toujours très sexy!

En effet, les anciennes RN traversent parfois, en bordure de ville, des lieux dédiés au commerce de masse. Couleurs laides, ciel plombé par les innombrables publicités, air alourdi par les émanations d'oyde de carbone, on ne peut pas dire que l'on y trouve le plaisir de la balade!!

Alors, l'idée, ici, est d'essayer de se dégager le plus possible de ce genre de lieux. Et de zigzaguer sur le bitume pour trouver les paysages les plus charmants... même aux portes des cités.

De Seine en Saine, drôle de titre aussi: nous allons de Paris au Jura en suivant le fleuve capitale puis en sautant dans le Jura en direction de la Saine, petite rivière de caractère creusant son sillon non loin de Champagnole, au coeur du massif.

L'automobiliste promeneur trouvera ici les deux premières étapes de ce trajet un peu différent de nos habitudes bien ancrées: Paris-Melun, Melun-Nogent...

Au programme: des paysages bucoliques, des villages séduisants, du macadam grignoté par la mousse, de vieilles signalisations... Toute une France située un peu en marge et terriblement délicieuse à découvrir!

Un mot encore en direction des explorateurs de routes anciennes. N'hésitez pas à quiter le volant pour entrer dans les médiathèques et bibliothèques de vos villes ou des bourgs situés sur le trajet de votre route favorite...

Des mines de renseignements s'y trouvent, au fil des ouvrages consacrés à l'histoire locale... il suffit de regarder au bon endroit, et tout cela avec le sourire de la (du) documentaliste en prime... Des idées pour les long mois d'hiver, non? Bonne lecture!

Marc Verney
Auteur du site


Septembre-octobre 2009
C'est la rentrée

Voilà, ça y est, c'est la rentrée... Tout le monde au boulot pour des mois et des mois... Un peu triste tout cela, non?

Alors pour ne pas trop se démoraliser, on va rester un peu dans le Jura, sur des chaussées encore peu empruntées par ce site.

Même si, à sa création dans les années trente, la route nationale 471 est définie comme une voie reliant Tournus à Pontarlier, le N°471 n'a été réellement attribué qu'à deux portions de bitume: de Cuisery (Brienne) à Louhans et de Lons-le-Saunier à Chaffois. Les jonctions se faisaient par la N75 (Tournus-Cuisery), la N78 (Louhans-Lons) et par la N72 (Chaffois-Pontarlier).

Notre visite se concentrera sur la partie jurassienne de cette axe. Quelques merveilles à "chiper" aux alentours de la RN471 (déclassée en 1973): la reculée de Baume-les-Messieurs, la vallée de l'Ain et la région des lacs, la forêt de la Joux...

Ah oui, le rythme de parution du site va se ralentir pour quelque temps: d'abord il y a la difficulté à organiser régulièrement des itinéraires puis à y aller... mais il y a surtout mes activités professionnelles, qui vont encore plus m'absorber en cet automne 2009. Enfin, les évolutions de ce site devront trouver un aboutissement sur d'autres supports...

Nous ne baissons donc pas les bras, et, d'ici début novembre nous allons vous proposer sur le site Sur ma route, une promenade originale et complête de Paris à Dijon en suivant la plupart des méandres de la Seine...

Eh oui, notre beau fleuve national m'a inspiré, sachant qu'on le retrouve fort souvent à quelques kilomètres seulement du trajet de la "route blanche", notamment autour de la capitale et en Bourgogne...

Rendez-vous donc au début du mois de novembre 2009 pour cette nouvelle évolution. D'ici là, bonne route!

Marc Verney
Auteur du site

Juillet-août 2009
Routes d'été

Les mois d'été sont ceux des voyages et des découvertes. Au gré des routes, on n'échange pas que des euros, des dollars et des litres de carburant...

Rencontres, découvertes sont aussi le lot quotidien du voyageur... en allant à Saulieu voir les premiers panneaux de la N6 historique nous avons donc également parlé avec Thierry Dubois, l'initiateur de ce projet étonnant de signalisation et de mémoire autour d'une ancienne nationale déclassée.

A priori, l'idée pouvait paraître saugrenue. Pourquoi baliser à nouveau des routes nationales venant à peine d'entrer dans le giron des départements et ayant perdu toute utilité au moment des grandes transhumances...

"Erreur", nous a expliqué Thierry Dubois, car "il faut (désormais) retrouver le plaisir du voyage". Loin d'être faux. Ce site se fait d'ailleurs l'ardent défenseur du "voyage lent" depuis sa création en 2005...

Des mots que nous avons retrouvés cette semaine... dans le journal Libération en ligne où nous pouvions lire, sous le titre évocateur "Le slow tourisme prend de la vitesse", cette phrase prononcée par Jeanne Divry, conseillère à Voyages du Monde: "Le déplacement n'est plus tellement un moyen, mais un but en soi"...

Alors, pour l'été 2009, on ne pouvait pas mieux faire que de vous proposer une promenade sur la plus lente des voies Paris-Lyon, la "route buissonnière" qui serpente par le Morvan jusqu'à la capitale des Gaules.

C'est en me promenant dans le "ventre français" et en remontant de Lyon par la route de la vallée de l'Azergues (Rhône) que je me suis aperçu que, tout au long de cet itinéraire qui conduit in fine à Paris en suivant de charmantes vieilles nationales dans une France un peu oubliée, il y avait un curieux panneau montrant un petit lapin noir encadré de rouge...

En surfant sur internet, j'ai vu apparaître la mention "route buissonnière". Un axe imaginé à la fin des années cinquante pour relier Paris à Lyon différemment.

De quoi inspirer l'auteur de ce site pour proposer ce trajet à la recherche du soleil estival en suivant le petit lapin à la vitesse d'un escargot... Les fous de vitesse sont prévenus et reliront la fable de La Fontaine Le lièvre et la tortue. A la fin, c'est ceux qui prennent le temps de regarder qui gagnent.

Marc Verney
Auteur du site


Juin 2009
Deux ou trois choses...

Le mois de juin est souvent une période de transition. Les congés de Pâques sont déjà bien loin et les weekends de mai sont oubliés...

Plusieurs raisons pour vous offrir une petite promenade sur une route bien rafraîchissante, qui virevolte entre les eaux de la Loue et les vastes forêts de sapin du Haut-Doubs.

Oui, voilà bien une drôle de petite nationale que la 72! Courte, mais dont le bitume relie la plaine aux monts du Jura. La RN72 de 1959 est un vrai dépliant touristique qui prend naissance dans le val d'Amour en passant par Mouchard, Salins-les-Bains, Levier...

Et si ces noms ne vous disent rien, on va évoquer les salines d'Arc-et-Senans et Claude-Nicolas Ledoux, la forêt de la Joux et le sapin-président, voire, pourquoi pas, l'esprit de Jules Grévy, ancien président, natif de Mont-sous-Vaudrey...

A Pontarlier enfin, on parlera de cette malédiction-addiction nationale du début du XXe siècle, l'absinthe... Et puis, aux alentours de la cité, le lac de Saint-Point, la station de sports d'hiver de Métabief, le fort de Joux sur la route de la Suisse et, sur la voie vers Morteau, l'abbaye de Montbenoît, puis le défilé d'Entreroche... Autant de départs pour d'autres promenades Sur ma route, non?

Le 31 mai dernier à Saulieu, les sympathiques fanatiques de la route vers le soleil inauguraient le premier tronçon de la RN6 historique, aujourd'hui déclassée en D906.

Vieilles voitures et bonne chère étaient au menu de cette jolie initiative qui permet au visiteur curieux de suivre -comme un jeu de piste- les traces anciennes du voyage Paris-Lyon-Méditerranée... Voilà une initiative diablement amusante qui pourrait aussi, pourquoi pas, intéresser l'itinéraire suivi par la "route blanche".

La voie Paris-Genève est peut être moins connue que la N7 mais bénéficie, tout au long de son bitume, que ce soit dans l'Yonne, la Côte d'Or ou -surtout- le Jura de paysages attirants et préservés... Un atout à développer??

Marc Verney
Auteur du site


Mai 2009
"Au fait, c’est quoi une route nationale?"

Le site Sur ma route, vous avez pu le constater, s’intéresse aux anciennes grandes routes nationales françaises, et en particulier à la route nationale 5, la route blanche Paris-Genève-St-Gingolph dont nous avons suivi l'ensemble du tracé de 1959.

Les plus prestigieuses d’entre-elles (comme la N7) ont été totalement ou partiellement déclassées entre 2004 et 2006 mais l’histoire des routes en France montre qu’un itinéraire a souvent évolué au fil des ans entre gestion étatique et locale.

Sans refaire l’histoire des transports (ce qui n'est pas notre but), nous avons réuni quelques généralités historiques sur les itinéraires nationaux et leur gestation dans un court texte illustré.

Et puis nous avons pris la route pour vous aussi... Du côté d’Auxerre, la nationale 6 historique entre dans la partie vallonnée de l’Yonne. Les reliefs, tailladés par de charmants cours d’eau, se courbent sous le regard.

Une certaine douceur de vivre relie les tendres pierres blanches des vieilles bâtisses aux bois verts qui segmentent les coteaux. Et puis, comme on est là en pays de bien-vivre, les pentes se couvrent d’un vignoble qui donne des vins à la robuste robe rouge, claquant sous le palais, idéaux avec une coquine assiette de charcuterie...

C’est ça la Bourgogne, on vous dit!! Du coup, on vous propose une promenade originale, le nez au vent de la décapotable, entre Auxerre et Saulieu, aux portes du Morvan, où l’on pourra retrouver le trajet historique de la nationale 6 Paris-Italie.

Dans cette petite région, entre Rouvray et Saulieu, sur le tracé de l'ancienne N6, on commence à voir des répliques d'anciens panneaux Michelin balisant le tracé de la nationale historique. C'est à l'initiative du Conseil général de la Côte d'Or et de certains élus locaux que cette signalisation spécifique a pu voir le jour.

Les panneaux indiquent les endroits les plus marquants de la N6 dans la région: vieilles bornes, relais de poste, anciens tracés... Le dimanche 31 mai 2009 est organisé à Saulieu la première fête de la N6 historique. Une très bonne idée due à Thierry Dubois, l'animateur du site sur la route nationale 7. N'hésitez pas à passer. Bonne route!

Marc Verney
Auteur du site


Avril 2009

La boucle est bouclée


Vous pouvez compter: elles sont toutes là, de 1 à 20, les grandes nationales historiques qui visitent notre Hexagone depuis la capitale.

En en peu moins de trois années, le site Sur ma route aura parcouru quasiment l'ensemble de ces chaussées, des "petites" N8, N18 aux prestigieuses N7, N10 ou N20...

L'idée maîtresse qui préside à la confection de ce site est restée présente: rouler le plus lentement possible et ramener de toutes ces balades ce qui fait l'originalité d'un itinéraire, voguer ainsi au travers de l'histoire de France par le biais- magnifique- du voyage.

Quel extraordinaire pays, où l'on peut successivement roucouler son anglais à Calais (N1), visiter les clairs de lune à Maubeuge (N2), faire des bulles à Epernay (N3), reluquer la ligne -forcément bleue- des Vosges (N4), se faire tout un fromage -de comté- à Dole (N5), surfer sur le blanc -des Alpes- (N6), emballer un cactus à Menton (N7), se mélanger les calandres dans les calanques (N8), refaire Gergovie (N9), aimer la Gironde (N10), danser avec les Demoiselles (N11), se goûter un Paris-Brest (N12), jouer au matelot à Cherbourg (N13), suivre le chemin des Romains à Rouen (N14), faire la Manche à Dieppe (N15), perdre le Nord à Hazebrouck, (N16), faire des bêtises à Cambrai (N17), rouler des mécaniques à Longwy (N18), se faire la malle à Bâle (N19), sortir la Limousine à Foix (N20)... Et la liste n'est pas complète!

Ce mois-ci, on va rouler de Sarreguemines à Paray-le-Monial, sur la nationale 74 historique, une des plus belles transversales de l'Hexagone.

Cette nationale "coupait" la route blanche N5 au niveau de Dijon en Côte d'Or et la route buissonnière N485 à Génelard. Titre de l'article: "De l'eau et du vin". Pourquoi? Facile: la N74 historique croise ou longe de bien beaux canaux, comme celui de la Marne au Rhin, de la Marne à la Saône, de Bourgogne, du Centre... Et pour le vin? Un seul mot suffit: bourgogne.

Autre sujet abordé ce mois d'avril: la civilisation de la route. Détestée ou adorée, l'auto, la bagnole, la "caisse", a totalement révolutionné notre mode de vie. Souvent jusqu'à l'absurde. Mais, comme toute création humaine, notre existence automobile nous a aussi permis d'arpenter la planète, d'aller au contact des autres, de rêver devant les paysages en mouvement...

C'est le thème passionnant abordé par Mathieu Flonneau dans son ouvrage Les cultures du volant, XXe-XXIe siècles, un essai sur les mondes de l'automobilisme (éditions Autrement).

Le site va désormais délibérément et uniquement s'orienter à partir de l'été 2009 vers l'est du pays et les monts jurassiens. On pourra également y trouver des fiches sur toutes les nationales qui croisent la route blanche. Bonne lecture!!

Marc Verney
Auteur du site


Mars 2009
Coups durs!

Le chiffre a fait récemment vrombir tous les forums consacrés à la chose automobile: Le trafic autoroutier français a reculé de 1,4% en 2008, et cela pour la première fois depuis que ces statistiques ont été créées, c’est-à-dire en 1980!!

L’information nous est arrivée en début d’année 2009 par l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (Asfa) lors de sa cérémonie de voeux. Le chiffre est à méditer, car même pendant les deux chocs pétroliers des années 70, une période pour laquelle l'Asfa ne dispose pas réellement de données générales, le trafic affichait des progressions de plus de 5%.

Pour 2009, le président de l'Asfa, Henri Stouf, a dit s'attendre encore à une nouvelle baisse du trafic. Voilà ce que c’est que d’augmenter toujours plus les péages. On finit par lasser le pékin!

Autre info grappillée de ci-de là: L’hebdomadaire Marianne (14-20 février 2009) revient sur la vente des concessions d’autoroutes à quelques groupes -très- privés. Et bien, nous dit le journal, le rapport annuel 2008 de la Cour des comptes précise que "la vente des concessions autoroutières en 2006 aurait dû rapporter à l’Etat non pas 14,8 milliards d’euros mais 24 milliards d’euros".

Et Marianne de s’étonner que l’on ait si peu médiatisé dans le rapport annuel 2008 de la Cour des comptes les résultats d’une privatisation si "favorable aux opérateurs privés (Vinci, Eiffage, etc.)". Du coup, continue le journal, le ministère des Finances envisage d’augmenter nettement la redevance payée par les concessionnaires au titre de l’occupation de l’espace public. Celle-ci passerait de 170 millions d’euros à 370 millions d’euros, soit une hausse de 114%... En bout de course, on peut immédiatement voir qui va payer -une fois de plus- la casse? ce cher automobiliste!

Autre genre de coup dur sur le trajet de la route blanche Paris-Genève, la disparition des plaques en émail de la «route impériale» n°5. Volées (à Dole), décrochées pour cause de destruction du mur la supportant ou de nouveau crépi (Montrond), ce sont trois belles plaques irremplaçables qui se sont égarées dans la nature, loin des regards. Dommage. Il paraît qu’elles ont la cote loin de chez nous aux Etats-Unis!!

Que faut-il faire
pour préserver ce charmant et désuet petit patrimoine?

Le printemps approche. Ca c’est la bonne nouvelle!! On va pouvoir mettre à nouveau le bout du nez hors de la maison et recommencer à arpenter les charmantes routes de notre cher Hexagone!

La mise en bouche sur le site Sur ma route, c’est avec les derniers -et plus beaux- kilomètres de la N7 historique qu’on la fait: Aix-en-Provence-Menton par Fréjus, Cannes, Nice et Monaco. Excusez du peu!! On ira aussi reluquer du côté de Marseille avec la nationale 8 historique. Ce n’est pas tous les jours que le site Sur ma route peut mettre le cap au sud!! Bonne promenade!!

Marc Verney
Auteur du site


Février 2009
Des spatules jugées désuètes

L'information est passée dans l'édition parisienne d'Aujourd'hui en France, le journal populaire du groupe Amaury. La mairie de Paris aurait décidé de faire disparaître les 767 panneaux d'information, dits "pelles Starck" placés devant les monuments de la capitale depuis 1992.

Dessinés par Philippe Starck, ces panneaux ont la forme surprenante d'une élégante spatule et portent, gravés en rouge et blanc, des textes et des dessins explicatifs portant sur un lieu ou bâtiment pittoresque.

Je n'ai, c'est vrai
, aucun souvenir des débats ayant accueilli à l'époque la mise en place de ces curieux panneaux aux formes rappelant un ustensile de boulanger devant son fournil plutôt qu'un élément d'information urbain et touristique...

Le fait est que le Parisien ne les remarque pas, trop pressé d'aller et venir d'un travail à l'autre...

Ils ont été installés à l'époque par la société Jean-Claude Decaux, indique le journal Aujourd'hui en France/Le Parisien. L'affaire semble juteuse puisque la mairie de Paris verse actuellement "1,2 millions d'euros" par an au publicitaire sur ce dossier, précise encore ce quotidien.

A l'issue d'un nouvel appel d'offres, un prestataire pourrait être choisi fin 2009, nous dit-on aussi. Les bornes pourraient devenir interactives, et le promeneur pourrait y trouver plans, infos, messages pratiques... Je rajouterais personnellement "messages publicitaires"...

C'est toujours un peu la même histoire: une modernité qui en chasse une autre et dans dix ans tout le monde aura sans doute oublié les "pelles Starck" qui jalonnaient les rues parisiennes...

On pestera simplement sans doute contre des bornes interactives graffitées et souvent hors service... ou alors saturées de pubs. On n'arrête pas ce progrès-là.

Ainsi va la route... En février sur votre site favori, voici le troisième tronçon de la nationale 7 historique. Nous longeons la vallée du Rhône, direction Aix-en-Provence. De ville en ville, le climat se réchauffe et les vitres se baissent afin de respirer l'air du Sud. Mais attention au mistral!!!

Plus au nord, nous voilà au coeur du Morvan, entre Beaune et Saulieu, pour découvrir les petits chemins de traverse qui tournicotent autour de la nationale 6 historique. Vertes campagnes, vallées boisées et bucoliques... Dans ces contrées hospitalières mais quasiment vides, la France se donne des airs de "force tranquille"... Suivez mon regard!!! Bon voyage!!!

Marc Verney
Auteur du site

Janvier 2009
1959-2009: cinquante ans de voyages


Une fois n'est pas coutume. Ce mois-ci, je vais consacrer l'éditorial du site à un fidèle compagnon: mon Atlas des grandes routes de France Michelin 1959. C'est tout de même grâce à lui que j'ai parcouru l'intégralité de la route blanche Paris-Genève-Saint-Gingolph puis, dans la foulée, arpenté les anciennes grandes nationales hexagonales.

Je l'ai trouvé dans une librairie de l'Ile-Saint-Louis à Paris. Je l'ai -évidemment- payé une "fortune" (10 euros), ne sachant pas vraiment, en 2005 la valeur toute relative de ces petits objets... Mais qu'est-ce que je l'ai trouvé mignon, ce petit guide routier, avec les annotations de ses précédents propriétaires, ces additions, ces soustractions de kilomètres hâtivement griffonnés au fil des pages...

Et puis ces itinéraires, soulignés au crayon de papier: "Moulins, Bourges, Blois, Orléans, Chartres, Evreux", ou alors cet improbable tracé La Rochelle-Excideuil, lourdement marqué... comme une destination funeste ou bien au contraire joyeuse... On imagine la Facel-Vega ou la Peugeot 403 bien chargée, parquée au bord de la nationale; le conducteur a posé l'atlas sur le capot. Il s'interroge gravement, tire sur sa pipe. A-t-il bien fait de prendre par Barbezieux plutôt que par Angoulême? Y a-t-il une pompe à Blanzac???

Et puis à l'époque, Michelin avait l'humour visible. Son Bibendum se retrouvait sur toutes les pages, canotant dans la Manche, faisant la planche en fumant au large de Concarneau, pratiquant la plongée sous-marine dans le golfe de Propriano... Alors je le conserve précieusement ce petit guide, malgré ses pages 18 à 21 détachées, sa couverture toute fripée, son papier fragile...

Le hasard fait quand même bien les choses... L'année 1959 (et plus généralement la fin des années cinquante) marque l'apogée des grandes routes nationales. Cette année-là, je ne vois sur toutes les pages que quelques petits tronçons d'autoroute: à Lille, Paris (autoroute de l'Ouest), Nancy, Marseille... Rien encore sur le parcours majeur Paris-Côte d'Azur... Le long de la vallée du Rhône, les bouchons sont sans aucun doute monstrueux, notamment au sud d'Orange, où l'on trouve encore un bac provisoire pour traverser le Rhône sur la route de Roquemaure...

Et de la route du Sud, il va en être encore question ce mois dans le site Sur ma route puisque voici le second volet de la N7 entre Nevers et Lyon. On évoquera aussi, logiquement, l'alternative à la traversée de Lyon, la RN82 qui passe par Saint-Etienne et le redouté col de la République, en plein coeur du beau et sauvage Mont-Pilat.

Un petit mot autour de la sortie de l'ouvrage Voyages sur les routes de France aux éditions Solar. Sous la direction d'Eve Sivadjian, journaliste à Géo, plusieurs auteurs ont composé quatorze itinéraires marquants de notre histoire. Cela va de la route des Cathares à la N7 en passant par le chemin de Compostelle... A l'intérieur, 150 photos et documents anciens. Tiens, connaissez-vous la "route de la marée"?? L'ouvrage est sorti le 23 octobre 2008, son prix indicatif est de 29 euros. Bonne année 2009!!!

Marc Verney
Auteur du site

Décembre 2008

Le site "Sur ma route" au tournant de 2009


Dès le départ, en 2005, l'intention du Site Sur ma route était claire, retrouver le trajet original de 1959 de la route nationale 5 Paris-Genève-Saint-Gingolph. Il s'agissait d'une sorte de pari: refaire les trajets d'enfance sur un bitume autrefois familier pour l'ensemble de ma famille...

Il m'aura fallu près de deux ans (2005-2007) pour achever ce premier "travail". Entre-temps il y aura eu le déclassement de 2006 que j'ai pour ma part estimé hâtif et malheureux...

L'idée de base s'est donc, un moment élargie aux grandes nationales françaises -pour sauver visuellement tout ce petit patrimoine routier et garder les traces -certes virtuelles- de ces axes historiques créés pour la plupart au XIXe siècle.

On arrive, en cette fin 2008 aux chiffres 7 et 8. Pourquoi avoir voulu finir la deuxième partie de Sur ma route avec les chaussées du Sud? D'abord l'éloignement. Habitant de Paris, je ne voyage pas tous les jours dans le Midi de la France, pourtant, riche, notamment dans l'Hérault, en anciennes signalisations...

Ensuite, il y a l'oeuvre de Thierry Dubois sur la nationale 7. Son intense activité, livres, télé, radio, multimédia, autour de la Route Bleue, fait de ses productions une référence sur le trajet Paris-Côte d'Azur. J'ai bien pu le constater en faisant moi-même le cheminement cher à Charles Trenet!

Nous allons donc tenter de prendre un virage radical dès la fin de la publication des pages consacrées à la N7, à la N82 et à la N8 Aix-Toulon.

Cap sur le décryptage d'itinéraires pour tenter de nous offrir -enfin- une alternative sympa aux trajets autoroutiers, certes nécessaires mais si ennuyeux et coûteux.

Toutes les suggestions seront écoutées. Ce site est fait pour vous. Pour partager un peu de cette passion que j'ai pour les voyages joyeux et les rencontres surprenantes... On se retrouve en 2009.

Marc Verney
Auteur du site


Novembre 2008
Les routes, le patrimoine de demain

Il faudra bien un jour que les villes et collectivités locales considèrent les anciens grands itinéraires qui traversent leur sol comme un élément incontournable de leur patrimoine.

Pourquoi? Parce qu'il s'agit de la meilleure manière de ramener le trafic des touristes et des curieux vers leurs musées et leurs restaurants...

On trouve par exemple de nombreuses petites cités de caractère le long de la route blanche Paris-Genève. Aujourd'hui, nombre d'entre-elles survivent, voire dépérissent lentement à côté des grands flux européens véhiculés par les autoroutes A6, A5 ou A39.

Comment, dès lors, récupérer une partie de cette imposante circulation et promouvoir au mieux le charme -parfois désuet c'est vrai- de ces lieux-étapes autrefois flamboyants?? Et pourquoi pas en jouant jusqu'au bout la carte de la nostalgie?

C'est sous cet angle qu'il faut regarder l'intéressante initiative menée dans ce fin-fond de Morvan qu'est le bourg de Rouvray. Là-bas, grâce à l'initiative de l'infatigable défenseur de la nationale 7, Thierry Dubois, des élus locaux bourguignons ont accepté d'installer une série de panneaux évoquant le souvenir routier de leur commune, qui est la route nationale 6, aujourd'hui déclassée en D906.

Ces signaux, conçus à l'origine comme une reproduction de Michelin, vont permettre aux automobilistes de s'amuser à suivre les anciens itinéraires, de s'informer sur la vie routière dans les années cinquante et retrouver -peut-être- les vraies sensation du voyage!! A terme, l'équipe de Thierry Dubois aimerait ainsi baliser l'ensemble des itinéraires menant vers le Sud.

Une manière futée de faire jouer le voyageur, de l'amener à sortir de la sempiternelle autoroute pour lui faire redécouvrir -tout simplement- notre beau pays, la France et ses habitants...

L'inauguration officielle de toute l'opération devrait avoir lieu durant le printemps 2009 dans la localité voisine de Saulieu, étape bien connue des gastronomes et des voyageurs de la route nationale 6 historique.

Et si, dans le Jura, nous aussi, nous rêvions d'une N5 historique de charme, balisée et ludique, menant le curieux d'une étape à l'autre?? Des suggestions??

Marc Verney
Auteur du site

Octobre 2008

Un automne jurassien


Voilà que depuis un mois j'essaye de mettre un peu de couleur en plus dans ce site, amoureusement et régulièrement préparé chaque mois à la manière d'un artisan...

Les feuilles, peu à peu tombent des arbres et s'embrasent de multiples teintes, du rouge au brun. L'automne est une saison magnifique pour qui sait la "saisir"...

Alors, après les Alpes, quel meilleur lieu que le Jura pour lentement voir descendre le jour... Donc on grimpe: Les Rousses, Bois-d'Amont, La Faucille... On ne va pas quitter le kilomètre d'altitude pour visiter ou revisiter la plus belle partie de la RN5 historique...

En 1959, un petit bout de nationale s'échappe de La Cure pour longer le val d'Orbe et la commune de Bois-d'Amont, un des villages les plus longs de France (4 km) par rapport au nombre de ses habitants. Onze kilomètres plus loin, voilà déjà la Suisse et la fin de la N5A. L'occasion d'aller faire un peu de tourisme en Helvétie...

La route de Paris à Genève était aussi, au début du XIXe siècle, l'axe Paris-Milan voulu par Napoléon Bonaparte. Du haut de La Faucille, de l'Empire à la route blanche, voilà quelques images rétro et de nouveaux textes intéressants sur la région...

On n'oubliera pas non plus de signaler les débuts du Mondial de l'automobile 2008. Le contexte est assurément morose: -4,4% de baisse général des ventes en Europe... Et si on apprenait à mieux utiliser nos routes?? A laisser la voiture au garage aussi souvent que possible... pour ne garder que les déplacements plaisir...

D'ailleurs, les habitants de la région parisienne auront peut-être le douloureux privilège d'avoir à abandonner -provisoirement néanmoins- leur véhicule les premiers! Le magazine Marianne (27 septembre-3 octobre 2008) leur promet "le grand embouteillage" jusqu'en 2013... En cause, la mise en conformité avec la législation européenne des 38 tunnels de plus de 300 m de long que compte la région parisienne.

Rien qu'à Paris, ce sont seize souterrains qui sont visés par ce programme de sécurisation... dont ceux des Halles, celui des Tuileries et l'ensemble des passages couverts du boulevard périphérique...

On ne s'étonnera pas de voir le voyageur des nationales historiques fuir cet "enfer" annoncé... Bonne route quand même!!


Septembre 2008
Sauvez les "Michelin" (et les autres)...

L'initiative de la mairie de Champagnole, qui, au début de l'été 2008 a replacé -dans son contexte- un ancien panneau Michelin de la route nationale 5 va dans le bon sens...

Les traces de ce passé automobile s'enfuient à toute vitesse et bientôt, il ne restera plus rien de ces années qui ont symbolisé la démocratisation de la mobilité... L'enjeu, d'ailleurs, est peut-être plus sérieux qu'il n'y paraît de prime abord...

Il s'agit, là de se souvenir qu'à une époque pas si lointaine, l'on pouvait se déplacer librement d'une région à l'autre en utilisant facilement des routes -publiques- nationales financées par la contribution de chacun.

A l'heure de la privatisation grandissante de l'espace public, il n'est pas inutile de rappeler que les politiques publiques d'aménagement du territoire n'avaient pas que du négatif. Aujourd'hui, pointe la perspective multiple de péages urbains, de taxes kilométriques sur les véhicules... on pourrait presque voir là un retour aux pratiques moyenâgeuses, où le pauvre voyageur payait son écot à chaque pont, à chaque bourg... sans pour autant être sûr d'effectuer son trajet dans de bonnes conditions!

Sorti de la ville, il voyait le secteur pavé s'achever à la première commune incapable de se payer le luxe d'un chemin carrossable... De nos jours, il reste bien les autoroutes, confortables et sûrs, me direz-vous... Mais voilà, il me semble bien que le but du jeu actuel est précisément "d'envoyer" automatiquement l'automobiliste vers ces ennuyeux "aspirateurs" à péage que sont les autoroutes, rubans d'asphalte livrés aux spéculations privées et tirelires assurées de quelques méga groupes internationaux...

A ce sujet, je note avec étonnement la disparition de la signalisation des grandes directions sur quelques une de ces anciennes nationales départementalisées au profit des renvois vers la quatre-voies payante du coin à grand coup de panneaux bleus... Quitte à faire de vertigineux détours... Et puis, de toutes les façons, face à la montée de cette mobilité de plus en plus taxée, il y a l'émergence de cette inégalité fondamentale et perverse: "plus t'es pauvre, plus tu seras loin de la ville, plus tu payeras pour aller bosser, vivre... etc.". Une vraie bombe à retardement.

Foin de toutes ces "mauvaises" pensées, je vous emmène ce mois-ci sur la nationale 6 "historique" 1959, de Sens au col du Mont-Cenis, suivie par mes soins au cours de ces deux dernières années passées... Axe moderne dès les années cinquante, la N6 fait partie du grand itinéraire économique nord-sud du pays. Dès lors, il n'y a aucune surprise à y retrouver le plus grand nombre de restaurants, d'hôtels et d'étapes touristiques... Quasiment 600 km de bitume où les surprises sont légion.

Enfin, pour revenir au thème de ce billet... désormais, il ne suffit pas de photographier ces vieilles traces du passé pour les voir miraculeusement préservées des déprédations et des destructions. Cet été 2008, sur le trajet jurassien de la RN5, deux magnifiques plaques d'émail situées à Montrond ont disparu des abords de la chaussée. Peut-être gardées au sein des maisons de ce village, les plaques -patrimoine public- n'embelliront plus les murs de ce charmant village, situé entre Poligny et Champagnole. On peut vraiment le regretter. L'initiative de Champagnole n'en est que plus précieuse!!! Alors, envoyez des lettres aux maires, aux présidents de Conseils généraux... faites du lobbying pour le patrimoine de nos vieilles routes... Elles le valent bien!

Marc Verney
Auteur du site


Juillet-août 2008

Sur la route de l'été...


Voilà un titre d'éditorial qui sent bon la variété française. Juillet arrive, on va à nouveau rejouer le sketch rituel d'un Tour de France à flon flon dont on sait désormais que ce sont les paysages et non les coureurs qui attirent les spectateurs (Tempêtes sur le Tour, Pierre Ballester, éd. du Rocher)...

Bref, c'est la route des vacances qui s'annonce, avec son lot d'aventures et de découvertes imprévues...
Sur le terrain, les initiatives visant à sauvegarder le petit patrimoine routier se multiplient.

Il faut saluer le lancement
d'une association (loi 1901), le Conservatoire des publicités extérieures et routières (Conper), qui va tenir son congrès fondateur, les 26 et 27 juillet 2008 à Romorantin-Lanthenay dans le Loir-et-Cher.

Lancé en 2007 à l'initiative d'un groupe de passionnés du mur publicitaire peint, le Conper souhaite inventorier ces vieilles publicités murales, mais également oeuvrer à leur protection via la photo, l'internet...

Voilà un bref aperçu des travaux du premier congrès: discussions sur les buts de l'association le 26 juillet et... promenades sur les routes nationales de la région le 27... Un téléphone, pour ceux qui s'intéresseraient à l'initiative: 06 60 69 44 50.

Plus à l'Est du pays, un homme s'est dévoué pendant des années pour faire exister non loin de Seyssel un petit Musée du cantonnier (patrimoine de l'Equipement) rempli de tout un tas d'objets ayant trait aux chantiers routiers, aux routes mais aussi aux clous qui servaient à matérialiser les passages piétons protégés...

Aujourd'hui, Michel Mazzella souhaite se séparer de tout ce petit patrimoine. Si vous passez dans le coin, n'hésitez pas à lui passer un petit coup de fil, il sera heureux de vous accueillir... (tél. 06 81 26 97 54).

Bonne route!!

Marc Verney
Auteur du site


Juin 2008
2 CV = 60 ans = révolution lente...

La légendaire 2 CV Citroën a célébré en mai 2008 ses 60 ans... Voilà un anniversaire que le site Sur ma route ne pouvait pas laisser passer...

Passé l'âge -encore officiel- de la retraite, la deudeuche, la deux pattes, suscite toujours autant la curiosité lorsque l'on en voit rouler une le long des anciennes nationales...

Ah, évidemment, pour les fondus de la vitesse (130 sur autoroute, 90 sur route...) ce n'est pas le genre d'automobile que l'on va utiliser pour faire un Paris-Marseille en une journée...

La 2 CV, c'est avant tout un mode de vie, plutôt lié aux vacances, à l'insouciance et à la lenteur...
bref, toutes choses un peu hors sujet en ces temps de "travailler plus pour gagner plus"...

Une voiture définie par son initiateur, le PDG de Citroën Pierre Boulanger, comme "quatre roues sous un parapluie avec quatre places assises, légère mais capable de transporter 50 kg de bagages, 2 CV fiscaux, traction avant, 60 km/h en vitesse de pointe, possédant une suspension permettant de traverser un champ labouré avec un panier d'oeufs sans un casser un seul"... ne peut apparaître que fortement sympathique!!!

Dans un papier bien roulé, Emmanuèle Peyret, dans le journal Libération (31 mai/1er juin 2008) a interviewé des propriétaires de 2 CV. Voici ce que raconte Matthieu, trente ans, webmestre d'un site consacré à sa favorite: "Moi, j'aime particulièrement les voyages en 2 CV, car c'est relativiser les principes de notre société actuelle et se replonger dans la société d'avant 70. On reprend goût au voyage lent, à l'époque où l'on était en vacances dès que l'on était assis dans sa voiture et pas seulement parvenu à destination"... Cela ne vous rappelle rien??

Nous n'avons pas utilisé de deuche pour escalader les pentes des monts d'Auvergne mais voilà une balade sur la N9 "historique" tout à fait ravigorante effectuée en été 2007 et finalisée en avril 2008. Ce qui nous a notamment fait connaître Saint-Flour sous la neige de printemps...

Traversant Limagne, Margeride, Gévaudan, Larzac, Languedoc, la route nationale 9 est l'une des principales voies menant au Sud. Plus roots que la N7, plus sauvage que la nationale 20, voilà du bitume-plaisir... avec les plus beaux paysages de France sous le nez!

Marc Verney
Auteur du site


Mai 2008

Le Jura nouveau est arrivé...

C'est comme les hirondelles... A chaque printemps, je fond sur les routes jurassiennes comme le bédouin sur le point d'eau!! Oh, ce n'est pas le Massif central, et ses immenses étendues se déroulant avec majesté au pied des volcans (on le verra dans un mois sur ce site!), ce n'est pas non plus le formidable balcon alpin, contourné avec furie par le Rhône impérial...

Non, pour le Jura, je n'utiliserai pas tous ces mots ronflants et -parfois- un peu boursouflés... On est ailleurs. Dans une nature étincelante. Splendide de simplicité: parmi ces 1001 sources qui jaillissent à flanc de rocher, se faufilant parmi les mousses... Ou bien au coeur de ces forêts, bâties d'épicéas romantiques qui répandent leur coiffe d'épine jusqu'au ciel capricieux...

Oui, il faut aimer également les monts du Jura quelle que soit la météo... Savoir patienter, même au coeur de l'été, des heures et des jours sous ces trombes aquatiques qui font renaître cascades et torrents...

Et puis d'un coup, tout est oublié, l'apothéose d'un arc-en-ciel sur les sommets du Haut-Jura, le passage, devant vous, à peu de pas, d'un chevreuil malicieux, la goutte d'eau où se mire le joli papillon bleu... C'est dans cette région, de-ci et de-là, que l'on peut avoir, encore au XXIe siècle, ces émotions simples de voir la nature à l'état pur.

Il suffit de délaisser son véhicule, d'enfourcher son vélo, de passer ses chaussures de randonnée, et de suivre les multiples sentiers de randonnée balisée... Pour ce mois de mai, voilà deux routes qui vous permettront d'amener votre voiture au plus près de toutes ces merveilles.

La nationale 78 tout d'abord. Liant Nevers dans la Nièvre à Saint-Laurent-en-Grandvaux dans le Haut-Jura, nous nous intéresserons bien évidemment à sa partie ultime, entre Saint-Laurent et Lons, serpentant au coeur de la petite montagne et du pays des lacs, les deux bijoux de la chaîne jurassienne. Ses habits rouges lui ayant été ôtés en 2007, il est bon de lui rendre un bel hommage... d'autant plus que s'égrenaient, tout au long de son bitume tournoyant, de nombreux vestiges de son passé routier!

Deuxième route empruntée, la nationale 84 Genève-Lyon, qui visite une partie méconnue du département de l'Ain et traverse les ultimes contreforts du Jura, peu avant de croiser le chemin de l'un des plus belles rivières frnaçaises: l'Ain. Là aussi, l'axe a été récemment déclassé. Cette ancienne nationale était jusqu'à peu l'un des royaumes du panneau Michelin... On verra que cette route désormais délaissée a encore de beaux restes!!

Pour finir, ce site qui présente l'un de mes plus fidèles compagnons estival, le magazine bisontin En vadrouille, jusqu'à présent publié chaque été entre 2003 et 2007. Celui-ci, avec humour et décontraction, nous emmène dans des promenades pédestres régionales et thématiques toutes plus originales les unes que les autres... Merci confrère!!! Vous me trouvez lyrique, peu objectif...? Allez voir!!

Marc Verney
Auteur du site


Avril 2008

Notre patrimoine est vraiment en péril...

Il n'y a pas que la route. Partout, et dans de nombreux domaines nous sommes en train de perdre la mémoire... Nous laissons détruire et s'abimer ce qui sera peut-être aussi l'atout majeur de notre pays dans les années à venir... ce petit patrimoine économique, social... qui subsiste à côté de nos usines biotechnologiques et de nos zones de création multimédia qui n'auront pas été délocalisées...

Il ne s'agit pas de transformer la France en parc à thème façon Amélie Poulain et les Français en gardiens de musée... mais on voit bien se développer, en parallèle aux grandes transhumances organisées de "l'Europe en sept jours" un tourisme plus axé sur la vie de tous les jours, sur les objets de notre existence quotidienne...

les personnes qui s'adonnent à ces nouveaux loisirs, c'est vrai, me ressemblent un peu, des trentenaires ou des quadra un peu atypiques qui veulent croire qu'il y a une vie -vraie!!- derrière l'image de la Tour Eiffel qui se dresse dans le ciel de Paris, ou à côté du Mont-Saint-Michel...

Ces gens ne peuvent qu'être attristés par les nouvelles qui leur parviennent de nos côtes. Oui, qui n'a pas été ému, un soir, face à l'île d'Ouessant, en voyant s'allumer, les uns après les autres les grands phares qui, depuis des années, guident les navires vers le port le plus proche...

Eh bien, ces grands et beaux phares, qui font l'honneur de notre pays, ils sont dans un état lamentable. Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises dresse un bilan "alarmant" dans un récent numéro du magazine Chasse-Marée. "Le superbe plafond en boiseries en ogive de la salle de veille du phare de la Vieille s'effondre sous l'attaque de l'humidité, quant au mythique phare d'Ar Men sur l'île de Sein, l'intérieur est (également) ravagé par l'humidité", le constat de ce passionné de patrimoine est terrible...

Lorsque l'on connaît un peu l'histoire qui a mené à la construction de ces majestueux vaisseaux de pierre, signaux des mers, bâtis contre vents et marées, au prix de souffrances et de vies humaines, on est peiné de voir le peu de cas que l'administration actuelle fait de ce grave problème.
Interpellé par des journalistes de l'Agence France Presse, le service des phares et balises du ministère chargé de l'Equipement s'est refusé à tout commentaire...

Marc Verney
Auteur du site


(éditos précédents)