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Voici ce que note l'écrivain Hérault de Séchelles, dans Voyage à Montbard, lors d'une visite à M. de Buffon en 1785: "Quelle palpitation de joie me saisit lorsque j'aperçus de loin la tour de Montbard, les terrasses et les jardins qui l'environnent! J'observois la position des lieux, la colline sur laquelle cette tour s'élève, les montagnes et les coteaux qui la dominent, les cieux qui la couvrent. Je cherchois le château de tous mes yeux. Je n'en avois pas assez pour voir la demeure de l'homme célèbre auquel j'allois parler. On ne peut découvrir le château que lorsqu'on y est; mais, au lieu d'un château, vous vous imagineriez entrer dans quelque maison de Paris. Celle de M. de Buffon n'est annoncée par rien; elle est située dans une rue de Montbard, qui est une petite ville. Au reste, elle a une très belle apparence... (...) De la maison, nous parcourûmes les jardins, qui s'élèvent au-dessus. Ils sont composés de treize terrasses, aussi irrégulières dans leur genre que la maison, mais où l'on découvre une vue immense, de magnifiques aspects, des prairies coupées par des rivières, des vignobles, des coteaux brillans de culture, et toute la ville de Montbard..." L'office du tourisme de la ville de Montbard est installé dans des locaux récents, juste à côté de la gare SNCF... trafic des TGV oblige... Bonne documentation et bon accueil... (le site) |
Sixième
étape:
Tonnerre-Montbard |
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Quelques mots sur Montbard: l'origine étymologique du nom de la cité reste encore aujourd'hui incertaine, Mont des bardes, en référence à une communauté de druides gaulois, Montis Barri, le mont qui barre la vallée de la Brenne? Quoiqu'il en soit, le site est un lieu de passage très fréquenté et un château s'y construit rapidement, histoire de bien contrôler la région. Bernard Ier est l'un des premiers seigneurs connus de Montbard. Son fils, André, fait parler de lui en étant l'un des neuf fondateurs de l'ordre du Temple. Et sa fille, Aleth, sera la mère de Saint Bernard, abbé cistercien et à l'origine de l'abbaye de Fontenay. Par la suite, Montbard devient lieu de résidence pour les ducs de Bourgogne. Philippe le Bon offre même à la ville un jacquemart (horloge animée) pris aux Flamands (les ducs feront le même coup à Dijon...). En 1742, Georges-Louis Leclerc (pas encore annobli comte de Buffon) récupère le château en ruines. Il le fait détruire en partie, réalisant plusieurs jardins en terrasse. C'est dans un petit cabinet de travail situé au nord de l'ensemble que Buffon (aidé de Daubenton) rédigera l'Histoire naturelle. Pour les fondus de la petite histoire, Daubenton -le collaborateur- s'est vu affublé du surnom de "berger" Daubenton à la Révolution française après qu'il eut réussi à acclimater les moutons espagnols mérinos au rude climat bourguignon... Enfin, nous dit le Guide littéraire de la France (Hachette, 1964), c'est à Montbard qu'est né Benjamin Guérard (1797-1854), auteur de l'ouvrage Provinces et pays de France (1837). Montbard est aussi un carrefour routier: on y croise la nationale 80 historique Châtillon-sur-Seine-Cluny.
Quelques mots sur la rivière Brenne: la Brenne (70 km de long) naît -à 544 m d'altitude- à Sombernon et forme le lac-réservoir de Grosbois, destiné à alimenter le canal de Bourgogne. Elle reçoit, dans la plaine des Laumes, la petite rivière l'Ozerain qui passe non loin de Flavigny et l'Oze, elle-même constituée des ruisseaux Drenne, Lavaux et Rabutin. La Brenne se jette dans l'Armançon à la hauteur de Buffon (source: Géographie de la Côte d'Or, Adolphe Joanne, Hachette, 1879).
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