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Voici
le premier panneau de la route impériale n°5 rencontré
à l'occasion de mon périple. Il se situait en plein
centre de Dole, à l'intersection de la Grande-Rue et de la
rue de Besançon. J'en parle au passé car la plaque a
été volée fin 2008, hélas (Photo: MV,
janv. 2006). |
Le
site officiel de la cité de Dole (lire)
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Dixième
étape:
Dole-Champagnole
KM
363: DOLE,
SOUS-PREFECTURE CAPITALE
Je suis arrivé à Dole un petit matin d'hiver. La plus
importante agglomération jurassienne se camoufle dans la brume,
les pierres, ruisselantes d'humidité, se tiennent stoïques,
sous l'averse glacée... Une chose est sûre, la météo
forge le caractère de ces rudes Comtois qui ne supportent plus
le chapeau circonflexe que le visiteur parisien apporte parfois dans ses
bagages... Dole, pas Dôle. Et ça change tout.
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Dole:
vue générale. Au centre, l'église Notre-Dame,
qui date du XVIe siècle. Le clocher est haut de 75 m (Photos:
Marc Verney, janvier 2006).
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Quelques
mots sur l'histoire
de la ville.
Dole a été la capitale de la Franche-Comté jusqu'à son rattachement à
la France au traité de Nimègue en 1678. Elle a été prise et incendiée
par le roi de France Louis XI en 1479. C'est lors de ce siège que s'est
déroulée la résistance héroïque des Dolois dans la cave d'Enfer. La résistance
de certains habitants y est acharnée: alors que les troupes du
roi lancent: "Comtois, rends-toi"... la réponse
des Dolois est restée célèbre: "Nenni, ma
foi!". Dole a été assiégée de nouveau en 1636 par les français,
mais ce siège fut un échec pour les troupes de Richelieu, face à la résistance
victorieuse des Dolois. En revanche Louis XIV s'empara de Dole à deux
reprises, en 1668, puis en 1674, lors de la campagne qui vit la conquête
définitive de la Franche-Comté par la France. En 1691, l'université fondée
à Dole en 1422 par le duc de Bourgogne Philippe le Bon fut transférée
à Besançon par Louis XIV, comme l'avait été le Parlement en 1676. La cité
est dépossédée à tout jamais de son titre
de capitale. "Injure" suprême: Dole, la cité la
plus industrieuse et la plus peuplée du département n'est
même pas préfecture. C'est Lons-le-Saunier, plus au sud,
qui est la ville centre administratif du Jura (Sources:
ville de Dole, Le guide Franche-Comté (La Renaissance du
Livre), le Guide Michelin Jura France-Comté).
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A
gauche, l'intérieur du charmant palais de justice de la ville,
un ancien couvent de Cordeliers. A droite, la place aux Fleurs, sans
doute le lieu le plus typique de la vieille ville. Les rues et les
places de Dole forment un exceptionnel patrimoine, forgé au
fil du temps: 114 ha et 43 monuments historiques représentent
le deuxième secteur sauvegardé de France (Photos: Marc
Verney, janvier 2006). |
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Dole,
rue Pasteur (Photo: MV, janv. 2006) |
Quelques
célébrités doloises du monde des lettres et des sciences.
Le Guide littéraire de la France (Hachette- 1964) nous apporte
plusieurs noms: c'est en effet à Dole que Bonaparte, en avril 1791,
fait imprimer son "pamphlet", la Lettre à Buttafuoco,
en 100 exemplaires. Le jeune
lieutenant d'artillerie faisait régulièrement le trajet
Auxonne-Dole à pied pour corriger les épreuves de son texte.
Il partait à 4 h du matin pour être revenu dans sa ville
de garnison à midi. Sur la route de l'Italie, on voyait régulièrement
passer Stendhal, qui rejoignait son poste de consul de l'autre côté
des Alpes. Certains passages du roman Le rouge et le noir seraient
inspirés de ses visites à Dole. Charles Nodier, alors professeur
de grammaire, s'est marié à Dole... Alphonse Delacroix (1807-1878),
fut le premier historien à contester le choix, par Napoléon
III, d'Alise-Sainte-Reine en Bourgogne, pour le lieu de la bataille d'Alésia.
Ouvrage principal: La question d'Alaise et d'Alise (1863). A Dole,
se trouve également la maison natale de l'immense Louis Pasteur
(1822-1893). Le bâtiment, aujourd'hui un musée, se trouve
dans la petite rue des Tanneurs, non loin du fossé du même
nom.
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RN73:
du Moulins dans la Franche-Comté
La route nationale 73 de 1959 relie Bâle en Suisse
à Moulins dans l'Allier. C'est l'une des plus singulières
transversales qui soient. Mais pas des moins bucoliques... (lire) |

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