La route, vue par Victor Hugo: "Val-Suzon -charmant et
sauvage- rappelle le Jura. Plateau de Langres, grande plaine nue. Saint-Seine,
joli bourg entre deux collines vertes. Eglise du quinzième siècle
avec abside carrée à rosace, chose rare.
Deux lieues plus loin, on traverse un autre village au bas d'une vallée.
Ce village s'appelle Coursault. Une assez grande maison délabrée,
posée en travers au fond d'un ravin, borde la route. Sous cette
maison est percée une chétive arche de pierre qui livre
passage à un petit ruisseau.
Ce ruisseau, c'est la Seine. Elle prend sa source à un quart de
lieue de là dans la colline. A Coursault, elle rencontre son premier
pont, cette arche sous cette masure. Les enfants l'enjambent. Un buisson
la cache. A peine distingue-t-on, entre deux pentes vertes, dans l'ombre
de trois ou quatre peupliers, ce maigre filet d'eau qui aura deux lieues
de large à Quilleboeuf.
Six lieues après Coursault, à Aizay-le-Duc, on trouve le
second pont. Le ruisseau est déjà une rivière, et
l'on sent que cette rivière sera un fleuve. Le second pont a quatre
arches. Le courant a douze pieds de profondeur. Jamis les moulins n'y
manquent d'eau. Un petit fleuve, comme un petit chêne, a tout de
suite quelque chose de robuste".
Victor Hugo, Voyage, 1839.
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Belles
routes de France
Sombre
val Suzon
On n'y coupe pas. Que l'on vienne de Troyes ou bien de Dijon, la descente
vers le val Suzon a quelque chose de vertigineux. On se croirait à
la montagne. Tiens, dans ce Jura, désormais plus si lointain...
C'est pas moi qui le dit, c'est Victor Hugo. Alors...
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Ancienne
publicité pour les huiles Renault à Val-Suzon (Photo:
Marc Verney, octobre 2006). |
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Après
le val Suzon, retour sur le plateau pour une lente descente vers Dijon,
capitale de la Bourgogne. La borne N71 était encore là,
en 2006. Au fond, les collines du mont Afrique et la vallée
de l'Ouche, où passe l'ancienne nationale 5, la route blanche
(Photo: Marc Verney, oct. 2006). |
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