Signalisation de la nationale 1 peinte sur un mur du centre de Montreuil-sur-Mer (photo: MV, sept. 2006).

Belles routes de France...
UNE ROUE SUR LE PAVE DE MONTREUIL-SUR-MER
Fortifiée, comme il se doit en ces anciennes zones frontières du «pré carré», la bourgade de Montreuil-sur-Mer surprend le promeneur. Qui se prend à rêver aux voyages du passé en contemplant les pavés disjoints de la rue principale...

Une des portes de la ville fortifiée de Montreuil (photo: Marc Verney, sept. 2006).

Le nom de Montreuil apparaît pour la première fois en 898 dans les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast. La ville devrait son nom à un «petit monastère» (monasterolium). On sait que quelque temps plus tard, après 913, les moines de Landévennec (Finistère) y trouvent refuge après la destruction de leur monastère par les Vikings, lit-on dans Wikipédia. La localité de Montreuil-sur-Mer est, raconte sites-vauban.org, «le seul port du domaine royal entre 987 et 1204. La ville, construite sur un promontoire rocheux au dessus de l’estuaire de la Canche, est fortifiée depuis le IXe siècle». Au début du XIIIe siècle, Philippe Auguste y fait bâtir une forteresse tout en remontant les remparts urbains, équipés de tours semi-circulaires. A l'époque, écrit le site ville-montreuil-sur-mer.fr, «la ville exporte ses draps dont la renommée rivalise jusqu’en Italie avec ceux de Flandre et d’Artois». Un siècle plus tard, en 1537, les armées de Charles Quint parviennent à ravager la cité, revenue à la royauté. Puis François Ier fait réaliser des murailles bastionnées qui résistent à l'assaut anglo-impérial du milieu du XVIe siècle.

A gauche, la R.N.1 passait dans le centre de Montreuil. Ce qui n'était guère pratique pour les gros ensembles routiers - à droite indication de la déviation poids lourds (photos: Marc Verney, sept. 2006).

Au début du XVIIe siècle, poursuit le site précédemment cité, «le château médiéval est démoli pour faire place à une citadelle en pentagone irrégulier, dotée de cinq bastions et d’une demi-lune sur son unique front urbain». Et, «vers 1675, Louis XIV confie à Vauban le perfectionnement de cette place. Montreuil n’est plus qu’une place arrière du "pré carré" royal». «Avant l'exécution du chemin de fer, Montreuil était traversée par la magnifique route de Paris à Calais, qui était journellement suivie par des services de diligences, de voitures de postes et de roulage. Cette route a beaucoup perdu de son importance et le contre-coup s'est fait ressentir sur le commerce et l'industrie de Montreuil», voyait-on en 1860, dans l'Histoire de Montreuil-sur-Mer et de son château, par Florentin Lefils et Hyacinthe Dusevel (René Housse, imprimeur-éditeur). Le 18 octobre 1873, on remarque dans les Annales des ponts et chaussées la déclaration d'utilité publique d'un «projet de rectification de la R.N.1 à l'entrée et à la sortie de Montreuil-sur-Mer». Durant la Grande Guerre, signale encore sites-vauban.org, «l’Empire Britannique installe à Montreuil-sur-Mer son grand quartier général entre 1916 et 1919. La citadelle est choisie pour abriter le central de télécommunication vers l’Angleterre et les lignes de front». Classés au titre des monuments historiques en 1913 et 1926, la citadelle et les remparts sont déclassés en 1926 et rachetés par la municipalité de Montreuil en 1929.

Sur ma route, Marc Verney, mars 2023